Au hasard des allées du salon de Milan, nous sommes tombés sur le stand de Caterham Bikes. Autant l'avouer tout de suite, je suis grand fan des Caterham 7, ces géniales petites bagnoles pensées par Colin Chapman en 1957.

Pour la petite histoire, Caterham fut fondée en 1959 par Graham Nearn qui se focalisa sur la Lotus Seven dont il devint rapidement le plus gros distributeur. Lorsque Lotus cessa la production en 1972 il racheta les droits et l'outillage de la Seven désormais baptisée Caterham. Le succès ne faiblit pas, la Seven est toujours produite en nombreuses variantes dont l'abordable 165 mue par un petit trois cylindres Suzuki de 80 ch.

Mais ces dernières années ont sérieusement bousculé la routine de cette vénérable maison. L'entreprise est vendue en 2006 à un fonds d'investissement américain, qui revendra Caterham Cars cinq ans plus tard au patron du Team Lotus, le Malaisien Tony Fernandes. Celui-ci signe un accord avec Carlos Ghosn et rentre à 50% dans le capital d'Alpine Renault. Le salon de Milan voit cette année le lancement de la division moto du groupe.

Et si j'aime tant la Seven, c'est sans doute parce que cette voiture est sans doute une de celles qui offre les sensations les plus proches de celles qu'apporte la pratique de la moto. En voyant les modèles présentés à Milan, je me demande si je ne me serais pas contenté des plaisirs automobiles de la marque…

Trois produits étaient présentés. Tout d'abord l'improbable Brutus 750 qui semble tout droit échappée d'un film de série "B": voici une moto (?!) vendue comme "street bike", machine tout-terrain et même, moyennant quatre heures de travail et le kit idoine, une motoneige!

Ce monocylindre de 750cc possède une transmission à variation continue comme un scooter et devrait se montrer accessible au plus grand nombre par sa facilité de conduite. Son poids de 235 kg et son réservoir de dix litres ne jouent guère en sa faveur, je vous laisse juge de son esthétique, mais il me semble qu'Alessandro Tartarini s'est déjà montré plus inspiré chez Italjet ou Lambretta…

Deuxième opus exposé, le Classic E-Bike, sorte de grand écart entre lignes intemporelles et technologie moderne que notre ami Alex Tartarini définit comme suit: "un design dans lequel style classique et matériaux traditionnels rencontrent un design et des matériaux modernes". Dont acte! Quand même, ce "vétouine"…

Plus innovant, le Carbon E-Bike dégage un style high-tech qu'on imagine bien dans les allées d'un paddock de F1, avec son cadre carbone-aluminium et sa suspension avant de type Duolever mise à l'honneur sur les BMW K. Ces machines devraient commencer leur carrière commerciale courant 2014.