François Piette

12 JUN 2005

L’habit ne fait pas le moine

Profitant d’un relifting, le Hyundai Coupé a un look attirant, c’est certain. Ne reculant devant aucun sacrifice, nous avons découvert la gamme avec le V6 FX ‘S’. Ce qui devrait nous promettre de belles envolées… Dans une livrée bleue et un intérieur cuir délicieux.

Les stylistes Hyundai ont fait là du bel ouvrage, quand on regarde l’ancien Coupé de la fin du XXe au dessin torturé et le Coupé de 2001 tout en dynamisme et en douceur, y’a pas photo : on préfère le XXIe siècle. Ce nouveau Coupé a encore été amélioré fin 2004 par des retouches esthétiques au museau, au niveau des optiques arrière et avec l’apparition de prises d’air latérales. Le nouveau bouclier avant accueille aussi des antibrouillards. Bref, la ligne est réellement séduisante et impose le respect. D’ailleurs, les coups d’œil dans le rétro de la part des automobilistes croisés est sans concession : cette Hyundai plaît. 6 cylindres en V La double sortie d’échappement de notre modèle d’essai indique que le capot cache le V6 de 2656 cm³ développant 167 ch (123 kW) à 6000 tours minute. Avec tout ça, on s’attend à une voiture sportive dans le ton, l’ardeur et le chant. À l’arrêt, le ronronnement du bloc et le sifflement des échappements sonnent rauque et suscitent la curiosité. Malheureusement, une fois lancé, on déchante un peu. La puissance semble bridée et le rugissement du moteur ne devient envoûtant qu’au-delà de 4000 tr/min. Surtout que le couple de 245 Nm n’est disponible qu’à partir de ce régime. La boîte à 6 rapports a une démultiplication n’incitant pas à la compétition. Le bruit envoûtant, recherché dans ce genre de voiture, est donc disponible, mais au détriment de la consommation vu qu’il faut vraiment aller le chercher. On n’a donc une belle étiquette, mais la bouteille est à moitié pleine. Difficile aussi de toucher la corde efficacement, la direction assistée étant trop civilisée. Il y a du bon Néanmoins, la Hyundai Coupé V6 autorise une conduite autoroutière confortable et efficace. Il est évident qu’on a du mal à respecter à la lettre les 33,33 m/s du code de la route. On se permet donc de prendre quelques secondes au mètre en plus avant de bloquer cette vitesse avec le régulateur. La sixième vitesse permettant de rouler à l’économie… et en silence. Ceci dit, l’économie est relative avec une moyenne mixte de 9,9 L/100 km (236 g de CO2 par km – Euro IV). L’ensemble offre une accélération permettant de passer de 0 à 100 km/h en 8,3 secondes et d’atteindre 220 km/h. ESP Le relifting du modèle se voit lié à l’apparition de l’ESP de série. Une excellente idée. La traction repose sur des suspensions avant indépendant de type McPherson avec ressorts hélicoïdaux et barre stabilisatrice. L’arrière a droit à un Dual-link avec ressorts hélicoïdaux. L’amortissement ferme est compensé par de très bons sièges. L’intérieur du Coupé inspire aussi à l’arrêt les plus beaux fantasmes : pédalier en alu, cadran indiquant le couple moteur, la consommation instantanée et la charge de la batterie… La visibilité est bien celle d’un coupé sportif avec une vue arrière pénible, heureusement contrecarrée par de bons rétroviseurs. Aïe la tête À l’arrière, le confort est tout relatif. Qui mesure plus de 1,7 m devra faire attention à son crâne. Déjà, il sera difficile de rester droit comme un i à sa place. En plus, si on décide d’utiliser le coffre, les passagers arrière devront obligatoirement recourber l’échine et protéger leur tête. C’est tellement vrai que Hyundai a affiché un message sur le hayon : un gros warning avec un bonhomme prêt à se prendre un coup de carrosserie ! Remarquons ici que la Hyundai Coupé a un vrai coffre : 312 L, pas mal. Super équipement Fidèle à ses habitudes Hyundai a doté le Coupé d’une panoplie presque complète de série. La version FX ‘S’ a presque… sauf l’autoradio et l’aide au stationnement qui est une option mais qui semble indispensable vu la visibilité arrière et compte tenu de ses 4395 mm de long. Mais ne faisons pas la fine bouche, on a les phares antibrouillard, l’air conditionné automatique, le cruise control, les sièges avant chauffant, l’ordinateur de bord, l’allumage automatique des feux… Sans oublier l’ABS, l’ESP et les airbags frontaux et latéraux. Trop civilisée Bien belle voiture, la Hyundai manque encore de maturité sportive pour procurer de réels frissons. Ceci dit, elle paie peut-être le prix d’une filiation esthétique avec des monstres sacrés de l’automobile. Une comparaison qu’on aurait voulu retrouver dans le comportement. Mais tout le mode ne veut pas forcément avoir un moteur omniprésent et un châssis qui permet une conduite ultra agressive. Le Coupé arrive à offrir quelques sensations mais surtout un coffre et du confort (à l’avant uniquement) autorisant une utilisation quotidienne. Et puis, il y a le prix réellement concurrentiel. © Olivier Duquesne
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