Au cas où vous trouveriez le six cylindres de 367 ch de la version 43 AMG un peu « juste », pas de panique : le SUV GLC ainsi que sa variante à la poupe rabotée GLC Coupé peuvent aussi jouir des services du V8 4.0l suralimenté développé par AMG. Comme sur les derniers modèles de la famille Mercedes profitant également de ce bloc baptisé 63 (même s’il n’est donc plus question ici d’une cylindrée de 6,3l comme avec le précédent V8 atmosphérique du même nom), on peut le commander en version « normale » ou variante siglée S. Dans la foulée, la cavalerie dont on dispose passe de 476 à 510 ch. Comme plus n’est jamais trop… optons pour la S !
Jogging… sur hauts talons
Dans le cas du GLC Coupé, comme notre modèle d’essai, le tarif glisse alors de 92.444€ à 100.914€. Mais le prix final pourra bien sûr s’envoler largement plus haut. Le pack « Edition 1 » dont jouissait notre GLC Coupé était par exemple facturé à lui seul 12.644€. Et ses freins en carbone-céramique (l’engin pèse près de deux tonnes l’air de rien…) un peu plus de 5.000€. Ajoutez quelques équipements de sécurité, de confort voire de style et vous frôlerez la barre des 130.000€.
Transmission intégrale
Par contre, pour ce tarif, on profite en série de la transmission intégrale 4MATIC + étrennée par la dernière génération de Classe E 63. Une transmission « intelligente » qui assure une répartition variable constante entre les trains avant et arrière. Privilégiant les roues postérieures pour davantage de dynamisme, la transmission utilise un coupleur électromécanique pour associer l’essieu avant de manière entièrement variable en fonction de la situation ainsi que du réglage souhaité par le conducteur. Et pour rendre le système encore plus efficace, les ingénieurs allemands ont ajouté un différentiel autobloquant soit mécanique (sur la GLC 63 4MATIC+) soit électronique (sur la GLC 63 S 4MATIC+) sur l'essieu arrière pour éviter de voir toute la fougue du moteur partir en fumée. De série, les GLC 63 héritent également de la nouvelle transmission à 9 rapports baptisée Speedshift MCT AMG de la Classe E 63. Efficace et rapide ou confortable et douce en fonction du mode retenu, elle se montre parfois sujette à quelques à-coups.
Jogging… sur hauts talons
En s’installant à bord, on retrouve tous les ingrédients typiques d’une voiture de sport : le moteur rugit dès la pression sur le bouton « Start », on est bien calé dans les beaux sièges de type baquet et l’on se retrouve avec un volant en peau retournée dans le creux des mains. Le pare-brise fuyant et la ceinture de caisse plutôt élevée donnent également l’impression de se retrouver à bord d’un coupé. Seule différence : on domine ici clairement la route ! Comme si on s’apprêtait à partir faire son jogging… mais installé sur des hauts talons !
Confort ferme
Le temps de prendre la mesure de la bête, et de quitter la circulation bruxelloise, on se laisse glisser en monde confort. On profite alors d’un SUV globalement civilisé et plutôt confortable malgré son évident potentiel sportif. L’amortissement pneumatique, à trois chambres, reste néanmoins plutôt ferme. Il faut dire qu’avec le pack Edition 1, le GLC Coupé se campe sur de grosses jantes de 21 pouces chaussées de Michelin Pilot Sport 4 S aux flancs forcément rigides…
Performances diaboliques
Quand les conditions le permettent, le conducteur peut ensuite glisser vers les modes Sport ou Sport Plus (voire Individual pour configurer la voiture à la carte). Si l’on retient la version 63 AMG S, on bénéficie en outre d’un mode encore plus radical baptisé « Race ». On profite alors de prestations particulièrement explosives : débordant de couple (700 Nm dès 1.750 tr/min sur la S), le moteur catapulte le SUV à chaque pression sur l’accélérateur dans une sonorité rauque et caverneuse typique d’un bloc V8. Le 0 à 100 km/h est expédié en seulement 3,8 s et l’aiguille essore le compteur avec une célérité impressionnante jusqu’aux, où c’est permis du moins, 250 km/h autorisés par la bride électronique.
Agilité insoupçonnée
Mais le plus impressionnant, c’est surtout l’agilité que parvient à afficher cet imposant engin dont le poids à vide est tout de même annoncé à 1.945 kg. La direction, assez directe, est précise et surtout le roulis de l’engin est efficacement jugulé comme nous avons pu le vérifier sur les petites routes sinueuses serpentant du côté des Vosges. Avis aux amateurs de rodéo : avec les aides électroniques configurées en mode Sport voire totalement déconnectées, le train arrière enroule joyeusement lors de la remise des gaz, en sortie de courbe. A priori, c’est plutôt impressionnant. Mais finalement assez simple à contrôler. Le rendu de la pédale de frein aurait juste pu être plus naturel pour que le tableau frise le sans-faute. Par contre, bien sûr, attention à la note de carburant quand on adopte une conduite sportive ! L’appétit du V8 semble alors illimité ! Une conduite « calme » mènera, par contre, à une consommation moyenne oscillant autour des 13l/100km.
Conclusion
Bien sûr, on pourra se poser la question de l’intérêt d’opter
pour une silhouette de SUV si l’on recherche une voiture ultra-sportive. Cela
dit, le GLC Coupé parvient à bien maîtriser son poids et son centre de gravité
haut-perché tout en se montrant relativement pratique à l’usage. Et puis
surtout : quel moteur ! Il pousse à tous les régimes et gratifie ses
passagers d’une bande-son caverneuse particulièrement grisante.