En 1990, Lamborghini présente la Diablo, la nouvelle supercar frappée du taureau et devant assurer la succession de la mythique Countach. Moins caricaturale que cette dernière, la Diablo n’en est pas moins spectaculaire, de par son dessin taillé à la serpe par Gandini ! Propulsion sauvage, elle n’en présente pas moins un châssis sophistiqué, avec une poutre centrale en fibre de carbone. Le V12, lui, date des débuts de la firme. Réalésé à 5,7 litres, il délivre sur les premières versions 492 chevaux. De quoi propulser les 1650 kg à 325 km/h ! Dédiée à la performance pure, cette Diablo première du nom ne s’embarrasse d’aucun équipement de confort : on n’y retrouve ni vitres électriques, ni climatisation, ni ABS, ni… direction assistée ! Un truc de dur on vous dit !
Aseptisée ?
Avec les années, la Diablo devient plus fréquentable, en soignant sa fiabilité (merci Audi), sa présentation, ainsi que son confort. En 1993, les puristes crient au scandale lorsque la marque présente la variante VT à transmission intégrale ! Outre un Roadster et une virile version SV, Lamborghini dévoile également le fin du fin avec le modèle GT, en 1999 : le V12, réalésé à 6 litres, se voit poussé à 575 chevaux, ce qui garantit quasiment 340 km/h ! Seuls 80 exemplaires seront produits. La production s’arrête en 2001, avec l’arrivée de la Murciélago, plus sage. Dinosaure sauvage et brutal, la Diablo s’éclipse après avoir été produite à 3.000 exemplaires.
Combien ?
Cela peut paraître démentiel, voire absurde, mais une Diablo pouvait changer de main contre environ 70.000 € il y a moins d’un an. Aujourd’hui, il faut compter minimum le double ! Et encore… Une belle Diablo à l’historique limpide se négocie environ 200.000 €. Si c’est l’une des nombreuses versions limitées qui vous intéresse, prière de rajouter encore de nombreux billets : pour une belle GT, il faudra ainsi compter plus de 300.000 € ! Vu le caractère exclusif de la bête, les kilométrages moyens sont heureusement assez faibles.
Le prix des pièces…
Ici aussi, c’est délirant. La moindre intervention réclame vite des montants astronomiques ! L’embrayage des premiers modèles, très peu résistant, ne tient pas plus de 10.000 km. Lamborghini l’a rapidement remplacé par un élément renforcé capable d’encaisser 30.000 km. Sachez que l’intervention revient à un peu moins de 10.000 € ! Le reste est tout aussi astronomique : jusqu’à 6.000 € le remplacement des amortisseurs arrière, un minimum de 1.000 € pour les deux trains de pneus, environ 10.000 € pour une ligne d’échappement, 50.000 € pour une remise en état du moteur, de 5.000 à 10.000 € pour un… pare-chocs…
A l’usage
Forcément, le gros V12 n’est pas un modèle de sobriété. A rouler avec un œuf sous le pied, vous parviendrez à descendre à 15 l/100 km… Mais ceux qui aiment savourer l’extraordinaire mélopée des échappements devront plutôt tabler sur une valeur d’au moins deux fois supérieure ! L’entretien fait également assez mal au portefeuille : la petite révision annuelle est facturée environ… 2.000 € ! Si des réparations et/ou des interventions plus lourdes sont au programme, la note comportera quatre zéros !
Conclusion
Si le tassement de sa cote durant ces dernières années a laissé croire que la Diablo pouvait être apprivoisée par des mains moyennement argentées, l’envolée récente de sa valeur remet l’église au milieu du village. Non, la Diablo était, est et restera un monstre sacré, avec tout ce que cela suppose en terme de financement et d’entretien. Voiture exclusive, elle ne fera certainement pas votre bonheur au quotidien, ce qui signifie que vous profiterez d’autant plus des rares moments passés en sa compagnie. Tous les modèles ont leur charme, mais sachez que les dernières versions (VT 6.0) sont sans doute, les plus abouties et de ce fait, les plus faciles à vivre et à conduire. Les purs et durs, eux, se tourneront vers l’un des premiers exemplaires, voire une SV ou une très exclusive GT.