L’annonce avait fait grand bruit en octobre 2021. Le géant de la location automobile Hertz passait alors commande de plusieurs milliers de voitures électriques pour un montant de 4,2 milliards $ ! Seulement voilà, force est de constater que l’offre excède largement la demande et que, faute d’intérêt de la part de sa clientèle, Hertz se voit aujourd’hui contraint de vendre pas moins d’un tiers de sa flotte électrique dans le monde. Une cession massive qui vise à « permettre de mieux équilibrer l’offre et les prévisions de demande de modèles électriques ».
L’opération va aussi permettre « d’éliminer une quantité disproportionnée de locations à faible marge et de réduire les coûts d’entretien liés aux dommages subis par des véhicules électriques», a précisé Hertz. La vente d’une partie de la flotte électrique va occasionner une dépréciation de 245 millions $, qui sera intégrée aux comptes du quatrième trimestre 2023. Malgré cette cession, Hertz dit rester engagé à « mettre en œuvre sa stratégie relative aux véhicules électriques ».
Pourquoi un tel manque d’entrain de la part du consommateur ?
Pour ce qui est des Etats-Unis, bien qu’en croissance, le marché local est pénalisé par la baisse des prix de l’essence, des retards dans le déploiement d’un réseau de stations de recharge digne de ce nom et le coût d’achat encore élevé des véhicules électriques. Une frilosité à l’achat qui se reflète aussi sur le marché de la location. Enfin, constatant que la demande ne progresse pas aussi rapidement que prévu, plusieurs constructeurs automobiles américains ont levé le pied quant à la production de véhicules électriques ces derniers mois. C’est le cas aussi en Europe avec des marques comme Audi qui adoptent le même réflexe. Quant à la frilosité des automobilistes américains, celle-ci est loin d’être un cas isolé. Les Belges aussi rechignent à passer au tout-électrique.