La mobilité personnelle de demain ne ressemblera plus à celle que l’on a connu ces dernières décennies. Reste à savoir précisément ce qui nous attend… Nous déplacerons-nous tous dans le futur à bord de drones électriques autonomes ou dans des capsules catapultées à des vitesses supersoniques dans des tubes souterrains ? Personne ne peut encore vraiment l’affirmer… En tous les cas, dans un futur plus proche, on peut imaginer que la mobilité dans les villes passe en partie par des engins électriques semblables au Citroën AMI : « une solution de mobilité urbaine disruptive, innovante et accessible à tous. »

7.290 €

Concrètement, par accessible à tous, Citroën sous-entend un tarif débutant à 7.290 € pour la version d’accès baptisée AMI AMI. Comme cet atypique engin entend aussi se positionner comme un objet de mode, l’équipe marketing de Citroën a bien sûr prévu des accessoires pour gagner plus d’argent. Non, pardon : pour faire plaisir au client. Bref, l’AMI peut être personnalisée grâce à des kits colorés (4 couleurs différentes) facturés 400 €. On retrouve alors des accessoires (extérieurs et intérieurs) qui arrivent dans une boîte en carton et que les nouveaux propriétaires peuvent apposer simplement eux-mêmes.

En optant pour l’un de ces packs (Orange, Khaki ; Grey ou Blue), on dispose aussi d’une pince pour arrimer son smartphone sur la planche de bord ainsi qu’boîtier de communication permettant de le connecter à son AMI en Bluetooth.

Si on le souhaite, on peut aussi s’orienter vers les lignes AMI Pop (8.190 €) ou AMI Vibe (8.690 €). Dans ce cas-ci, outre les éléments de décoration colorés, on retrouve aussi des accessoires de personnalisation appliqués directement par les « experts Citroën » avant la livraison (grands stickers ; spoiler ; etc.).

Enfin, notons que Citroën propose aussi une version Cargo de son AMI. Dans ce cas-ci, le siège passager est alors abandonné au profit d’une zone de chargement pour faciliter les livraisons urbaines. Comptez 7.690 € pour cet utilitaire de poche.

Quadricycle

Pour ces prix réduits, n’espérez pas repartir au volant d’une « voiture électrique essentielle » comme la Dacia Spring, par exemple. Non, dans ce cas-ci, il s’agit exclusivement d’un quadricycle électrique. Concrètement, cela signifie avant tout que cet engin, outre d’être accessible dès 16 ans en Belgique, est limité à 45 km/h. Et ce sur toutes les versions. Impossible dans ce cas-ci de commander une version « débridée » si l’on possède le permis B, contrairement au Twizy de Renault par exemple qui existe aussi en variante capable de rouler jusqu’à 80 km/h.

Mais comme cette Citroën lilliputienne se destine avant tout à un usage urbain, rouler à maximum 45 km/h ne doit pas poser de problème, si ? Pour le savoir, nous l’avons testé dans le centre de Bruxelles.

« Cheap » mais « fun »

Avec ses panneaux de carrosserie uniformisés pour réduire les coûts de production (avant/arrière et gauche/droite identiques), l’AMI possède un look inimitable. Ses ouvrants inversés ajoutent un petit côté fun au moment de pénétrer à bord.

Bien sûr, on sent directement que cette micro-citadine a été avant tout imaginée pour casser les coûts. Ne cherchez pas non plus de coffre pour y glisser vos commissions ou votre sac à dos. Il faut ranger vos affaires dans l’habitacle, soit derrière le siège conducteur ; soit devant le siège passager. Ce dernier est, en effet, fixe et installé au fond de l’habitacle.

Cela permet, outre d’accueillir un passager de grande taille sans problème, d’installer deux adultes à bord. Installés en quinconce, ils ne doivent en effet pas jouer des épaules malgré l’étroitesse de l’engin (1,39 m de large).

Vivacité plaisante

Rouler avec l’AMI est enfantin. Il faut sélectionner D ou R sur le flanc gauche du siège conducteur (un maniement peu naturel lors des manœuvres cela dit…) pour avancer ou reculer.

En route, on est rapidement surpris par l’absence de rétroviseur central. Il faut exclusivement utiliser les petits rétroviseurs latéraux (à régler à la main avant de partir !) pour surveiller ses arrière. Et quand on roule à bord d’un engin de moins de 10 ch (6 kW, soit un peu plus de 8 ch), on est souvent tenté de regarder ce qui arrive derrière soi au début !

Mais, finalement, on se détend. Et honnêtement, en ville, la vivacité de l’AMI semble suffisante dans la majorité des situations. Le quadricycle de moins de 500 kg démarre assez promptement grâce au couple généreux de son moteur électrique. Et sa grande maniabilité lui permet de se faufiler avec brio dans le trafic. Avec son diamètre de braquage de 7 m et sa longueur totale de seulement 2,41 m, l’AMI se sent comme un poisson dans l’eau dans les villes. Mais sans, bien sûr, jouir de l’agilité d’un deux-roues. Dans ce cas-ci, n’espérez pas remonter les files !

Sur les rares grands axes plus roulants empruntés lors de notre parcours, on sent tout de même que la bride de 45 km/h pourrait rapidement gêner les autres usagers en dehors des centres urbains.

Confort spartiate

À l’usage, il faudra tout de même accepter de nombreuses concessions sur le plan du confort. D’abord, on pointera la présence de sièges très durs, assez inconfortables. C’est dommage, car l’amortissement se montre quant à lui plutôt conciliant pour un tel engin. En outre, n’espérez pas non plus jouir d’un confort acoustique de haut vol. Le moteur électrique se montre assez bruyant (même si on reste loin du « vacarme » d’une voiturette sans permis thermique) et les fenêtres à ouvertures manuelles « cliquettent » sur les bosses ou les routes en pavés.

Sachez, de plus, que si Citroën a prévu un bloc chauffage/ventilation pour assurer un certain confort thermique en hiver, aucune climatisation n’est prévue. Son grand toit vitré offert en série risque toutefois bien de transformer l’habitacle de l’AMI en mini serre quand le mercure s’affole. En tous les cas, il s’avère assez gênant lorsque le soleil est de la partie et rasant sur l’horizon puisqu’aucun store occultant ni même de pare-soleil sur le pare-brise ne sont prévus. Lunettes de soleil exigées…

5,5 kWh

Officiellement, l’AMI promet un rayon d’action de 75 km grâce à sa batterie de 5,5 kWh. Difficile à juger précisément suite à cette première prise en main puisque l’AMI mise à notre disposition n’était pas chargée totalement. Et que l’affichage digital du tableau de bord est réduit à sa plus simple expression : il ne comporte pas d’ordinateur de bord (il faut utiliser l’application smartphone pour en apprendre davantage).

Cela dit, au vu des performances limitées de l’engin et de son confort spartiate, son autonomie ne devrait pas poser de problème. On peut, en effet, déjà tournicoter longtemps en ville avant de rouler plus de 50 km…

Prise domestique

Il faut ensuite en théorie seulement 3 heures pour recharger l’AMI sur une simple prise domestique. Pour ce faire, il faut retirer le câble caché à l’intérieur du montant de porte du côté passager. Et espérer ne pas être garé trop loin de la prise car le câble intégré n’est pas très long. En outre, il faudra ranger patiemment le câble après usage car aucun enrouleur n’est prévu à bord de l’AMI.

Notre verdict

Rouler en AMI en ville, c’est clairement fun. Son capital sympathie semble également très élevé compte tenu des regards amusés croisés lors de notre périple. Il faudra néanmoins se contenter d’un confort spartiate et de performances réduisant son usage réel aux stricts centres urbains. En outre, on ne bénéficie pas des avantages offerts par les deux-roues pour remonter les files ou se garer « partout ». Mais on profite dans ce cas-ci d’un habitacle fermé et d’une stabilité plus rassurante…


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