À première vue, la nouvelle Classe A n’est pas si différente que cela de celle lancée en 1997, du moins en version 5 portes. Mais ce ne sont là que des apparences parce que cette voiture n’a plus rien à voir avec sa devancière. Surtout que maintenant, elle s’offre une version 3 portes qui veut attirer les plus jeunes. La ligne est évidemment plus moderne, mais la Classe A a aussi gagné en maturité. Nous avons pu essayer les deux carrosseries avec une motorisation essence : une 3 portes A150 et une 5 portes A170. Sûre Le principal atout de la Classe A c’est son niveau de sécurité avec son double plancher. Les passagers sont assis assez haut à cause de la conception de la voiture. L’innovation majeure pour la protection des occupants vient de l’architecture en sandwich. Comme rien ne vaut un beau dessin, voici les explications de la structure sandwich en dessin animé. Pour résumer, disons que ce choix technique permet au moteur de glisser sous le plancher de l’habitacle en cas de collision frontale. Ajoutons à cela l’ESP non désactivable, l’ABS, l’ASR (antipatinage) et une panoplie d’airbags. Elle se distingue aussi par l’utilisation d’alliage à haute limite d’élasticité et de liaisons collées à haute résistance. Bien soutenue Comme on l’a déjà dit, la Classe A a été entièrement retravaillée sur la planche à dessin. Ainsi, elle repose sur un nouvel essieu arrière parabolique à parallélogramme de Watt. Le choix s’est porté sur des jambes de force McPherson triangulées à l’avant, ainsi qu’une barre antiroulis séparée. Au final, ce choix donne de fameux résultats. Le roulis est bien maîtrisé. D’autant que les roues arrière profitent d’un système d’amortissement sélectif de série. Cela permet d’adapter les forces d’amortissement à la situation de conduite, par le biais de deux pistons de taille différente. Difficile de mettre la Classe A en défaut en virage, avec toutefois une certaine sensation de dureté en conduite dynamique et de roues arrière agrippées au bitume. La direction assistée est asservie à la vitesse, mais varie aussi en fonction du régime, du moment de force et de la position du volant multifonction. Pratique en manœuvre, cette assistance est parfois artificielle et semble distraite à certains moments. Sous le capot La petite A150 et son moteur de 1498 cm³ développe 85 chevaux (70 kW) et 140 Nm entre 3500 et 4000 tr/min. C’est un peu juste. Elle réalise le 0 à 100 km/h en 12,6 s et peut atteindre 175 km/h. Ce qui est intéressant, par contre, c’est sa consommation de 6,2 litres en cycle mixte. Pas mal pour une essence. La A170 est bien sûr plus vive. Le 1699 cm³ délivre 116 chevaux (85 kW) et un couple de 155 Nm aux mêmes régimes que la 150. Avec ce bloc, la Classe A réussit le Tempo 100 en 10,9 s et peut rouler à 188 km/h. Ici aussi la consommation est sobre : 6,6 litres aux 100 km en moyenne mixte. Ses deux motorisations ne sont ridicules nulle part. Ajoutez à cela une boîte manuelle à cinq rapports bien balancée et la conduite est plaisante malgré une position surélevée. Enfin, notez que le freinage est particulièrement agile. Multiposition Là où la Classe A se révèle particulièrement convaincante c’est dans son habitabilité et sa modularité. La version 5 portes est bien sûr la championne à ce niveau, mais en 3 portes, la A se défend bien aussi. Il faut dire que l’empattement du modèle actuel se trouve à mi-chemin entre celui de l’ancienne version et de l’ancienne version allongée, soit 2568 mm. Mercedes indique en outre que l’espace aux épaules a augmenté de 97 mm et l’espace aux genoux a progressé de 30 mm à l’arrière. La distance entre les sièges avant et arrière est de 805 mm. Petite astuce, une cavité sur le sol pour les pieds permet de garder une stature confortable à l’arrière. En plus, la position haute offre une facilité d’accès qui plaira aux personnes ayant quelques problèmes de mobilité. Question espace pour les bagages, la Classe A est du genre goinfre. Le volume du coffre, avec faux plancher, atteint 435 litres si on ne veut pas de roues de secours. La banquette arrière est fractionnable 2/3 – 1/3 pour obtenir une surface de chargement plane de 1350 litres. Mieux même, pour transporter un objet long, la partie 2/3 peut carrément être démontée et rangée sous le plancher du coffre. Le modèle cinq portes propose l’option Easy-Vario-Plus permettant, entre autres, de démonter les sièges arrière. Avec ce système, le volume de chargement atteint 1995 litres au maximum ! Mieux qu’avant L’intérieur de la Classe A ne renie pas son écusson Mercedes. C’est sobre, mais avec des matières agréables au toucher. Il n’y a guère qu’en espaces de rangement que la Classe A pourrait mieux faire à ce niveau. Car malgré ses 3,80 m, elle ne manque pas d’espace. De plus, l’amortissement contrôle bien la caisse même si sa fermeté se ressent sur certaines irrégularités. Malheureusement, si la position haute donne une vision panoramique, celle-ci est gênée par des montants avant et arrière trop larges. Mercedes avant tout, il est possible de la personnaliser à l’extrême et de la doter d’équipements high tech. Avec évidemment un fâcheux effet secondaire au portefeuille. Pourtant, cela ne devrait pas freiner ses fans tout autant que la première génération qui s’est vendu à 1,1 million d’exemplaires, dont la clientèle est presque de moitié féminine… © Olivier Duquesne & Lionel Hermans