Plusieurs carrosseries

Dépassant de peu les 4 mètres, la Kalina affiche quasiment les mêmes dimensions qu’une Peugeot 207. La Kalina se décline en berline 4 ou 5 portes, voire en break ! Un produit qui, s’il a débarqué il y a peu en Europe, existe depuis 2003 en Russie. Les standards de qualité sont largement revus à la hausse depuis l’époque des Samara, ce qui est prouvé par la large utilisation d’éléments Bosh sous le capot ! Une référence…

Une ligne commune

Ni foncièrement laide, ni radicalement envoûtante, la Kalina affiche des courbes simples. Le fonctionnel a largement pris le pas sur l’esthétique sans pour autant sombrer dans une désuétude totale. C’en est donc fini des lignes taillées à la serpe ! La sombre banalité n’est toutefois pas évitée… Mais à ce prix-là, on imagine bien que PininFarina n’a pas été consulté ! A l’inspection sous la loupe, on apprécie les ajustements et la qualité de la peinture ! C’est qu’après tout, ces voitures sont faites pour durer sous un climat particulièrement rude… Rustique, la Lada l’est donc, mais c’est un corollaire à son endurance. Voilà qui promet en tout cas un entretien simplifié et de ce fait, une facture réduite !

Un moteur vaillant !

Dernier moteur en date, ce petit 4 cylindres essence affiche une cylindrée de 1,4 l, pour une puissance de 90 chevaux. Ne vous attendez pas à une débauche de technologies, comme une admission variable ou une injection directe d’essence, mais sa simplicité rime malgré tout avec efficacité. Volontaire, il grogne fortement sous l’effort, fait vibrer la caisse passé 4.000 tr/min, mais tire avec véhémence la carlingue qui est d’ailleurs, plutôt légère (1.080 kg !). Pas de doutes, ces chevaux de labeurs ont plutôt été élevés à la slivovitch qu’au jus de cerise ! Quelle pêche ! La boîte à 5 vitesses pêche par ses deux derniers rapports assez longs, qui brident le souffle du moteur. En clair, il s’agira de rétrograder sur autoroutes pour s’assurer des reprises correctes ! Ce qui, en soi, ne pose aucun soucis, la commande offrant un rendu assez mécanique dans la paume.

Comportement honorable

Prévues pour résister aux gruntovka, les suspensions exécutent un excellent travail sur nos chaussées largement dégradées. Bosses et fosses sont absorbées sans pompage excessif ni coup de raquette. Naturellement, ne vous attendez pas à une tenue de route de Lotus Elise, la Kalina ayant un penchant appuyé pour le roulis. Malgré tout, je dois avouer avoir été surpris par la qualité du comportement, l’ensemble restant sain, homogène et assez facile ! Essayée au cœur de la période hivernale, la Kalina nous a impressionné par son aptitude à se jouer des conditions. Il est vrai que la Sibérie offre un excellent terrain d’entraînement… Le freinage est plus daté, d’autant que l’ABS n’est livré qu’en option ! Quant à la direction, franchement démultipliée, elle réapprend à mouliner sur le volant pour passer une épingle !

Confort réel mais ambiance austère

A bord, l’ambiance est plutôt austère… On retrouve principalement des nuances de gris pour le tableau de bord, les sièges et la console centrale. C’est du sérieux et probablement plus proche de l’atmosphère d’un goulag que d’une soirée d’apparatchik ! Bien sûr, à ce prix-là, il vaut mieux ne pas trop examiner les détails de finition. Mais si le sérieux est de mise, le confort est réel ! Les sièges sont particulièrement accueillants et offrent un moelleux appréciable, ce qui, conjugué au confort des suspensions, apporte un certain agrément sur longs trajets. Mais la sonorité envahissante du moteur pousse à investir dans une bonne stéréo ! Quelques petits détails méritent toutefois d’être mentionnés : le chauffage n’a rien de subtil : congelé ou rôti, c’est vous qui voyez ! Ensuite, la télécommande était d’humeur primesautière, le soufflet de levier de vitesses quittait son logement au passage de la cinquième et le rétroviseur gauche avait une tendance au Parkinson assez prononcée ! Enfin, la banquette arrière est tout aussi confortable que les sièges antérieurs, mais se trouve dénuée d’appuie-tête. Elle est toutefois rabattable 1/3-2/3. Des détails que le prix peut pardonner.

Equipement et prix

A 7.950 €, la Kalina break est affichée au même tarif que la Dacia Sandero 1.4. Si cette dernière dispose d’une finition supérieure, d’un réseau plus étendu et d’une direction assistée, la Lada propose une meilleure habitabilité, une puissance bien supérieure (le moteur russe est nettement plus hargneux que le franco-roumain !) et un équipement à l’avenant avec les vitres avant électriques, la direction assistée, l’ordinateur de bord et le verrouillage central avec télécommande. Question sécurité, la Kalina est dotée de deux airbags frontaux. Trois options seulement, mais à des prix on ne peut plus démocratiques (sic) : 369 € pour l’ABS, 564 € pour l’air conditionné et 149 € pour la peinture métallisée. Enfin, si la garantie se limite au minimum légal (2 ans, mais une extension à 5 ans pourrait se profiler), la voiture se révèle particulièrement économique à entretenir.

Si son moteur se révèle peu onéreux à entretenir, il entretient en revanche un bel appétit, comme le confirme notre moyenne (7,5 l/100 km). Et avec des émissions de CO2 de 160 g/km, il récolte plus de malus que de bonus écologiques.

Conclusion

Conçue pour résister aux traitements les plus hostiles, cette Lada se profile comme une excellente et robuste machine à rouler, pratique et homogène. Bien sûr, elle est éloignée des derniers canons esthétiques, mais si on ne peut la qualifier de « sexy », au moins diffuse-t-elle un certain charme, celui d’une industrie russe en plein redressement. En ce sens, ses défauts sont plus des traits de caractère à prendre avec philosophie. Car pour le prix, on n’est pas volé !