Branche de luxe de Toyota, Lexus est peu diffusée chez nous. Pour gagner de nouveaux clients, la marque élargit sa gamme vers le bas, avec ce crossover LBX (4,19 mètres), basé sur la Toyota Yaris Cross, mais se voulant plus chic. Le modèle se pose sur le marché encore très fermé des petits SUV B.C.B.G., aux côtés des Audi Q2, DS 3 et Mini Countryman. Pas de versions thermiques pures ou électrique ici, mais seulement un propulseur hybride « autorechargeable ».



Style sage et beaux matériaux

Les Lexus affichent pour la plupart un design flamboyant, mais parfois un peu tarabiscoté. Le petit LBX, lui, est beaucoup plus sage, avec des lignes lisses. Un style moins clivant que celui de ses sœurs, le but étant de plaire au plus grand nombre. L’habitacle est lui aussi traité de manière sobre. Il se couvre de beaux matériaux. Pour la sellerie, on a le choix entre du tissu, du cuir synthétique de belle qualité, de la microfibre ou du cuir véritable (semi-aniline). Pour la carrosserie, vous avez le choix entre plusieurs teintes bicolores, avec toit noir. Mais pas de toit panoramique au programme (pourtant disponible sur le Toyota Yaris Cross…).

Un petit branché

Concernant le multimédia, ce LBX dispose d’une instrumentation digitale (7’’ de base ou 12,3’’ dès le deuxième niveau de finition) et d’un écran central tactile rectangulaire de 9,8 pouces offrant une belle résolution. Le système supporte les connexions Apple CarPlay (avec ou sans fil) et Android Auto (filaire uniquement). Il est aussi possible d’ouvrir et démarrer la voiture via le smartphone, sans même devoir le sortir de sa poche. Un smartphone que l’on pourra aussi charger par induction et qui permettra même de téléguider la voiture pour les manœuvres.

Chic mais peu spacieux

Le niveau de finition et l’assemblage du mobilier sont globalement très qualitatifs, même si l’on trouve encore quelques plastiques durs sur le volet de la boîte à gants et le bas de la console centrale. Mais pas de quoi gâcher l’ambiance, qui est plutôt chic.

Si les passagers avant sont correctement installés, ceux de derrière sont nettement moins choyés : l’habitabilité est comptée, tant concernant l’espace aux jambes que la largeur utile. Et la haute ceinture de caisse réduit les surfaces vitrées, ce qui engendre un sentiment de confinement et privera les enfants d’une vue vers l’extérieur. Quant au passager central, il est coincé entre les deux autres. Et s’il mesure plus de 1,75 mètre de haut, il aura la tête dans le plafond. Pas de banquette coulissante ici ; la modularité est basique (dossiers rabattables, fractionnés 60/40). Quant au coffre, il est correct, sans plus. En matière d’espace intérieur, on voit clairement que le LBX repose sur une base de Yaris et pas de Corolla.

Un hybride sans prise

On retrouve une seule mécanique sous le capot : un propulseur hybride « autorechargeable », dérivé de celui des Toyota Yaris/Yaris Cross, mais plus puissant et associé à une nouvelle batterie plus performante. L’ensemble associe un tricylindre 1.5 atmosphérique à essence (qui ne vibre jamais) et un moteur électrique, pour une puissance combinée de 136 ch. Les performances ne sont pas décapantes mais largement suffisantes (0-100 km/h en 9,2 secondes, mais vitesse maxi bridée à 170 km/h). Le problème, c’est que la boîte-pont du groupe Toyota fait toujours trop mouliner le moteur sous forte accélération, ce dernier laissant alors échapper un râle lancinant vite lassant. Comme ses sœurs, cette Lexus s’apprécie davantage en conduite calme, sans forcer sur la pédale de droite. La boîte-pont, qui distille les mêmes sensations qu’une transmission de scooter, nous fait alors évoluer sans à-coups, ce qui est très appréciable en ville et dans les embouteillages.

La batterie ne peut pas être branchée sur une prise, mais se « remplit » uniquement via le moteur à essence et la récupération d’énergie à la décélération. On ne peut boucler que 2 à 3 kilomètres d’affilée en électrique, mais la « pile » se recharge très vite. Et le rendement global est très bon, avec une consommation de 4,9 l/100 km durant cet essai alternant ville, petites routes sinueuses et autoroutes.

Tenue de route agile

Le LBX a été développé pour les clients européens. Les ingénieurs nous disent avoir pris en exemple le comportement dynamique des petites Audi, Mini et BMW. De fait, le compromis confort/tenue de route est réussi : l’amortissement n’est certes pas hyper moelleux mais jamais inconfortable, tandis que les mouvements de caisse (plongée, roulis) sont très bien contenus. Le train avant est efficace et la voiture offre une belle sensation d’agilité en courbe. Dommage par contre que la direction manque de ressenti.

Le prix du Lexus LBX

Ce petit SUV chic coûte assez cher (de 33.580 à 39.760 €), mais c’est également le cas des concurrents. Le modèle est disponible en cinq exécutions (LBX de base, Elegant, Relax, Emotion, Cool), auxquelles s’ajoutent plusieurs packs d’équipements. Pas toujours simple de s’y retrouver au moment de la configuration… D’autant que, comme souvent chez les constructeurs asiatiques, les options ne sont pas toutes disponibles à la carte mais dépendent de l’exécution choisie. Heureusement, la version de base est déjà correctement équipée (jantes alu 17’’, clim’ auto, caméra de recul, navigation). Et ce crossover hybride coûte peu à l’usage (faible consommation, moins d’usure des freins grâce à la régénération, pas de boîte de vitesses classique ni d’embrayage).

Notre verdict

Oui, cette petite Lexus a le côté luxueux et qualitatif de ses grandes sœurs. Elle mérite le badge « premium » et ne craint pas ses rivales directes. Le LBX s’apprécie tout particulièrement pour la douceur et la sobriété de son propulseur hybride et sa fiabilité assurée (garantie 10 ans/200.000 kilomètres). Reste à voir si cela saura convaincre l’acheteur européen, qui préfère toujours se tourner vers des marques comme Audi, Mini ou même DS lorsqu’il s’agit de dépenser beaucoup d’argent pour une (petite) voiture... Car malgré ses nombreuses qualités, Lexus n’est toujours pas parvenu à devenir l’égal des constructeurs allemand premium dans l’imaginaire des clients du Vieux Continent.

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