Historique

La carrière de la R107 a débuté en 1971, soit il y a 37 ans aujourd’hui. Mais, preuve de l’indémodable design et des qualités intrinsèques du modèle, la production a perduré jusqu’en 1989, avec plus de 300.000 exemplaires construits (SLC comprises) ! A noter que les deux tiers des modèles ont été exportés vers les Etats-Unis.

Basée sur la berline W114, la SL 107 reprenait les moteurs de la Classe S. Ces derniers étaient donc copieux et ne comptaient jamais moins de 6 cylindres ! Du 6 cylindres en ligne de 2,7 l et 182 ch au V8 de 5 l et 237 ch, le choix était vaste ! Sans même compter les variantes américaines, qui ne pouvaient s’équiper que de 8 cylindres, de cylindrées comprises en 3,8 l et… 5,5 l ! Mais les très sévères normes de dépollution en vigueur outre-Atlantique bridaient ces braves V8 qui, du coup, voyaient leur puissance fondre comme neige au soleil ! Question boîte, tout était possible : manuelle à 4 ou 5 rapports ou automatique (excellente pour l’époque) à 3 ou 4 vitesses, le choix était vaste !

La SL R230 a, quant à elle, été introduite en 2001. Elle fut la première SL avec toit rigide et, immédiatement, fut plébiscitée par la presse pour ses qualités de confort, d’efficacité et sa technologie incroyablement avancée. Roadster haut de gamme oblige, sa palette de motorisation est également étendue : cela commençait lors des premières années avec un V6 de 3.7 l et 245 chevaux et culminait avec le tonitruant V8 compressé de 5.5 l et retravaillé par AMG de 476 chevaux… Au niveau des boîtes de vitesses, seules des boîtes auto sont disponibles ! Aujourd’hui, c’est la SL 280 qui constitue la version d’entrée de gamme (231 ch). Une gamme qui culmine avec l’incroyable SL65 AMG de 612 chevaux !

Style

Aaaaaaaah, le charme des pare-chocs chromés ! Face aux SL américaines, les versions du vieux continent sont nettement plus fines, plus cohérentes et… plus nerveuses ! Certes, des courbes, vous n’en trouverez pas beaucoup sur la « 107 », mais cela fait partie du charme du modèle, tout comme ces feux arrière nervurés et cette calandre inclinée. Et puis il y a cette surabondance de chrome, qui devait donner un petit charme suranné à notre modèle, qui date tout de même de 1988.

La SL actuelle est nettement plus agressive, avec un pare-brise bien plus incliné, des jantes généreusement ajourées, un regard menaçant et deux sorties d’échappement chromées. Ce lifting, qui lui a valu une nouvelle paire d’optiques, des extracteurs d’air rappelant la 300 SL première du nom, ainsi qu’un style généralement plus anguleux, remet bien la SL « 230 » au goût du jour.

Vie à bord

Pas de problème particulier pour se glisser à bord de la SL actuelle. L’accès à bord est même vraiment aisé pour une voiture aussi basse. La position de conduite est impeccable, les nombreux réglages possibles permettant à tout un chacun de trouver une assise idéale. Aucun doute là-dessus, ce vaisseau a été conçu pour voyager loin et sans douleur. Question ambiance, évidemment, c’est plutôt sérieux et l’ensemble respire nettement plus la qualité que la fantaisie… Affaire de goût…

Dans la SL « 107 », l’ambiance est plus chaleureuse : le bois remplace avantageusement le cuir de la petite dernière pour créer une atmosphère accueillante. En revanche, le noir est toujours de mise, tout comme de nombreux plastiques, qui peuvent paraître un peu « cheap » aujourd’hui. Qu’importe, cela fait partie intégrante du charme de cette SL… En revanche, le volant non réglable – et vraiment moche - complique sérieusement la position de conduite. En dépit de mon mètre 88, je suis mieux assis dans mon MG Midget ! Le volant est définitivement trop éloigné, tombe sur les genoux et empêche les jambes de circuler dessous… Evidemment, l’équipement est nettement plus limité que sur sa descendante et on remarque des lacunes dans l'équipement de série assez étonnantes : pas d’air conditionné (même si la climatisation est bizone), pas de radio, de régulateur de vitesse… En revanche, l’instrumentation est étonnamment riche (économètre – curiosité typée 80’s -, pression d’huile,…) et le verrouillage est centralisé (mais pas de télécommande).

Moteur : V6 contre 6 en ligne

L’accès à la gamme SL se fait maintenant de manière plus démocratique, grâce à cette nouvelle motorisation. Sous le capot de la SL 280 se cache le bien connu V6 3 l de 231 chevaux et 300 Nm. Si la valeur de puissance n’a rien d’extraordinaire pour la cylindrée, le couple est cependant plus respectable. La mécanique est ronde, souple et disponible, mais se révèle trop timide pour emmener dynamiquement cette lourde SL (1.825 kg à vide !!!). Résultat : on se retrouve souvent à devoir user et abuser du kick-down pour obtenir des relances dignes de son esthétique. Pas vraiment le style de conduite approprié pour une SL… Notre exemplaire était doté du pack sport, qui entre autres modifications, apporte une admission plus directe. Le résultat est clairement perceptible pour vos oreilles, avec une sonorité ronflante et des inflexions graves ou aigues selon le régime. Un vrai bonheur auditif ! La boîte, obligatoirement automatique, comporte 7 vitesses. Comme à son habitude, cette 7G-Tronic se complaît à tous les modes de conduite.

En 1974, la version d’accès s’appelait également 280 SL. Le moteur était un 6 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête de 2.8 l et 182 chevaux. Elle resta au catalogue jusqu’en 1985, année où elle fut remplacée par la 300 SL. Le moteur, cubant 3 l, perdait un arbre à cames et gagnait trois petits chevaux. En revanche, le couple grappillait 17 Nm.
Après un quart de tour de clé, la mécanique fait entendre son doux feulement soyeux. L’exemplaire mis à notre disposition, gracieusement prêté par Mercedes-Benz Belgium, est sans doute l’un des plus beaux encore en circulation. Ayant parcouru à peine plus de 8.000 km, cette SL est rigoureusement neuve et fonctionne à la perfection. Sa boîte manuelle est bien dans la tradition Mercedes, à savoir caoutchouteuse et imprécise ! L’embrayage très progressif permet de partir sur un filet de gaz et… en route ! Le 6 en ligne Mercedes, s’il n’a pas la rage de son homologue BMW, semble plus velouté, plus onctueux. Capable de reprendre dès les plus bas régimes, il présente un superbe agrément et se montre en parfait accord avec la philosophie de la voiture. Son équilibre et sa sonorité ravissent, tout comme sa souplesse. S’il présente une belle disponibilité, il sait aussi se montrer vif au fil de la montée en régime et rappelle que Mercedes aussi, sait fabriquer des voitures de sport ! Ce moteur est indubitablement une vraie réussite ! Enfin, dernière petite remarque, le client de l’époque pouvait également bénéficier d’une boîte automatique à 4 rapports.