Cal’ Look Exit les phares supplémentaires, exit les rétros chromés, maintenant discrètement intégrés en bout de carénage, pare-brise retaillé très minimaliste, ablation de divers chromes (enjoliveurs de garde boue, poignées des valises…) selle épurée (nous y reviendrons !), ce dépouillement extérieur est largement compensé pas un équipement haut de gamme. Le tableau de bord ne compte pas moins de 6 cadrans et intègre une chaîne hifi AM-FM avec lecteur de CD MP3 Harman-Kardon. Tout est prévu, y compris la possibilité d’y intégrer bluetooth, GPS et Intercom… Au final, une Harley comme on les veut : belle, basse, longue, « Total frime » , comme on les aime depuis les premières Duo-Glide ! Nous sommes impatients de monter dessus et de ressentir les « Good Vibrations ». Première constatation : on ne monte pas sur une Harley, on y descend. La selle basse nous change des gros trails. Du coup, les près de 340kg à sec n’impressionnent plus du tout et on se sent à l’aise, même à l’arrêt. Contact, toujours rigolo, puisqu’il suffit d’actionner la télécommande de l’alarme pour activer le contact, sans le secours de la clé qui reste dans votre poche. Démarreur, le moteur s’ébroue et petite déception : les pots homologués n’émettent pas le son Harley. A défaut de ravir vos oreilles, ils vous permettront d’entretenir de bonnes relations avec votre voisinage et la maréchaussée… Magie HD Position typiquement Harley, les fesses au ras du sol, les pieds confortablement installés sur les immenses marche-pieds positionnés très en avant, large guidon. Pas désagréable du tout : la magie HD agit. Et la magie se poursuit dès les premiers tours de roues. A défaut de ne plus reconnaître personne en Harley-Davidson, on s’y sent furieusement bien. Une Harley, c’est aussi fait pour rouler. Un copain nous invite à le voir courir dans ses vieilles bagnoles à Francorchamps, notre chérie adore les voitures et les motos, le week-end s’annonce bien ! En fait, il s’annonce bien pour le pilote, beaucoup moins bien pour notre passagère favorite qui d’agrippe tant qu’elle peut sur cette foutue selle minuscule qui, en plus d’être inconfortable, descend en pente douce vers le garde-boue arrière, qui lui-même descend jusqu’au ras du macadam. La suspension sèche réagit vivement aux raccords de bitume transversaux, et nous mesurons une fois de plus, en la sentant s’agripper à nous combien les passagères de certaines motos ont du mérite à partager la passion de leur chéri… Déjà qu’elle se prend l’antenne à chaque fois qu’elle monte ou descend de la moto ! Toujours est-il que si votre passagère vous aime beaucoup ou si vous êtes célibataire cette Harley vous procurera un plaisir évident. Miles after miles Le moteur très Harley, ne manque pas d’attraits, et même si sa puissance n’est guère démoniaque, cette machine permet de tenir des moyennes de 150-160 km/h indéfiniment. Le tête de fourche rempli bien son office en protégeant efficacement le buste. Tout au plus souffrira-t-on de remous à la hauteur du casque qui engendrent assez de bruit pour ne pas profiter pleinement de la chaîne hifi, modérément efficace dès qu’on accélère le rythme. En dehors des réactions sèches de la suspension arrière, amplifié par un faible débattement, le confort du pilote est étonnamment correct, et pour voyager par tous les temps, il ne restera plus qu’à plonger dans le catalogue de pièces pour trouver une protection pour les jambes. Les fontes latérales participent au look « authentique » et sont bien agréables à l’usage, vous permettant de trimbaler avec vous toutes ces petites choses qqui rendent la vie plus agréable, comme un bon cadenas ou une combinaison de pluie. Typiquement Harley Petit bémol pour les commandes au guidon : grosses mains indispensables pour attraper les leviers, comme sur toutes les Harley qui partagent beaucoup de points communs, comme une garde au sol limitée, ou un équipement un peu pauvre : pas de warning ou d’appel de phare par exemple… Allez, avouons-le, on aime bien les grosses Harley, et les Electra en particulier. Cette Street Glide a un charme fou, parce qu’elle contient à elle seule toute l’essence Harley et qu’en plus, comme toutes les Electra, son efficacité est réelle : gaie à emmener, maniable malgré son poids et son empattement, capable de monter à 180km/h compteur, confortable (pour son pilote !), freinant honorablement grâce à 3 freins à disque, et puis… quelle gueule d’amour ! Préparez vous tout de même à sortir 22395€… © Bruno Wouters