Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut que l’on parle de son appellation. Car le nom de cette Nipponne est plus complexe qu’il n’y paraît. C’est une croix et non une lettre que Toyota a ajouté au bout de son Aygo. Cette citadine s’appelle donc « Aygo Cross » et non « Aygo X », ce qui n’est pas dénué de sens. En effet, pour cette troisième génération, elle s’est crossover-isée comme les Yaris Cross et Corolla Cross. Vous voyez où Toyota veut en venir ? Pourquoi ne pas l’avoir tout simplement appelé « Aygo Cross » ? Excellente question… Et ce n’est pas le seul choix peu conventionnel qu’a fait le constructeur.
Le style avant tout !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Aygo X a du style ! C’était d’ailleurs la priorité pour Toyota au moment de sa conception. Si les finitions les plus basiques jouent sur des teintes blanches, grises ou noires, les versions dont nous avons pu prendre le volant étaient hautes en couleur ! Le tout habilement souligné par une teinte biton et des éléments en plastique noir. Qu’elle s’habille de Chili Red, Juniper Blue, ou Ginger, elle ne passe pas inaperçue, ce qui est plutôt inhabituel et sympa pour une citadine.
De la couleur, même à l’intérieur
Ce style pétillant, on le retrouve dans l’habitacle grâce à de très nombreuses touches de couleurs. Toyota a choisi de marier pièces de carrosserie visibles à des plastiques durs pour un résultat convaincant ! Mais le plus frappant, c’est cet immense écran central pouvant mesurer jusqu’à 9 pouces qui trône au milieu de la planche de bord. Oui, on a déjà vu plus grand, mais dans une si petite voiture, c’est impressionnant.
L’Aygo X mesure 3,7 m de long pour 1,74 m de large et 1,525 m de haut, soit la même taille que la première Yaris ou encore que la première Golf ! Malgré un format réduit, elle offre tout de même 5 portes, un avantage non négociable. En revanche, avec un volume de chargement de seulement 231 litres, n’espérez pas faire rentrer plus de 2 ou 3 sacs dans le coffre. Quant à la seconde rangée de sièges, elle ne servira que pour de très courts trajets, ou mettre les sacs qui ne sont pas rentrés à l’arrière. À noter que les grands gabarits feront ami ami avec le plafond. Ils risquent aussi de priver le passager assis juste derrière eux d’espace aux jambes une fois leur siège reculer à fond…
Saine et confortable
On ne se plaint pas au volant de cette Aygo. La position de conduite est bonne, tout comme le filtrage des suspensions. On sent un châssis souple, mais qui reste homogène en courbe. Dans des enchainements de virages pas trop rapides, on prend du plaisir à son volant. Du bon boulot. Certes, on ne plébiscitera pas son insonorisation royale, mais elle est dans la moyenne de son segment. C’est en ville qu’elle est le plus à l’aise. Elle s’insère parfaitement dans la circulation et s’affranchit sans problème des casses vitesses. En revanche, une fois qu’il faut quitter les paysages urbains pour s’aventurer dans la campagne, la mine de la petite Nippone devient plus grisâtre.
Un peu terne sous le capot
Sous le capot, ça sera un unique 1 litre essence 3 cylindres de 72 ch et 93 Nm de couple sans la moindre hybridation ! Pas d’hybride chez Toyota ? Le constructeur ne nous avait pas habitués à ça. L’Aygo X repose pourtant sur la plateforme de la Yaris, elle pourrait donc se munir d’une batterie pour aider son bloc thermique. Mais selon le constructeur, cette technologie ne permet pas de réduire la consommation et les rejets de CO2 dans ce cas précis. Du coup, on fait au plus simple et ça semble marcher. Toyota annonce une consommation moyenne d’environ 5 l/100 km, chiffre que nous avons reproduit. Pas mal.
Malgré son poids plume avoisinant la tonne, une telle puissance entache ses performances. Il faut dire que le constructeur n’annonce rien de glorieux : un 0 à 100 km/h en tout juste moins de 15 s et une vitesse de pointe dépassant à peine les 150 km/h. Si l’Aygo monte sans soucis jusqu’à 120 km/h, les relances deviennent alors très limitées… Et lorsque la route se met à grimper, il faut aller chercher la zone rouge pour ne pas perdre de vitesse. Ce que l’Aygo nous fait savoir très bruyamment. Car si l’on entend de façon raisonnable les bruits extérieurs, le moteur, lui, est très présent dès que l’on passe la barre des 3.500 tr/min. Et l’on ne vous parle même pas de la boîte CVT…
Un moteur, deux boîtes !
Toyota ne propose qu’un seul moteur, mais laisse le choix entre deux boîtes de vitesses ! La manuelle à 5 rapports est agréable à utiliser. Les passages sont bien guidés, le levier offre juste ce qu’il faut de résistance et sa course n’est pas trop longue. Quant à la CVT, elle exagère encore davantage les traits du véhicule. Elle rend l’Aygo encore plus agréable en ville. Les passages sont doux et plus besoin de repasser au point mort à chaque feu rouge. Top ! En revanche, dès qu’on sollicite le moteur, la boîte le fait hurler comme s’il allait rendre l’âme. Dire qu’il devient bruyant est un doux euphémisme… Mais cette CVT a le mérite d’exister, car tous les compétiteurs du segment A n’offrent pas cette option.
Une entrée de gamme compétitive, mais...
Cette « Aygo Cross » n’est pas parfaite, mais au prix auquel elle est affichée, on lui pardonne ! Toyota annonce un tarif d’attaque de seulement 15.840 € ! Et pour un tel prix, la marque n’a pas lésiné sur la sécurité : régulateur de vitesse adaptif, assistance au maintien de voie, aide au freinage d’urgence,… Tout est de série !
Le problème, c’est qu’avec une dotation aussi fournie dans ce domaine, il a fallu faire des concessions ailleurs. La version de base ne dispose par exemple d’aucune forme d’autoradio. Rien, nada… Pour profiter de la boîte CVT, il faudra débourser un minium de 18.230 €. Quant aux versions colorées dont nous avons pu prendre le volant, elle débutent au-delà des 20.000 €. La facture commence à devenir salée. Et pour un tel tarif, il est possible de s’offrir quelque-chose de plus grand ou plus puissant…
Notre verdict
L’Aygo X est une bonne petite voiture qui ne fait pas les choses comme les autres. D’abord grâce à son style tape à l’œil mais également avec sa motorisation : un bloc non hybride, inhabituel pour Toyota, et deux boîtes de vitesse, peu conventionnel pour le segment. Et puis, il y a sa kyrielle d’équipement de sécurité de série. On ne fait pas plus complet ! Mais tout cela se paye une fois que l’on quitte les finitions basiques. L’Aygo X croise alors le fer avec des adversaires qui ont parfois plus à offrir dans d’autres domaines.