Style
En tant que limousine par excellence et héritière d’une longue tradition, la Classe S ne pouvait se permettre d’afficher un design exubérant. La ligne reste donc sobre et classique. La filiation avec les autres modèles de la gamme est évidente, notamment avec Maybach. Un dessin qui semble plaire et qui s’adresse à une clientèle plus conservatrice que celui, plus torturé, de la BMW série 7.
Motorisation
La transmission intégrale 4 Matic n’est disponible qu’avec un seul diesel (320 CDI, le plus petit donc) et deux essence (450 et 500). Notre exemplaire était doté du plus petit moteur essence. Suivant une logique toute germanique, il vaut mieux ne pas se fier à l’appellation pour tenter d’en deviner la cylindrée : baptisé 450, ce moteur cube 4,7 litres. Avec autant de centimètres cubes, l’écurie est naturellement fournie : 340 chevaux ! Et oui, il s’agit bien du plus petit moteur essence disponible avec la transmission intégrale…
A l’usage, aucun doute à ce sujet, ce moteur suffit largement à la tâche. Souple et reprenant dès les plus bas régimes, il n’hésite pas à pousser franchement en envoyant l’aiguille du compte tours visiter la zone rouge de plus près. A l’oreille, les huit cylindres sont quasiment imperceptibles et seul un léger froufrou est perceptible.
Avoir associé la boîte 7 G-tronic à ce moteur est un pas supplémentaire vers une douceur de fonctionnement exemplaire. Jamais brutale et privilégiant de manière très nette le confort, même en mode sport, elle est en parfait accord avec la philosophie de cette grosse limousine.
Tenue de route
Avec des dimensions pareilles, la Mercedes Classe S tient plus de l’Airbus A380 que du Piper. Pour les acrobaties et autres pirouettes spectaculaires, prière de voir ailleurs. Il n’en reste pas moins que la Classe S sait se montrer étonnamment agile, masse et encombrement pris en considération. Rigoureuse, elle fait preuve d’un amortissement stupéfiant, qui isole les occupants de la route tout en garantissant l’efficacité du comportement routier.
La transmission intégrale assure une motricité sans faille et autorise une utilisation tout temps. Fini donc, de jouer les équilibristes sur la pluie, ce qui, avec un paquebot pareil, n’est pas un exercice particulièrement aisé.
Confort
A ce chapitre, la Classe S frise le sans faute, ce qui était naturellement le but recherché… Le compromis de suspension est évidemment axé de manière très sensible sur le confort. Les occupants sont isolés du monde extérieur et la Classe S se fait un devoir de lisser les imperfections du réseau. L’habitabilité est bien sûre royale, mais en tant que voiture à chauffeur et non pour chauffeurs, les occupants arrière auraient pu bénéficier d’un espace encore plus généreux. Pour ceux-là, Mercedes a prévu une version longue, également disponible en quatre roues motrices. L’insonorisation ne mérite que des éloges : tant la mécanique que les bruits de vent sont remarquablement contenus. En ce qui concerne l’ergonomie, ajoutons que Mercedes propose une interface multimédia avec une commande dénommée… Command ! Cette roulotte se manie relativement aisément, plus en tout cas que l’i-Drive du concurrent de Munich, mais moins que le MMI d’Audi. Les menus sont clairs et avec un tant soit peu d’habitude, on parvient à jongler avec tout l’équipement sans trop de difficulté.
Un petit mot encore au sujet des sièges : notre exemplaire était doté des très ludiques sièges massant, dont le massage peut justement être défini selon quatre lois différentes (reposant sur la rapidité et la vigueur). Amusant un court moment, ces massages finissent par déranger à la longue. Pour le reste, la sellerie est apparue remarquable, tant dans son confort que dans les multiples réglages qui sont proposés.
Prix et équipement
Avec un tarif de base de 94.138 €, on s’attend naturellement à un équipement plus que fourni. Et de fait, Mercedes propose la sellerie cuir de série, le système de navigation et l’aide au stationnement. En revanche, un supplément (conséquent) est demandé pour les phares au xénon (1.690 €), la peinture métallisée (1.179 €), le toit ouvrant (1.407 €), ainsi qu’une foule de gadgets remplissant une liste d’options épaisse comme un annuaire téléphonique. A ce niveau de gamme, la personnalisation est une activité élémentaire, histoire de ne pas se retrouver au bout du compte avec la même auto que celle de son voisin…
Toujours en ce qui concerne le budget, la consommation tourne autour des 11-12 litres à vitesse stabilisée et s’envole vers les 16-17 litres en ville.
Conclusion
Pour une croisière de luxe à bord d’un vaisseau tout confort, la Classe S se prédestine comme un engin idéal. Reconnue pour son arsenal technologique, elle l’est aussi pour son confort et ses nombreuses attentions. Un modèle incontournable dans ce segment et qui gagne encore en facilité d’utilisation et en polyvalence grâce à cette transmission intégrale. Dommage que la note soit si salée !