Face au succès ahurissant de la Mustang, Ford décide rapidement de réitérer le concept sur le marché européen. Le concept est calqué sur le modèle américain : une ligne glamour de coupé, une personnalisation quasi infinie, une large palette de moteurs et un prix d’attaque très séduisant. Marché européen oblige, la Capri doit cependant évoluer à une échelle inférieure face à sa grande sœur américaine.
1. Ford Colt
La Capri ne devait pas s’appeler « Capri » mais « Colt » ! Alors que le projet fut bien entamé, Ford fit face à une opposition juridique : le nom « Colt » était déjà déposé par Mitsubishi… La marque se rabattit alors sur « Capri » qui, finalement, sonne plus européen.
2. Votre moteur, vous le voulez allemand ou anglais ? En V ou en ligne ?
Cela peut sembler surréaliste aujourd’hui, mais en fonction du marché, la Capri était vendue avec un 4 cylindres en ligne (ou un V4) conçu par Ford Grande-Bretagne ou un V4 de Ford Allemagne ! Même en version V6, il y eut deux variantes : le V6 « Essex » et le V6 « Cologne ». La rationalisation eut finalement raison et le V4 allemand finit par disparaître…
3. 4X4 et ABS
Réputée pour son train arrière joyeusement baladeur, la Capri aurait pu être une machine d’une redoutable efficacité par tous les temps ! En effet, dès la fin des années 60, un projet de Capri à transmission intégrale voit le jour. C’est le système Ferguson qui est retenu, une transmission développée par un spécialiste agricole qui y voyait une application pour les voitures de tourisme. Ainsi équipée, la Capri devait devenir la reine des rallyes en Grande-Bretagne ! En outre, Ford adapta également le système antiblocage des roues « Dunlop Maxaret ».
Hélas, les premiers prototypes ne furent pas au goût des pilotes qui trouvèrent la voiture trop lourde. En dépit d’un intérêt manifesté par les forces de l’ordre et des investissements déjà conséquents (les bancs de test étaient prêts à l’usine !), Ford se détourna du projet. La transmission Ferguson était décidément trop compliquée à installer de manière industrielle, tandis que Ford n’avait de toute façon aucun problème à vendre ses Capri. En outre, le département compétition délaissa les chemins boueux pour se tourner vers la piste, un environnement où les RS brillèrent et où la transmission intégrale présente moins d’intérêt. Il se murmure que quelques dizaines d’exemplaires furent assemblés, certains à titre privé, rapporte Hagerty, un… dentiste new-yorkais étant même devenu un pro de la conversion !
4. Mercury Capri
On pourrait penser que l’ersatz européen de la Mustang n’ait présenté que peu, voire aucun intérêt pour les Américains. Pourtant, le modèle fut bien exporté outre-Atlantique, et vendu sous la marque Mercury. Le succès ne fut pas aussi colossal qu’en Europe…
5. V8
De nombreux Européens révèrent d’une Capri motorisée comme une Mustang, avec un authentique V8. L’importateur sud-africain réalisa ce fantasme avec la Capri Perana, dont le V8 Windsor fut installé par Basil Green Motors. Principalement destinée à la compétition où elle remporta de nombreux succès, cette déclinaison ne fut produite qu’à 500 exemplaires au début des années 70… Certaines sources annoncent même une production ne comptant que 400 exemplaires.
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