François Piette

10 JUN 2015

Ferrari relance la Dino !

C’est officiel, Sergio Marchionne a confirmé le retour d’une Dino dans la gamme Ferrari. L’homme fort du groupe Fiat a indiqué que la grande question n’était pas de savoir si Ferrari allait relancer Dino, mais quand elle allait le faire !

Il ne s’agira pas d’un modèle bradé pour autant, mais plutôt d’une version compacte, située un cran sous la 488 GTB. Ferrari veut augmenter ses ventes et pour y arriver, il étend sa gamme ! On imagine aisément un V6 sous le capot. Indigne de la marque au cheval cabré ? C’est oublier un peu vite que Ferrari produit justement des V6 pour Maserati (et bientôt Alfa Romeo) et que la Dino première du nom avait un V6 sous le capot ! Toutefois, la future Dino sera bien un modèle de la gamme, et non une marque à part entière comme ce fût le cas dans les années 60-70.

Une histoire de cinquante ans

Alfredo « Dino » Ferrari, le fils du Commendatore Enzo Ferrari, était un brillant ingénieur, mais hélas atteint d’une terrible maladie génétique. Avant de mourir, il a tout de même eu le temps de jeter les bases d’un V6. Celui-ci sera utilisé sur des modèles de course, ainsi que sur les voitures de série à partir de 1967.

V12 ou rien

Enzo Ferrari désirait élargir sa gamme vers le bas, mais se refusait d’apposer le célèbre cheval cabré sur une automobile animée par autre chose qu’un V12. Le choix fût vite fait, la nouvelle marque s’appellera « Dino », en honneur au fils tragiquement disparu. La première Dino de route fût la 206 GT, une merveille de design (Pininfarina) présentée en 1967. Légère, elle était animée par une version calmée du V6 de course : ce 2 litres délivrait environ 165 chevaux. Mais plus que les performances, plutôt timides, c’était le comportement routier qui en étonnât plus d’un, avec un équilibre superbe, principalement dû à la conception à moteur central.

En 1969, Dino remplace sa 206 GT par une 246 GT, dont le moteur est porté à 2,4 litres. La puissance gagne une trentaine de chevaux, mais surtout, le couple supérieur rend la voiture nettement plus vive ! Tony Curtis, alias Danny Wilde, en fera son quotidien dans la série « Amicalement Vôtre ». Produite à plus de 3.700 exemplaires, elle ne sera jamais vraiment remplacée, si ce n’est par la 308 GTB qui inaugurera la série des berlinettes Ferrari à moteur V8 central.

308 GT4

En 1973, Dino lance la 308 GT4. Une voiture plus familiale (2+2), dessinée par un Bertone qui donnera à la voiture une ligne toute en coins. Un style osé, qui ne fait toujours pas l’unanimité de nos jours ! Sous le capot, point de V6, mais un V8 de 3 litres et 255 chevaux. Pour l’Italie, une version fiscale 208 GT4 fût développée : le moteur ramené à 2 litres ne développait plus que 170 chevaux. En 1976, le modèle poursuit sa route, mais cette fois sous le label « Ferrari », les clients voulant se rattacher à la marque au cheval cabré.

Quid de la future Dino ?

Reste à savoir quelle direction Ferrari prendra, s’il choisira celle de la berlinette 2 places à moteur central ou du coupé, à moteur central toujours, mais aux 2+2 places. Sous le capot, on peut imaginer un V6 biturbo, quoiqu’un V8, comme démontré ci-dessus, aurait également sa place, d’un point de vue historique du moins.

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