Des matériaux composites à la navigation par satellite, les automobiles d'aujourd'hui intègrent de nombreuses technologies issues du secteur du spatial ou de l'aéronautique. Les technologies spatiales sont omniprésentes dans les voitures d'aujourd'hui. Les mêmes matériaux composites utilisés dans l'espace servent aujourd'hui à réaliser les cockpits monocoques des véhicules de course, à la fois rigides et résistants au vibrations, et ont également fait leur apparition dans la cellule de véhicules de tourisme. Des matériaux thermostructuraux, comme des céramiques renforcées en fibre de carbone, initialement développés comme protection thermique pour les corps de rentrée, sont utilisés pour réaliser des disques de freinage de haute performance aussi bien pour les avions de lignes que pour l'automobile. Ce ne sont que quelques exemples des transferts de technologie qui ont permis de réinjecter les développements des programmes spatiaux au niveau de notre vie quotidienne à la surface de la Terre. Ces technologies spatiales ont ainsi trouvé leur place au sein des équipements automobiles comme l'ABS, l'ESP, les airbags ou même les ceintures de sécurité, en attendant des applications plus ambitieuses comme l'assistance à la conduite par satellite, les piles à combustible ou la voiture solaire. Transferts technologiques à l'Agence spatiale européenne (ESA) Trouver des débouchés terrestres aux technologies spatiales est une des spécialités de l'Agence spatiale européenne. Par exemple, les technologies de la propulsion à poudre des accélérateurs d'Ariane ont permis à SEVA Technologies de développer une nouvelle génération d'initiateurs d'airbags plus petits et plus sûrs, mais aussi plus faciles à fabriquer et à mettre en oeuvre. Cerise sur le gâteau, ils sont en outre recyclables. Le SPADD (Smart Passive Damping Device), un système d'amortisseur passif conçu par la société Artec Aerospace pour protéger les optiques très sensibles des satellites des vibrations lors des lancements, a trouvé une application dans le domaine de la course automobile en équipant les voitures de l'écurie Prost F1 pour réduire les vibrations et accroître la sécurité du pilote. Cette même technologie est également appliquée à des bétonneuses pour réduire les nuisances sonores et les chocs mécaniques ! Lors du Grand Prix d'Angleterre 2002, les mécaniciens de l'écurie McLaren étaient équipés de tenues isolantes refroidies par un système de conditionnement d'air développé pour les scaphandres des astronautes. Comme les grands prix, les rallyes et leurs conditions extrêmes constituent une opportunité unique pour expérimenter des technologies spatiales appliquées à l'automobile. L'ESA a ainsi conclu un partenariat avec le groupe PSA et l'écurie française d'Henri Pescarolo pour tester de nouveaux équipements lors du rallye Dakar 2003 et de l'édition 2003 de la course d'endurance des « 24h du Mans ». Parmi ceux-ci, des nouveaux isolants thermiques, une coque Composite,un système de refroidissement pour l'équipage et un conteneur auto-réfrigérant. Un aperçu du futur L'avenir, ce sera aussi la voiture propre. Aux prochains « 24h du Mans », l'écurie Idée Verte pourrait faire courir une voiture carburant au gaz de pétrole liquéfié et lubrifiée à l'huile de tournesol. Parmi les technologies spatiales apportées par l'ESA à ce bolide capable d'atteindre 310 km/h, une cellule en kevlar, des protections thermiques, des réservoirs ultralégers, un système de sécurité assisté par ordinateur... Moins rapide mais encore plus propre, les voitures solaires Nuna et Nuna 2 ont remporté les deux éditions successives du World Solar Challenge, en novembre 2001 et octobre 2003. Cette course de 3010 km, réservée aux véhicules solaires, se déroule tous les deux ans, en Australie. Alimentées par des cellules solaires à l'arséniure de gallium à triple jonction (similaires à celles de la sonde Smart 1) et des batteries lithium-ion, les Nuna ont établi des nouveaux records, « même si l'obligation de respecter les limitations de vitesse ne leur a pas permis d'atteindre leur vitesse de pointe théorique de 170 km/h ! » note Pierre Brisson, responsable du programme de transfert de technologie. Qui a dit que les voitures solaires traînaient la patte ?

Source : ESA