Sébastien Vanhouche

6 MAR 2024

Essai : Mini Countryman SE ALL4, convaincre en s’amusant

Désormais dans sa 3e génération, la Mini Countryman dispose pour la première fois non pas d’une, mais de deux motorisations 100 % électrique différentes ! Mais que valent-elles dans ce SUV de plus en plus familial et aux dimensions de moins en moins « Mini » ?

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La Mini Countryman électrique est techniquement convaincante, mais également plus amusante, pratique et habitable que jamais. Dommage que son amortissement soit un peu ferme… "

La Mini Countryman profite du passage à sa 3e génération pour s’offrir directement non pas une, mais deux variantes 100 % électriques ! Et après avoir pris le volant de sa version essence John Cooper Works la plus « épicée », nous avons pu essayer la plus puissante de ses dérivées nourrie aux ions, la Countryman SE. Un SUV qui n’a d’ailleurs cessé de grandir de génération en génération. 18 cm plus long et 3 cm plus large que la première, la seconde Countryman est pourtant 15 cm de plus courte, 2 cm moins large et 9 cm plus bas que la troisième qui vient de pointer le bout de son nouveau nez !

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Design

La Mini Countryman est plus grande, mais toujours sympathique  

La plus imposante Mini de tous les temps a en effet encore grandi. La Countryman 3e du nom affiche désormais 4,45 m de long, 1,84 m de large et 1,65 m de haut. Plus grand-chose de « Mini » dans ces dimensions… Cela étant dit, il faut reconnaître que le look extérieur du SUV compact est toujours aussi attrayant, bien qu’encore un brin plus sage qu’auparavant. Les teintes les plus vives ont par exemple disparu de son configurateur, mais il est toujours possible de faire peindre le toit et les rétroviseurs dans une couleur différente. Quant à sa signature lumineuse, elle est personnalisable et peut être modifiée à tout moment parmi 3 options différentes. Sympa.

 

Expérience

Le fun se cache à l’intérieur ! 

Une fois à bord, on découvre une présentation ainsi que des matériaux plutôt inhabituels dans une voiture. La finition et la qualité de l’ensemble sont exemplaires à l’exception de la partie basse de l’habitacle qui cache encore quelques plastiques durs… Quoique là, on pinaille, parce que l’intérieur de cette nouvelle Countryman est véritablement rafraîchissant et agréable. Disons que ça change de l’ambiance terne, froide et parfois presque austère de certains autres SUV compact premium. Bien joué Mini !

La pièce maîtresse de cette nouvelle présentation n’est autre que le nouveau panel central circulaire de 24 cm de diamètre (9,5 pouces). Unique écran à bord à l’exception de l’optionnel petit affichage tête haute, il s’agit pratiquement de la seule manière d’interagir avec le SUV ! Une action qui peut se faire par la voix grâce à Spike, l’assistant vocal de Mini, ou par le toucher via la dernière génération du système d’infodivertissement de la marque. Un système que le constructeur a d’ailleurs voulu encore plus personnalisable et fun que le reste de l’auto à l’image de ses 7 modes différents, voire 8 dans le cas des variantes 4 roues motrices. Des « expériences » qui influent aussi bien sur le look du système que la conduite du SUV. 4 d’entre eux émettent même un son spécifique à l’accélération ! Heureusement, il est toujours possible de les désactiver et de rouler dans le calme, car s’ils sont amusants quelques secondes, ils peuvent tous rapidement devenir agaçants. Et pour les férus d’Android et Apple CarPlay, tous deux sont disponibles sans fil et ont été bien intégrés à l’écran tout en rondeur du constructeur. Finalement, tout ce que l’on regrette à l’intérieur, c’est de ne pas trouver quelques commandes physiques pour régler rapidement la température ou le niveau de ventilation de la climatisation.  

Plus que jamais la Mini des familles

Les dimensions du Countryman ne cessent de grandir, y compris son empattement. Plus important de 2 cm, il atteint désormais les 2,69 m de long. Pourtant, une fois à l’arrière, on a l’impression qu’il est beaucoup plus important tellement l’espace aux jambes est impressionnant ! Malheureusement, la banquette arrière n’est pas coulissante sur les variantes électriques. En revanche, les dossiers de la seconde rangée sont toujours réglables en inclinaison pour le plus grand confort de ses passagers. Son coffre n’est pas en reste non plus avec un volume évoluant de 460 et 1.450 l une fois tous les sièges rabattus. À noter qu’il n’y a pas d’espace de chargement supplémentaire sous le capot. Les câbles de recharges se rangeront donc sous le plancher du coffre arrière. La Countryman est certes devenu gigantesque à l’extérieur, mais également à l’intérieur, et ça on ne va pas s’en plaindre.   

 

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Conduite

Jusqu’à 230 kW (313 ch) et 494 Nm ou 462 km d’autonomie

Tout comme ses cousins BMW iX1 et iX2, la Countryman peut recevoir deux motorisations électriques différentes. L’entrée de gamme « E » ne dispose que d’un seul moteur de 150 kW (204 ch) et 250 Nm entraînant les roues avant pour atteindre 100 km/h en 8,6 s. La variante « SE » est quant à elle équipée de deux moteurs identiques à l’avant et à l’arrière développant ensemble 230 kW (313 ch) et 494 Nm. Ainsi armée, la Countryman abat le 0 à 100 km/h 5,6 s. Ces deux versions profite en revanche de la même batterie de 66,5 kWh dont 64,6 kWh sont réellement utilisables. Résultat, la « petite » Countryman E revendique jusqu’à 462 km d’autonomie alors que la plus puissante variante « SE » dispose d’un rayon d’action maximal de 432 km. 

Encore une fois, comme à bord de son cousin bavarois, nous avons mesuré exactement la même consommation qu’annoncée par Mini au volant du Countryman SE, à savoir 16,8 kWh/100 km. De quoi imaginer une autonomie réelle d’un peu moins de 400 km dans des conditions de températures idéales. Une fois à plat, il faudra en revanche se contenter d’une puissance de charge maximale de 130 kW et patienter au moins 29 min pour passer de 10 à 80 % de niveau de batterie. 

Trop dynamique pour un SUV familial ? 

Dès que l’on prend place à bord de la troisième génération du Countryman, on apprécie tout de suite sa position de conduite basse ainsi que son petit volant très agréable à prendre en main. Voilà qui promet également du fun en conduisant. Et effectivement, en ligne droite, notre version d’essai SE accélère fort grâce à ses des deux moteurs parfaitement identiques. Son châssis également bien équilibré lui permet de virer pratiquement à plat. Même en la brusquant un peu, rien ne bouge. Décidément, en prime d’être efficace, cette Countryman électrique enroule et enchaine bien les courbes, surtout pour un SUV de 2 t qu’on imagine avant tout destiné à un usage familial. Et c’est d’ailleurs là dont vient son seul vrai défaut… 

Pour que sa Countryman électrique affiche un tel caractère, Mini a malheureusement été obligé de l’équiper de suspensions fermes. Et c’est d’autant plus dommage que le constructeur a bien soigné son insonorisation ainsi que ses fonctionnalités d’aides à la conduite. Elle ​dispose notamment de l’excellent système signé BMW qui lui permet en option de changer de voie toute seule sur autoroute, voire de lâcher le volant dans les bouchons à moins de 60 km/h ! Un volant qui est plus est capacitif et qu’il suffit donc de toucher du bout du doigt pour garder les assistances à la conduite enclenchées. Pratique. Résultat, la Mini Countryman électrique est très clairement plus agréable à conduire sur le bitume immaculé d’une voie rapide qu’entre les dos d’âne, pavés et autres bouches d’égouts de la ville. Dommage que son amortissement ne soit pas un brin plus souple… 

 

Prix

Combien coûte la Mini Countryman électrique ?

La Mini Countryman électrique est disponible à partir de 46.250 € en version d’entrée de gamme « E ». 6.000 € plus chère, la variante bimoteur « SE » dont nous avons pris le volant lors de cet essai débute quant à elle à partir de 52.250 €. À noter que Mini a complètement revu son système de configuration et propose désormais des packs qui permettent de personnaliser beaucoup plus facilement son véhicule. Ça, c’est bien ! Malheureusement, ces derniers ne sont pas donnés et peuvent rapidement faire grimper la facture finale de plusieurs milliers d’euros. Ça, c’est moins bien… 

Verdict

La fermeté de son amortissement est sans aucun doute le plus gros défaut du Mini Countryman électrique. Les puristes diront sans doute également qu’avec de telles dimensions, ce SUV n’a plus rien de « mini » et, soyons honnêtes, ils n’auront pas tort. Pour le reste, il faut reconnaître que le constructeur a fait de l’excellent boulot. Non content d’être désormais disponible en deux convaincantes variantes 100 % électriques, la Countryman est plus amusante, pratique et habitable que jamais.

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