La variété est de mise dans le calendrier du WTCC 2008 puisqu’après Valencia et ses larges dégagements, le décor change complètement : place aux rues et avenues de Pau, bordées de rails peu accueillants...
Les concurrents engagés en WTCC suivent de près les prévisions météos pour le prochain week-end dans le sud-ouest de la France. Pierre-Yves Corthals n’échappe pas à la règle, il préférerait affronter les pièges de Pau sur une piste sèche : « Un tracé urbain pose de nombreux problèmes spécifiques mais sous la pluie, l’affaire devient franchement délicate. On l’a bien vu en F1 à Monaco… »
Cependant, il en faut plus pour refroidir l’ardeur du pilote SEAT Belgique : « La piste restera la même pour tout le monde… Par rapport à mes adversaires, je bénéficierai d’un atout précieux : le team Exagon s’étant souvent produit à Pau, Luc Marchetti connait bien les lieux et plus encore que de coutume, il pourra guider la mise au point de ma Leon pour ce toboggan aussi étroit que truffé d’embûches. »
Dans ces rues où les plus grands champions ont triomphé, les ténors du WTCC devront se montrer à la fois sages et… agressifs. Sages parce que le moindre écart de trajectoire se paiera cash, agressifs pour ne pas louper les rares opportunités de dépassement : « A la régulière, il n’y a guère qu’au virage de la Gare à la fin de la ligne droite des stands qu’on peut porter une attaque. Sinon, mieux vaut attendre la faute du gars qui est devant … De la piste, je retiens deux caractéristiques : le revêtement bombé en plusieurs endroits provoque des réactions parfois inattendues de l’auto et certains trottoirs terriblement cassants doivent être négociés au millimètre. En fait, chaque tour est un vrai défi. »
Si la SEAT Leon aux couleurs Monroe abordera ce rendez-vous français dans une configuration inchangée depuis Valencia, son pilote sera bien dans le rythme : « Je ne sors plus d’un break aussi interminable que celui qui séparait Puebla de la manche espagnole. Et puis j’ai beaucoup roulé mardi à Magny-Cours à l’occasion d’une séance de validation des pneus organisée par Yokohama, le fournisseur exclusif du WTCC. Cette journée de travail intensif, en compagnie du champion du monde Andy Priaulx, m’a fait le plus grand bien. Chaque kilomètre couvert au volant de ma SEAT me permet de mieux la connaître et d’apporter à Luc des informations techniques supplémentaires. Je me sens d’attaque pour ces deux courses à Pau et surtout pour les qualifications dont l’importance saute aux yeux : vu les difficultés de dépassement, mieux vaut partir devant ses adversaires ! »
PAU EN BREF
Longueur : 2,760 km
Records du tour :
Qualifications 1.21.930 (Alain Menu – Chevrolet – 2007)
Course : 1.23.054 (Alain Menu – Chevrolet – 2007)
2 manches de 19 tours
PAU SELON PILOU
La « clé » du circuit : « Pour aller vite dans ces rues et avenues, il faut connaître… et surtout prendre sur soi comme on dit chez moi. On évolue sur le fil du rasoir durant tout le tour et même avec quatre pneus neufs, on se paie encore de sérieuses chaleurs, notamment dans la descente vers le Parc Beaumont qui demeure un moment fort de la saison. Autre chose, il faut monter sur les trottoirs… mais selon un angle très précis sous peine d’y laisser sa suspension ! »
J’aime : « L’environnement est superbe, le circuit serpente au milieu de grands espaces verts parfaitement entretenus, c’est génial. Pau constitue un véritable challenge pour un sprinter car il doit réussir un tour parfait en qualifications… puis remettre le couvert en course. Enfin, la région est sympa et on y mange bien. »
Je n’aime pas : « On se fait peur quatre fois par tour… Non, j’exagère. Mais comme tous les circuits urbains, Pau ne permet pas la moindre fantaisie et n’offre que très peu de possibilités de dépassement. Pas question donc de louper ses qualifications ou ses départs. »