Yeelen Möller

8 NOV 2024

Essai : BMW i4 (2024), un restylage sans réelle plus‑value ?

La berline électrique de BMW est passée sous le bistouri mais sa technologie reste quasi inchangée. Quels sont dès lors les arguments de ce nouveau modèle ?

"La BMW i4 restylée affiche un look plus moderne, se veut toujours aussi sobre et profite d’un excellent comportement routier… Hélas, rien ne la distingue vraiment de l’ancien modèle et ses prix restent bien plus élevés que ceux de la concurrence."

Avec sa i4, BMW a répliqué aux Tesla Model 3 et Polestar 2… Ou du moins, avant que le constructeur américain ne révise plusieurs fois le prix de son modèle à la baisse, BMW n’ayant rien prévu de tel ! Actuellement, l’i4 semble évoluer dans un créneau à part, puisque Mercedes n’a pas encore finalisé sa Classe C électrique, et qu’il faudra aussi patienter avant de voir l’Audi A4 e-tron électrique. Pour 2024, la BMW i4, ainsi que la Série 4 Gran Coupé dont elle est issue, profite d’un restylage. Quelles sont les évolutions et ces modifications apportent-elles une réelle plus-value ?

 

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Design

La remise à niveau de la BMW i4 est surtout un « facelift », car les évolutions de ce coupé quatre portes sont surtout stylistiques. Commençons par l’avant : les célèbres « Angel Eyes » de BMW ont disparu au profit d’une signature lumineuse angulaire plus moderne, mais qui rend le modèle sans doute plus anonyme dans la circulation. Les blocs optiques profitent en outre d’ « animations visuelles » pour vous accueillir lorsque vous déverrouillez la voiture. La calandre en forme de haricot est toujours au programme, mais elle présente un nouveau motif.
De profil, on note de nouvelles jantes de 19 ou 20 pouces (les jantes de 17 pouces étant de série). Notre modèle d’essai arborait les nouvelles jantes « bicolores » de 19 pouces à 6 doubles branches que nous avons trouvées très élégantes ! Deux nouvelles teintes sont également proposées : Cape York Green et Fire Red. À l’arrière, les feux LED s’animent désormais derrière un verre rouge, remplaçant ainsi le design bicolore précédent. Si vous optez pour les phares laser, vous bénéficierez d’une signature lumineuse particulièrement raffinée rappelant celle de la M4 CSL !
À l'intérieur, les modifications sautent assez vite aux yeux… ou plutôt aux mains, car la BMW i4 2024 dispose désormais d’un nouveau volant sport à méplat, ce qui, selon nous, ne le rend pas forcément plus esthétique. Les grilles de ventilation ont été légèrement redessinées, tandis que le traditionnel levier de vitesses est remplacé par un petit levier (en cristal en option) qui remplit la même fonction, mais demande un temps d’adaptation pour être trouvé à l’aveugle.

Expérience

Ergonomie classique, heureusement !

On pourrait considérer l’i4 2024 comme une BMW de la « génération précédente » sur laquelle la marque a ajouté ses dernières nouveautés lors ce restylage. Et c’est une… bonne nouvelle ! Contrairement aux derniers modèles du constructeur allemand, la nouvelle i4 conserve une ergonomie « à l’ancienne » qui est, selon nous, plutôt efficace ! Le volant et la console centrale comportent encore de vrais boutons, et respectent l’agencement traditionnel de la marque.

Comparez cet intérieur avec celui des nouveaux X3, Série 1 et autres Série 5/i5, et vous comprendrez notre point de vue : cette disposition classique est non seulement plus claire, mais également plus rapide ! On en veut pour preuve, le réglage de la distance de sécurité du régulateur de vitesse adaptatif : il suffit ici de presser un bouton (longtemps pour désactiver le régulateur de distance), contrairement aux nouveaux modèles où il faut passer par l’écran central. C’est ici un vrai gain en matière de confort, d’ergonomie et de sécurité !

Le réglage de la climatisation doit toujours se faire via l’écran, mais la température reste heureusement affichée en permanence et une touche rapide permet d’accéder facilement au chauffage des sièges. Le Curved Display (sous OS 8.5) de cette BMW i4 fonctionne bien : il est rapide, les menus sont clairs, et la connectivité sans fil avec Apple CarPlay/Android Auto est sans faille. Cependant, un compartiment ventilé pour la recharge par induction serait bienvenu, car le téléphone chauffe vite ! En outre, on regrette également l’absence d’applications de divertissement (Netflix, YouTube…), ce qui aiderait à passer le temps lors des recharges rapides.

Peu adaptée aux grands formats !

Comme il s’agit d’un restylage, l’habitabilité de la BMW i4 2024 n’a évidemment pas changé. Elle mesure toujours 4,78 m de long, 1,85 m de large et 1,45 m de haut, avec un empattement de 2,86 m. À l’avant, le confort est optimal, avec des sièges sport de série largement réglables. À l’arrière, les adultes de grande taille se sentiront coincés entre les dossiers avant et le pavillon… En outre, il y a peu d’espace pour les pieds sous les sièges avant ! Le coffre (470-1.290 litres) est spacieux et offre un double fond pratique pour les câbles de recharge, mais sa hauteur est limitée. L’Allemande ne dispose pas non plus de « frunk », soit de coffre avant. Enfin, vous pouvez tracter jusqu’à 1.600 kg avec l’attelage électrique escamotable en option.

 

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Conduite

Nouvelle version à quatre roues motrices

La grande nouveauté technique de la BMW i4 « faceliftée » est l’introduction d’une motorisation xDrive40 (soit au milieu de la gamme), ajoutant la transmission intégrale. Cette version dispose d’une puissance combinée de 295 kW (401 ch) et atteint 100 km/h en 5,1 secondes, avec une vitesse maximale limitée à 200 km/h. Elle se situe donc entre les eDrive35 (210 kW/286 ch, propulsion) et eDrive40 (250 kW/340 ch, propulsion), et la M50 xDrive (400 kW/544 ch, quatre roues motrices).

Les trois « anciennes » variantes restent inchangées : la version de base conserve sa batterie de 70,3 kWh (67,1 kWh utiles), offrant une autonomie WLTP maximale de 500 km. Les autres versions disposent d’un pack de 83,9 kWh (81,3 kWh utiles), avec une autonomie allant de 522 km (M50 xDrive) à 600 km (eDrive40).

eDrive40, un choix équilibré

Si la transmission intégrale ne vous est pas d’une grande utilité, nous vous recommandons l’i4 eDrive40 : ses performances sont déjà très correctes (0-100 km/h en 5,6 secondes) et elle profite de la meilleure autonomie grâce à ses seules roues arrières motrices et à sa grande batterie. Les 600 km ne seront atteints que dans des conditions idéales, mais lors de notre semaine d’essai à une température de 10°C environ, nous avons relevé une consommation moyenne de 18,5 kWh/100 km, pour une autonomie réelle de 440 km (conduite sur autoroute avec chauffage).

La marque promet un comportement dynamique typé « BMW » pour cette nouvelle i4. Malgré ses accélérations vives, cette berline électrique ne peut faire oublier ses 550 kg de batteries (et un poids total de 2 à 2,2 tonnes). Le train avant est moins précis que sur les modèles thermiques, et les pneus sont davantage sollicités en conduite rapide. En revanche, l’i4 excelle sur autoroute avec une excellente stabilité, une faible consommation grâce à sa bonne aérodynamique, et une motorisation silencieuse qui améliore d’autant le confort. Seules les vitres latérales sans encadrement laissent filtrer quelques bruits d’air, dus aux rétroviseurs.

 

Prix

Prix belge de la BMW i4 2024

La BMW i4 2024 est disponible en Belgique à partir de 59.000 euros pour la version eDrive35. L’eDrive40 est affichée à partir de 64.200 euros, la xDrive40 à partir de 68.150 euros, et la sportive i4 M50 xDrive débute à 79.750 euros. À titre de comparaison, la Tesla Model 3 est vendue entre 39.990 et 58.490 euros, et la Polestar 2 entre 47.690 et 63.690 euros. Bien évidemment, via le jeu des options, le prix de l’i4 peut grimper de plusieurs dizaines de milliers d’euros ! Un écart de prix que l’Allemande ne justifie pas vraiment, mis à part une valeur résiduelle un peu plus élevée…

 

Verdict

Le restylage de la BMW i4 a principalement modernisé l’apparence, car, hormis la nouvelle version xDrive40, la technologie reste inchangée. Bien qu’elle affiche un style plus moderne, toutes les mises à jour (notamment à bord) ne peuvent pas vraiment être considérées comme des améliorations. Enfin, les prix restent toujours bien plus élevés que chez Tesla ou Polestar ! Peut-être vaudrait-il mieux se tourner vers un modèle d’occasion récent ?

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