Apparemment rien ne distingue l’IMA des autres Civic, sauf que la configuration berline 4 portes est propre à ce modèle. L’habitacle est le même, seul un compteur inhabituel trahit la présence d’une assistance électrique. En effet, à côté de la jauge carburant se trouve un indicateur de l’état de charge de la batterie. Pas besoin de brancher son auto sur la prise de la cuisine. La batterie se recharge à chaque décélération ou coup de frein, récupérant ainsi de l’énergie normalement perdue. Et quand le moteur thermique est sollicité et doit apporter de la puissance, l’assistance électrique vient à sa rescousse. Dès lors le petit 1.3 L 4 cylindres i-DSI suffit à tracter les 1260-1280 kg et les 4,5 m de l’auto. Coupure automatique Certes, l’IMA n’est pas une autoroutière ; ses performances sont quelconques (0 à 100 km/h en 12,9 secondes, vitesse maximale de 177 km/h) et les reprises fastidieuses. On l’apprécie surtout pour sa sobriété et sa discrétion en circulation urbaine. Pas qu’elle soit totalement silencieuse, mais l’assistance électrique évite les montées en régime. Et puis, la conduite ne diffère en rien d’une voiture normale sauf aux feux et dans les bouchons. En effet, si la voiture est à l’arrêt, le moteur se coupe automatiquement pour redémarrer instantanément une fois la première enclenchée. Pour cela, il faut soit être en deuxième au moment de l’arrêt, soit au point mort… sans garder le pied sur la pédale d’embrayage. Si vous voulez que le moteur continue à tourner, il suffit de rester en première. Ce qui est plus prudent à un Stop, par exemple. Pourtant, on a parfois eu du mal à repartir et il a fallu à plusieurs reprises s’y reprendre à deux fois. Faut dire qu’on avait gardé le pied sur la pédale de gauche. Pas cool ! Où est cachée la batterie Lorsqu’on accélère, le moteur électrique se couple au moteur principal pour lui fournir l’énergie supplémentaire synonyme de diminution de la consommation d’essence. Dès que la vitesse de croisière est atteinte, le moteur à essence travaille de manière totalement autonome, le moteur électrique rechargeant la batterie en cas de besoin. En cas de freinage, ou de décélération, le moteur électrique se comporte comme un générateur, produisant et accumulant l’énergie normalement perdue. Les accumulateurs de la Honda Civic IMA, cachés derrière la banquette arrière, ne doivent jamais être rechargés. L’IMA est donc toujours prête ! Des compromis ? Avec un look classique, voire vieillot, l’innovation de la Honda est surtout technique et cachée. On peut voir, en ouvrant le capot, le moteur électrique, mais le quidam ne pourra pas soupçonner que la voiture qu’il croise est une « hybride ». Le seul compromis que doit accepter le propriétaire d’une IMA est de se passer d’une banquette arrière rabattable. Ceci dit le coffre n’est pas grotesque, le confort est standard et le niveau d’équipement digne. Ni plus, ni moins. On l’a déjà signalé, les performances ne sont pas supersoniques… sans être non plus ridicules. Par contre, on apprécie grandement les passages plus espacés à la pompe. Car, l’IMA est vraiment sobre : la consommation tourne entre 4,5 et 6,5 litres au 100. Du coup, elle devient fort sympathique la berline ! Ce qui la rend également conviviale c’est la diminution de la cylindrée et de la puissance du moteur essence pour mouvoir la voiture. Dès lors, on paie aussi moins de taxes. Avec ses 92 chevaux (67 kW), l’IMA ne compte « que » 7 CV fiscaux soit 61,50 de TMC et 144,41 euros de taxe annuelle (en Belgique). Dommage que le prix d’achat soit, par contre, très high tech : 21.900 euros. Ça décourage… Comme toutes les voitures En plus d’un coût kilomètre réduit, la Honda IMA ne demande guère d’apprentissage. Se conduisant comme n’importe quelle autre voiture, elle a aussi un comportement routier sans surprise. La voiture est prévisible et sécurisante avec toutefois un bémol pour la direction parfois floue. La transmission étant manuelle, la façon de conduire joue également sur le niveau écologique de l’automobile. En roulant calmement on profitera davantage du moteur électrique. Ce sera moins convaincant en poussant l’aiguille du compte-tours au bord du rupteur. Ceci dit, l’IMA n’est pas vraiment une sportive et elle incite davantage à la conduite sereine. Tout en étant capable de tenir aisément une vitesse de croisière de 130 km/h pour descendre dans le sud de la France. Surtout qu’on peut y mettre les bagages et que les passagers ont suffisamment de place à l’arrière pour profiter du voyage. En fin de compte, cette IMA est une voiture presque comme toutes les autres et un bon premier pas vers le monde des hybrides qui vont bientôt peupler nos routes. Du moins c’est ce que certains constructeurs croient. © Olivier Duquesne