La référence

La Classe S de Mercedes, c’est un monument immuable dans l’industrie automobile. Un peu comme un Range Rover ou une Porsche 911, on n’imagine plus le parc automobile sans elle. Tout d’abord, parce qu’elle est toujours la monture préférée des têtes politiques quel que soit le pays, mais également de par les nombreuses innovations qu’elle a apportée au fil des années. Si votre voiture de tous les jours possède un ABS, des airbags, des prétensionneurs de ceinture et j’en passe, c’est un peu grâce à la Classe S qui, la première, a introduit ces technologies sous le capot d’une automobile.

Alors bien sûr, cette vitrine technologique en est devenue maintenant quasiment caricaturale : dans cet habitacle à la finition irréprochable, on retrouve une forêt de boutons ainsi qu’une astucieuse molette COMAND, le tout commandant les innombrables fonctionnalités de cette Classe S. Pour ceux qui aiment la lecture, sachez que le manuel d’emploi frise l’épaisseur d’un bottin téléphonique ! Bref, avant d’avoir assimiler le tout, il vous faudra un certain temps et une pratique assidue ! Toutefois, notons que le système COMAND se montre bien plus intuitif que l’i-Drive du concurrent de Münich... Ce qui n’empêche pas un petit temps d’accoutumance !

Question confort, difficile de lui reprocher quoique ce soit ! La multitude de gadgets présents est là pour vous maintenir frais et dispo, même après un trajet des plus longs... On y trouve, pêle-mêle, des sièges massants, chauffants, ventilés, au maintien actif, une climatisation quatre-zones silencieuse et douce, une suspension pneumatique, le fameux système « night vision », un cruise control avec radar,... Le tout n’est pas forcément de série et peut se faire payer fort cher, mais comme souvent avec les produits de la marque, la Classe S s’apprécie d’autant plus avec un équipement archi complet. Enfin, cette version longue affiche une habitabilité arrière record ! Le volume du coffre n’est pas triste non plus : 560 litres...

Un confort de suspension royal, encore peaufiné par la suspension adaptative optionnelle. Le comportement routier n’en souffre même pas, la voiture étant même surprenante d’agilité pour son gabarit ! Mais soyons réalistes : avec de telles dimensions, les trajets en ville deviendront vite pénibles !

Le clou du spectacle

A ce niveau de prix, qu’est-ce qu’un moteur diesel peut bien apporter de plus à l’acheteur, face à une motorisation essence classique ? Avec un prix de base frôlant les 97.000 €, ce ne sont certes pas les économies d’utilisation qui peuvent former un argument décisif ! Ce V8 diesel a pourtant bien d’autres arguments pour séduire. Traditionnellement, un moteur essence se distingue par sa sonorité plus raffinée, ses montées en régime plus linéaires et sa plage de régime plus étendue. Certes, ce diesel sature à 4.000 tr/min, mais il fait preuve d’une souplesse incroyable, qui plus est accompagnée d’une force irrésistible dès les profondeurs du compte-tours, que l’on en oublie ce petit détail... Et puis, sur une voiture de cet acabit équipée d’une boîte automatique, les folles montées en régimes passent un peu au second plan... Quant à la sonorité, il est impossible de déceler qu’il s’agit là d’une mécanique à allumage spontané. Tellement bien insonorisée d’ailleurs que ce n’est sous un effort important qu’une oreille bien aiguisée pourra déceler un doux froufrou.

Là où le diesel se démarque vraiment d’une mécanique essence, c’est dans sa capacité de reprises. Cubant 4 litres de cylindrée, il fournit 320 chevaux et, surtout, un couple de 730 Nm à 2.200 tr/min ! Colossal ! En gros, peu importe le régime et le rapport engagé (c’est une boîte 7G-tronic qui officie), ça pousse, fort même ! Le 0 à 100 km/h est d’ailleurs avalé en 6 secondes et ce, en dépit d’une masse à vide (!) de 2.140 kg... Ce ne sont donc pas les ressources qui manquent ! L’autre gros avantage de cette mécanique face à un V8 essence classique, c’est sa sobriété. Il ne s’agit sans doute pas d’un avantage décisif pour le portefeuille certainement bien garni de la clientèle, mais cette caractéristique permet une autonomie bien plus généreuse. De plus, qui dit faible consommation, dit également taux d’émission peu élevé ! Et de fait, ce V8 diesel ne rejette que 252 grammes de CO2 au kilomètre dans l’atmosphère. Elevée dans l’absolu, cette valeur est plus faible que celle d’une motorisation essence de puissance comparable.

Tarifs salés...

Vous vous en doutez, les prix de cette Mercedes ne sont pas spécialement bradés : 96.921 € ! Mais une Classe S ne se vendra certainement pas sans options : 1.178,54 € pour la peinture métallisée ; 3.561,03 € pour la suspension active ; 1.216,05 € pour la sono Harman Kardon, 1.851,30 € pour le système Night Vision,... Tous des éléments fort tentants donc qui, au total, ont fait grimpé la note de notre exemplaire d’essai de quelques 37.824,61 € !

Conclusion

Vaisseau amiral, la Classe S devient encore plus convaincante lorsqu’elle s’équipe de ce fabuleux V8 diesel. Ne perdant pas une once de raffinement, elle gagne encore en rayon d’action. Vraiment cette mécanique mazoutée n’a rigoureusement rien à envier à un moteur essence...