C’est avec deux nouvelles motos que BMW pénètre dans le milieu de gamme et poursuit ainsi son offensive de modèles. La F 800 S à vocation sportive et sa sœur F 800 ST à vocation routière sont les premières représentantes de la quatrième série de motos du constructeur munichois. Elle sera par la suite étoffée par d’autres modèles et jettera ainsi un pont entre les vieillissantes monocylindres et les boxer.
Vertical twin
Les nouvelles recrues sont animées par un bicylindre parallèle d’une cylindrée de 798 cm3 à culasse quatre soupapes par cylindre. Ce moteur de conception entièrement nouvelle est issu de la coopération entre BMW Motorrad et Bombardier-Rotax. Il est fabriqué chez Rotax en Autriche et livré prêt à monter ?à l’usine BMW de Berlin. Ce bicylindre en ligne devrait séduire surtout par ses reprises et sa consommation réduite. Il délivre une puissance 85 ch ?à 8 000 tr/min et un couple de 86 Nm à 5 800 tr/min. Pour l’équilibrage des masses, le bicylindre parallèle fait appel à un système original: ?une bielle d’équilibrage supplémentaire compense les forces d’inertie et filtre toute vibration non souhaitée.
High tech
Le système de lubrification se distingue par un graissage à carter demi-sec se passant de réservoir d’huile moteur séparé. Le lubrifiant sortant des paliers de vilebrequin est récupéré dans un puits étanchéifié par rapport au carter d’huile proprement dit qui abrite aussi le système d’équilibrage. Deux ?arbres à cames en tête entraînés par une chaîne dentée commandent les quatre soupapes par cylindre à l’aide de basculeurs.
L’alimentation fait appel à une injection pilotée ?par la gestion électronique BMS-K. La gestion moteur régule le débit d’injection non seulement par la durée d’injection, mais aussi par la pression fournie par la pompe ?à essence, en fonction de la puissance demandée. La ligne d’échappement allégée est réalisée entièrement en acier inox.
Un échangeur huile/eau placé au-dessus du filtre à huile facile d’accès assure la mise en température particulièrement rapide du groupe après un démarrage à froid. En outre, cet échangeur thermique limite la température de l’huile moteur.
La F 800 S passe de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes. Le faible poids à sec ?de 182 kg seulement contribue pour beaucoup à son dynamisme. En ordre de marche et tous pleins faits, cette sportive affiche 204 kg sur la balance ; la ST, quant à elle, n’accuse que cinq kilos de plus.
Courroie et monobras
Le cadre aluminium composé de profilés extrudés soudés et de pièces coulées en coquille assure la liaison entre la tête ?de fourche et le monobras oscillant. Afin d’optimiser le poids et l’encombrement, le moteur constitue un élément porteur de la partie cycle, son carter renforcé en partie arrière assurant en même temps le logement ?du monobras sur quatre roulements à aiguilles. Le bloc moteur est solidement vissé au cadre directement au-dessus du logement du monobras. La partie arrière du cadre est réalisée en tubes d’acier. Le réservoir placé sous la selle contribue à optimiser le centre de gravité de la moto. Le système électrique des nouveaux modèles F fait appel à la technologie sophistiquée du bus CAN, à l’instar des dernières séries de modèles K et R de BMW. Un antidémarrage électronique est fourni de série sur les deux modèles F 800.
La transmission secondaire à courroie crantée a été reprise de la Scarver où elle avait déjà fait ses preuves en termes de facilité d’entretien et de fiabilité. En raison des contraintes supérieures, les modèles F 800 font appel à une courroie plus large. La transmission secondaire de la F 800 peut durer plus de 40 000 kilomètres.
Gommes
Pour guider la roue avant, les deux modèles F 800 font appel à une fourche télescopique avec un débattement de 140 millimètres. Un amortisseur de direction est fourni en dotation standard. L’amortisseur du combiné arrière est réglable en détente, le ressort se règle ?en précontrainte grâce à une manette facile d’accès. Articulé directement sur le monobras en aluminium coulé, le combiné ressort/ amortisseur présente, lui aussi, un débattement de 140 millimètres.
Si la F 800 S reprend le style des roues de la sportive K 1200 S, la F 800 ST évolue, quant à elle, sur des roues inspirées de l’esthétique de la grand tourisme R 1200 ST. Toutes deux reçoivent un pneu de 120/70-ZR17 monté sur une jante de 3,5 pouces à l’avant et un pneu 180/55-ZR17 sur une jante de 5,5 pouces à l’arrière.
Le système de freinage comprend deux disques de 320 millimètres et des étriers à quatre pistons sur la roue avant. Le maître-cylindre dispose d’un levier réglable ainsi que d’un réservoir séparé. A l’arrière, un étrier flottant à piston unique pince un disque de 265 millimètres.
Sur demande, les modèles F 800 seront équipés d’un ABS ?à deux canaux fabriqué par Bosch. L’encombrement et le poids du modulateur de pression ont pu être réduits presque de moitié, ramenant à 1,5 kilogramme seulement le surpoids causé par l’ABS.
Le look BM
Les choix esthétiques permettent de valoriser certaines particularités techniques comme éléments marquants typés BMW. Si la F 800 S affiche un air résolument sportif avec sa bulle inclinée en polycarbonate et son carénage tête de fourche en matière synthétique ABS, la F 800 ST, quant à elle, évoque sa vocation de grand tourisme par un guidon et une bulle relevés.
Les deux modèles présentent une multitude ?de détails pratiques. Ainsi, les rétroviseurs disposent d’un crantage qui permet de retrouver rapidement la position préférée après les avoir rabattus. ?Les éléments de carénage sont faciles à démonter pour tout travail d’entretien, et sur le flanc droit, le bouchon du réservoir de 16 litres fermant à clé est ?à tout moment facile d’accès. Les randonneurs en seront particulièrement contents parce qu’ils n’auront plus besoin d’enlever la sacoche de réservoir pour faire le plein.
Le guidon plus incliné de la F 800 S permet aux motards sportifs d’adopter une position plus couchée que sur la ST. Enfin, des leviers de frein et d’embrayage réglables viennent compléter la dotation d’origine.
Pour répondre aux souhaits de personnalisation, BMW propose non ?seulement des options montés à l’usine de Berlin, mais aussi des accessoires qui seront installés par le concessionnaire local ou par le client lui-même.
© Bruno Wouters Source : BMW Motorrad