À la fin années 30, Citroën qui était alors fraîchement sous le contrôle de Michelin, eut une idée de génie. Celle-ci consista en l’élaboration d’une « TPV » (Très Petite Voiture), pour motoriser les classes sociales à faibles revenus. Le cahier des charges était on ne peut plus limpide : quatre places sous un parapluie ! Concrètement, la voiture devait, entre autres, pouvoir emmener 4 personnes, ne pas dépasser 2 chevaux fiscaux (d’où le nom…) et pouvoir transporter 50 kilogrammes de charge…
La guerre aura mis le projet entre parenthèse, mais dès 1948, Citroën présente officiellement la 2CV au salon de Paris ! La demande fut telle que commander un exemplaire devenait un véritable chemin de croix. Les clients étaient triés sur le volet et les délais d’attente frisaient les 5 ans ! La machine était en route… Démarrant sa carrière avec un bicylindre de 375 cm³ de… 9 chevaux, la 2CV s’est embourgeoisée au fil des années, jusqu’aux dernières versions équipées d’un 602 cm³ de 29 chevaux.
Combien ?
Si elle est économique à l’usage, la 2 CV ne l’est pas forcément à l’achat. Sa cote a fortement grimpé ces dernières années. La « Deuche » n’est pas rare dans les annonces (avec plus de 5 millions d’exemplaires produits de 1948 à 1990, il pourrait difficilement en être autrement), mais vous ne trouverez pas grand-chose de valable sous 4.500 €. Comptez environ 6.000 € pour un bel exemplaire… Et jusqu’à 15.000 € pour un modèle refait à neuf ! Les premiers modèles (jusque 1962, environ), s’adressent aux indécrottables passionnés, ardents défenseurs de la lenteur sur la route…
Economique, forcément
Voulue économique, la 2 CV l’est ! La pauvreté de son équipement est un gage de fiabilité : en effet, vous ne risquez pas de connaître de panne de vitre électrique, de direction assistée, voire de gestion moteur ! Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut négliger l’entretien. Bien que de nombreux spécialistes veillent aujourd’hui au chevet de la belle, il n’y a rien de mécaniquement insurmontable, y compris pour un bricoleur du dimanche.
Voiture d’une conception ancienne oblige, les vidanges moteur sont très rapprochées : tous les 5.000 km ou tous les ans. Ne paniquez pas : 2,3 litres d’huile et un filtre à 3 € suffisent. Les bougies sont à remplacer tous les 15.000 km. Bonne nouvelle, il n’y a que deux cylindres et elles coûtent 2,5 € pièce. N’oubliez pas non plus la vidange de la boîte de vitesse tous les ans ou tous les 20.000 km. Pour plus de tranquillité d’esprit, certains spécialistes conseillent le montage d’un allumage électronique.
Prix des pièces…
Meccano géant, la 2 CV se démonte en quelques tours de tournevis. Concluez que vous pouvez quasiment tout faire vous-même, avec un minimum d’équipement ! Quelle que soit la panne, votre équilibre financier ne sera jamais mis en péril : 90 € pour un embrayage, 80 € pour un échappement, 40 € pour un amortisseur, 100 € pour une aile, 40 € pour une paire de disques de freins, 12 € pour les plaquettes de freins (!), 170 € pour la capote et même… moins de 1.500 € pour un moteur refait à neuf ! Remplacer les 4 pneus revient à environ 400 € si vous optez pour des pneus de bonne qualité. Toutes les pièces sont aisément disponibles (surtout pour les modèles les plus récents), mais la qualité des refabrications laissent souvent à désirer…
Conclusion
« Ceci n’est pas une voiture, mais un art de vivre » : ce slogan des Deuchistes est absolument correct ! Avec la 2CV, la route se vit autrement, loin du stress des radars et des autoroutes encombrées. Avec elle, vous redécouvrirez votre région par ses routes les plus bucoliques, en profitant des 4 places au soleil. Un excellent antidote face à la tension du quotidien ! Fiable, économique et facile à vivre, elle fait simplement payer un peu cher son statut d’icône à l’achat.