Destiné à remplacer le Forza 250, très sophistiqué mais trop coûteux, Le Forza ne tombe pas dans les mêmes pièges, histoire de connaître un succès que son prédécesseur n'a pas connu. Se revendiquant clairement de son aîné, le nouveau Forza 300 revendique ce style particulier, très japonais, très fluide, un peu "low-rider", dégageant malgré tout une touche de sportivité avec une bulle basse, remplacée sur notre machine d'essai par un élément plus protecteur.
L'élégance reste de mise avec ce museau joliment travaillé et une poupe accueillant deux feux rouges du plus bel effet une fois le soir venu. Encore un peu de sportivité avec le guidon dénudé, fixé sur une platine circulaire laquée noir du meilleur effet. Derrière le guidon, un large tableau de bord de type automobile, inspiré des SW-T 400 et 600.
Des économies
Si le nouveau 300 fait l'impasse sur quelques dispendieux équipements du 250, comme la transmission S-Matic multimode, l'accès "keyless" ou le frein de parking, il a su préserver, malgré la délocalisation de la chaîne de montage vers la Thaïlande, une qualité de fabrication irréprochable.
Mécaniquement, et pour des raisons financières évidentes, Honda reprend tout simplement le bloc du SH300 à grandes roues. Ce moteur à simple arbre à cames, quatre soupapes, injection électronique et refroidissement liquide, cube en réalité 279 cc. Sa puissance culmine à 26 ch. Vif au démarrage, il offre des prestations tout-à-fait correctes au Forza, en gardant bien en mémoire que ce scoot n'a aucune prétention sportive particulière.
La ville lui appartient
Sa bonne volonté et sa souplesse autorisent une conduite coulée mais efficace quand il s'agit de se dépêtrer des embarras de la circulation urbaine. Comme tous les produits Honda, le Forza se prend facilement en mains et fat preuve d'un équilibre rassurant. Son gabarit reste suffisamment mesuré pour briller en ville, tout en se montrant logeable et accueillant.
L'espace sous la selle peut d'ailleurs engloutir deux intégraux, tandis que le tablier contient deux vide-poches, dont un particulièrement profond. Rangements et trappe à essence s'ouvrent depuis des boutons idéalement placés de part et d'autre du contacteur: bien vu! La selle, moelleuse, n'empêche pas de ressentir le travail des suspensions, à la peine quand le revêtement se dégrade. L'échappée hors de la cité confirme ses limites.
Allegro, ma non troppo
Si le Forza brille en ville par ses qualités, sa rigueur est mise à mal quand on accélère le rythme sur les petites routes, attestant ici encore que le comportement routier d'un scooter classique ne vaut pas celui d'une moto. Pour plus d'efficacité sur la route, il faudra privilégier un scooter sportif, c'est un choix préalable.
Ne nous faites pas dire ce que nous n'avons pas dit: si, poussé dans ses derniers retranchements, le Forza montre des limites inhérentes au genre "GT", en usage "normal", il suffira amplement à la tâche! Si vous ne partez pas tous les matins le couteau entre les dents, il sera parfaitement capable d'abattre de belles distances sans état d'âme, et c'est d'autant plus vrai avec le large pare-brise dont nous disposions. N'espérez pas une protection vraiment efficace avec le joli pare-brise bas monté d'origine.
Autre point fort, et c'est devenu une spécialité du constructeur japonais, le freinage. Confié à deux disques couplés et bénéficiant de l'ABS, il montre une belle efficacité, doublée d'un feeling rassurant. La qualité "Honda" à 4.990 €, la proposition mérite d'être étudiée!