Si la nuit a opéré des coupes sombres au sein du peloton des engagés des Total 24 Hours of Spa, l’intensité de la lutte pour la victoire n’a certainement pas diminué. Et même la pluie, apparue de façon intermittente à partir de 3.30 heures puis de façon très soutenue à l’heure du déjeuner, n’a pas refroidi les ardeurs des leaders.
Très souvent pointée au commandement durant la majeure partie de la nuit, la Corvette C6R Carsport Holland de Hezemans-Deletraz-Fässler-Gollin n’a pourtant jamais pu lever le pied. En effet, après un début d’épreuve abordé dans la discrétion, la Maserati MC12 de van de Poele-Bartels-Biagi-Lamy a traversé la nuit « le nez dans le guidon » pour revenir dans le sillage des leaders au petit matin. Grâce notamment à un Pedro Lamy au sommet de son art, la Vitaphone n° 1 a comblé son retard et s’est même installée en tête à dix heures du matin. A l’heure de rédiger ces lignes, les écarts demeuraient toutefois très faibles entre les deux ténors, ce qui laissait présager d’une fin de course particulièrement disputée.
Dans la foulée du duo de tête, la deuxième Maserati Vitaphone de Lémeret-Ramos-Montanari-Bobbi pointait à deux tours des leaders après avoir cédé un peu de terrain sous l’obscurité. Elle précédait la Corvette C5R United 4 Belgium, elle aussi à deux tours des deux machines de tête. Kumpen, Longin, Mollekens et Bouvy devaient pester sur le problème de freins qui avait entravé leur progression en cours de soirée. Quant à la Maserati Playteam Sarafree de Bertolini-Piccini-De Simone-Pier Guidi, elle avait cédé un peu de terrain durant la nuit suite à des soucis électriques et clôturait le Top 5 à quatre tours des leaders.
Ayant perdu le contact avec les avant-postes durant la soirée, la Corvette C6R de Gavin-Beretta-Vosse-Franchi perdait encore du terrain au petit matin suite à un accrochage qui endommageait l’avant de la voiture. Cette touchette avec un attardé nécessitait des réparations un peu plus longues que prévu, si bien que la belle américaine pointait au 6e rang, mais à dix tours de la Maserati n° 1. L’autre Corvette belge de Duez-Soulet-Van Bellingen-Coens avait elle aussi été retardée par un accroc et un changement de cardan. A dix heures, la C5R SRT évoluait dès lors en 11e position… mais à vingt-six tours de van de Poele & co.
Pour la seule Aston Martin rescapée, les choses avaient tourné encore plus mal. Déjà retardée par une touchette d’Alessi peu avant minuit, elle quittait encore la piste au cours de la nuit à hauteur du « double gauche », alors qu’elle était conduite par Davies. Mais le pire était à venir : à 06.50 heures, Alessi – de nouveau lui - tapait très durement à Blanchimont et détruisait totalement la DBR9. Heureusement, le pilote italien s’extrayait sans mal de l’épave, amputée de toute la partie avant !
En GT2, la nuit avait été fatale au peloton des Ferrari 430, littéralement décimé au fil des heures. Ainsi, après les abandons précoces des voitures 50 et 62 au cours de la soirée (suite à des sorties de route), c’est Rui Aguas, alors 2e de la catégorie, qui sortait violemment de la route au Raidillon sur le coup de huit heures du matin. La voie était dès lors libre pour le clan Porsche et, à dix heures, les 997 RSR de Collard-Malucelli-Lieb, Lietz-Long-Narac et Machitski-Edwards-Maassen composaient le podium de la catégorie. Seul bémol pour le clan de Zuffenhausen, la sortie de route de Xavier Pompidou au Raidillon vers 9.50 heures mettait un terme à la prestation de la n° 74, alors classée 4e de la catégorie. La première Ferrari, la Scuderia Ecosse n° 63 de Niarchos-Kirkaldy-Sugden (pourtant retardée par une touchette en fin d’après-midi), pointait dès lors au pied du podium, mais à quatorze tours de la Porsche de tête.
En G3, le duel entre la Ferrari 430 de Vannelet-Leister-Lesoudier-Jakubowski et la Porsche 997 GT3 Cup de van Splunteren-Khan-Frederiks-Stielstra se poursuivait, les deux machines étant pointées dans le même tour, aux 15e et 16e places. Quant à la Dodge Viper de Nef-Chaillet-Geoffroy, elle avait renoncé peu avant minuit, moteur en berne.
Plus performantes mais moins fiables, les premières G2 pointaient bien plus loin, toujours sous la conduite des Mosler, Kenis-De Keersmaecker-Smets-Mattheus précédant Radermecker-Dermont-Muytjens-De Sordi de huit tours.
Après deux apparitions en cours de soirée, les safety cars sont montés en piste à 06.50 heures (suite à la sortie de l’Aston d’Alessi), à 08.01 heures (suite à la sortie d’Aguas), à 10.01 heures (accident notamment de la Ferrari Make a wish de de Pauw-Van den Hove-De Radiguès-Belmondo) puis à 10.18 heures (suite à plusieurs sorties de route dues à la pluie intense). La direction de course allait d’ailleurs laisser les voitures de sécurité en piste pendant quasi une heure, les conditions étant trop dangereuses sous la pluie battante.