Yeelen Möller

18 FÉV 2025

Essai : Mercedes Classe G (2024), de la haute couture en bottes de randonnée

S’il a sans doute été quelque peu éclipsé par le lancement de la version entièrement électrique, le modèle 'classique' a lui aussi profité d’un lifting en 2024. Et sous le capot, il y a du changement…

{"fr":"Mercedes-Benz Classe G noire roulant sur une route désertique au coucher du soleil.","nl":"Zwarte Mercedes-Benz G-Klasse rijdt op een woestijnweg bij zonsondergang."}
{"fr":"Mercedes-Benz G-Class roulant sur une route désertique sous un ciel bleu éclatant.","nl":"Mercedes-Benz G-Klasse rijdend op een woestijnweg onder een heldere blauwe lucht."}

"Le Classe G 2024 est meilleur que jamais : la technologie est à jour et les moteurs sont devenus plus sobres, mais il reste toujours aussi charismatique !"

45 ans après son introduction et 6 ans après le lancement du 'nouveau' modèle, le Mercedes Classe G a reçu une mise à jour. Pourtant, c’est surtout le G 580 EQ entièrement électrique qui a fait les gros titres, et à juste titre : cette impressionnante machine fait le lien entre technologie et nostalgie. Mais pour ceux qui doivent tracter ou parcourir de longues distances (ou qui ne peuvent pas déduire les frais professionnels...), il leur reste la gamme classique essence ou diesel. Quelles sont les nouveautés à ce niveau ?

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Design

Sortez votre loupe, car le design du Mercedes Classe G 2024 n'a pratiquement pas évolué depuis la 'deuxième' génération lancée en 2018. Les changements ? Une calandre désormais dotée de quatre lamelles horizontales au lieu de trois, un nouveau pare-chocs avant avec des prises d’air arrondies, des montants A revus et un becquet au-dessus du pare-brise pour améliorer l’aérodynamisme. Certes, il est difficile de rendre un cube comme le Classe G plus fluide, mais chaque détail compte pour réduire la consommation et améliorer l’insonorisation à bord.

Les clients peuvent choisir entre différentes finitions pour leur nouveau Classe G : un look baroudeur avec la Professional Line (grilles de protection pour les phares, bavettes et pneus tout-terrain), une allure plus luxueuse avec l'Exclusive Line (calandre chromée) ou un style plus sportif avec l'AMG Line (passages de roues élargis, jantes AMG 20 pouces et volant sport). S'ajoutent encore de nombreux packs permettant d'assombrir divers éléments de carrosserie, allant des logos jusqu'au toit !

Clic-clac : les sons typiques du Classe G

L’accès à bord se fait via les traditionnelles poignées qui conservent leur bruit mécanique si caractéristique à l’ouverture ! Il faut d’ailleurs toujours user d’un peu de force pour bien refermer les portes. Une fois installé, et selon la taille de votre portefeuille (nous y reviendrons plus tard), vous serez cerné par des matériaux raffinés. Bien entendu, la qualité de fabrication est exemplaire et l’ensemble est aussi robuste qu’élégant. Les seules nouveautés dans l’habitacle concernent une mise à jour du système MBUX (désormais avec écran tactile), l’ajout du Keyless Go (accès sans clé), un raccourci vers l’Offroad Cockpit et le nouveau volant Mercedes, avec ses commandes tactiles peu pratiques.

 

Expérience

Le nouveau volant est le seul point faible à bord, car pour le reste, le Classe G conserve encore de nombreux boutons physiques. Comme toujours chez Mercedes, vous réglez les sièges sur les panneaux de porte (y compris le chauffage et la ventilation des sièges), tandis que la console centrale conserve le pavé tactile classique ainsi que des touches de raccourci (ce qui devient rare à bord des nouvelles Mercedes). Notez toutefois que l’écran central est désormais tactile. En termes d’ergonomie, c’est une combinaison parfaite entre tradition et modernité ! La seule chose qui nous a manqué pendant notre essai hivernal ? Un bouton physique pour le volant chauffant. Heureusement, nous pouvions aussi le demander gentiment à la voiture : « Hey Mercedes, j'ai froid aux mains ! »

Système MBUX renouvelé 

Si le système MBUX tourne bien avec la dernière version, l'affichage se compose toujours de deux écrans horizontaux de 12,3 pouces. La structure des menus de l'écran central n'est pas très ergonomique, mais nous avons apprécié les raccourcis en haut de l’écran pour désactiver l'alerte de vitesse et revenir rapidement à Android Auto ou Apple CarPlay (qui fonctionnent aussi sans fil). L'écran conducteur est quant à lui largement configurable, complet et parfaitement lisible. En revanche, l’affichage tête haute est absent. 

Spacieux, mais pas gigantesque 

En dépit d’une apparence imposante, le Classe G n’est pas un véhicule démesuré ! Sans la roue de secours sur le coffre, il ne mesure que 4,62 m de long ! Avec le cache-roue, on arrive à une longueur totale de 4,87 m. C'est surtout en largeur (1,93 m) et en hauteur (2,04 m) qu’il se distingue. L'habitacle est spacieux, sans être exceptionnel : l’habitabilité peut d’ailleurs être assez juste derrière un conducteur de grande taille !

Quant au coffre, il est large et haut (640 litres sous la tablette), ce qui le rend très pratique avec la banquette en place. Cependant, l’épaisseur des sièges arrière et leur position surélevée empêchent d’obtenir un plancher parfaitement plat une fois la banquette rabattue. Le volume maximal de 2 010 litres reste néanmoins impressionnant ! A noter qu’il n'y a pas de double fond pour ranger les petits objets en vrac.

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Conduite

Conduire un Mercedes Classe G est toujours une expérience à part, surtout si vous avez l’habitude de voitures plus basses. La position de conduite surélevée, les vitres droites et les sonorités particulières donnent une atmosphère unique en son genre ! On se sent littéralement roi de la route, dominant le trafic… et avec la certitude qu’en cas d’embouteillage, on pourrait tout aussi bien rouler à côté de la route ! Mais cela a toujours fait partie du charme du Classe G. Avec ce restylage, les changements sous le capot rendent la conduite plus agréable au quotidien… mais aussi un peu moins exclusive !

G 450 d : l’unique motorisation diesel

Commençons par la motorisation diesel. Il s’agit toujours d’un 6 cylindres en ligne de 3 litres, mais sa puissance a été augmentée de 37 ch, portant le total à 270 kW (367 ch) et 750 Nm. Ce gain de puissance s’accompagne d’un nouveau nom : G 450 d. Les versions G 350 d et G 400 d disparaissent donc du catalogue.

C’est la motorisation la plus rationnelle, avec une consommation normalisée minimale de 8,7 l/100 km (227 g CO₂/km). Côté performances, il assure néanmoins avec un 0 à 100 km/h en 5,8 secondes et une vitesse de pointe de 210 km/h.

Le G 500 perd son V8

La grande nouveauté se trouve cependant sous le capot du G 500 essence. Le légendaire V8 a dû céder sa place à un 6 cylindres mild-hybrid, à savoir, le 3 litres qui équipe les différents modèles AMG 53 de la marque. A bord du Classe G, il développe 330 kW (449 ch) et 560 Nm, tandis que le moteur électrique en 48 V apporte un boost de 20 ch. Cela permet un 0 à 100 km/h en 5,4 secondes, et une vitesse maximale limitée à 210 km/h. La consommation normalisée de cette version est d'au moins 10,9 l/100 km, pour des émissions de CO2 de 248 g/km.

Si vous tenez absolument à avoir un V8 sous le capot, il faudra désormais opter pour le Mercedes-AMG G 63. Ce dernier conserve son V8 4 litres de 430 kW (585 ch) et 850 Nm, tout en adoptant une hybridation légère, comme le reste de la gamme. Ce monstre de puissance passe la barre des 100 km/h en 4,3 secondes et atteint une vitesse maximale légèrement supérieure, fixée à 220 km/h. Sa consommation officielle ? 14,7 l/100 km (335 g CO₂/km)…

Le 6 cylindres comme bon compromis ?

Nous avons essayé la version du milieu, à savoir le G 500 essence, qui est aussi la version qui a le plus changé avec ce restylage. Est-ce que le V8 nous a manqué ? Non, pas vraiment ! Certes, la sonorité rauque et envoûtante du V8 a disparu, mais le 6 cylindres en ligne reste expressif et offre une belle présence sonore. Il réagit instantanément à l’accélérateur et n’a aucun mal à mettre en mouvement les 2,5 tonnes du Classe G. Seul bémol : la boîte automatique manque parfois de réactivité, surtout lors des reprises en mode Comfort.

Côté confort, le niveau est bon, mais avec un châssis en échelle et des ressorts hélicoïdaux classiques (et non une suspension pneumatique), il y a forcément des limites. Les petites irrégularités, comme les ralentisseurs, se font toujours ressentir, mais l’amortissement reste globalement bien maîtrisé. Les sièges, très bien conçus, renforcent encore cette impression de confort. Malgré ces petites améliorations, l’autoroute n’est toujours pas le terrain de jeu favori du Classe G : les bruits aérodynamiques restent présents et la consommation s’envole rapidement !

Consommation réduite, autonomie confortable

Pourtant, le Classe G s’est révélé plus sobre que prévu : quand le G 500 V8 consommait environ 15 l/100 km, nous avons obtenu une moyenne d'environ 12 l/100 km avec le 6 cylindres, sans vraiment conduire avec un œuf sous le pied droit ! Avec un réservoir de 100 litres, vous pouvez tablez sur une autonomie d'environ 800 km, soit presque 3 fois plus que le Classe G électrique... Par ailleurs, toutes les versions thermiques du Classe G 2024 peuvent tracter jusqu’à 3,5 tonnes.

Et en tout-terrain ?

Quant aux capacités en off-road de ce Classe G restylé, il n’y a aucun compromis : Mercedes veut continuer à satisfaire les inconditionnels du modèle, et rien n’a été sacrifié. Grâce à l’Offroad Cockpit, vous gardez un œil sur toutes les données essentielles, comme les angles d’inclinaison, la position des roues et l’état des trois différentiels verrouillables (qui conservent les boutons caractéristiques sur la console centrale).

Les véritables limites en tout-terrain ? Les pneus… et le conducteur ! Surtout si vous avez peur d’abimer la coûteuse peinture Manufaktur de votre Classe G flambant neuf !

 

Prix

Combien coûte en Belgique le Mercedes Classe G en 2025 ?

Aucun doute, le Mercedes Classe G 2024 est cher. En Belgique, le modèle restylé démarre à 126.929 euros (G 450 d). Le G 500 essence est disponible à partir de 137.214 euros, tandis que le redoutable AMG G 63 réclame un minimum de 193.479 euros ! Le G 580 EQ électrique se situe d'ailleurs entre les deux : à partir de 148.467 euros.

Et ce n’est que le début : avec les innombrables options de personnalisation, la facture peut vite grimper de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Il n’est pas exagéré de dire qu’un Classe G bien équipée franchit aisément la barre des 200.000 € ! Sans même parler de la taxe de mise en circulation, de la taxe de circulation ou encore de l’assurance… Estimez-vous donc chanceux si vous êtes en position d'en acheter une !

 

Verdict

Avec ce restylage 2024, le Mercedes Classe G n’a rien perdu de son charme. Ses motorisations et ses technologies embarquées ont été modernisées, le rendant plus agréable à vivre au quotidien, tout en réduisant sa consommation. Et tout cela, sans toucher à cette atmosphère si particulière qu’il distille, une fois au volant… Vous cherchez une voiture capable de tout faire ? C’est l’un des rares modèles qui coche toutes les cases. Mais vu son prix exorbitant, ce privilège reste réservé à une élite…

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