Olivier Maloteaux

20 FÉV 2025

Essai : Opel Mokka, un millésime 2025 plus corsé ?

Opel a restylé son mini-SUV et nous promet l’avoir modernisé sur tous les plans, pour relever son côté attrayant. Voyons ce qui change vraiment.

{"fr":"Opel Mokka électrique roulant rapidement sur une route côtière sinueuse.","nl":"Elektrische Opel Mokka rijdt snel op een bochtige kustweg."}
{"fr":"Hyundai Bayon 2023 roulant sur une route côtière panoramique, design moderne et élégant.","nl":"Hyundai Bayon 2023 rijdt langs een schilderachtige kustweg, modern en stijlvol ontwerp."}

"Le Mokka reste un petit (et peu habitable…) SUV citadin sympa à conduire et agréable à regarder."

La guerre est rude sur le marché des mini-SUV. Il en tombe de partout et les anciens doivent s’accrocher pour résister. Voilà pourquoi le Mokka (né en 2021 et toujours produit en France) profite d’un lifting poussé notamment dans le dos par son plus jeune (mais plus grand….) frère : le Frontera.

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Design

Un nez inspirant

Chez Opel, le nouvel air de famille est de plus en plus perceptible. Et c’est ce petit Mokka qui a initié le changement de look familial à sa naissance, en 2021, avec son nez pincé et son capot plissé, hérités de lointains ancêtres familiaux (dont les premières Manta des années 1970). C’est donc ce Mokka qui a étrenné la fameuse calandre Vizor, que l’on retrouve désormais sur tous les nouveaux modèles de la marque au Blitz.

Quoi de neuf pour ce lifting ? A vrai dire pas grand-chose… Opel y a été avec le dos du scalpel, ne voulant pas risquer de dénaturer un minois qui continue à séduire les clients. « Plutôt que de revoir complètement l'apparence du Mokka, nous avons plutôt souligné plus subtilement ses atouts visuels », nous disent les designers. Traduisez qu’ils ont à peine retaillé leurs crayons… On note que la calandre Vizor noire intègre le nouveau Blitz (logo Opel), déjà vu sur les récents Frontera et Grandland. On note aussi une nouvelle signature lumineuse, ainsi qu’un pare-chocs finement redessiné et, pour la version Electric, des jantes au dessin plus aéro afin d’un peu mieux fendre l’air. Et pour faire plus jeune, le nouveau Mokka gomme toute trace chromée ou argentée sur sa carrosserie. Pour le reste, on le reconnaît au premier regard et le modèle peut toujours se couvrir d’une teinte bicolore optionnelle, avec un toit (voire aussi un capot…) de couleur contrastée (Karbon Black).

Expérience

Toujours un petit gabarit…

Le gabarit ne change pas : dans la famille Opel, ce Mokka (4,15 m) se situe entre la citadine Corsa (4,06 m) et le récent SUV Frontera (4,39 m). Parmi les concurrentes directes de gabarit similaire, on citera la plus chic (et plus chère…) cousine DS3 (4,12 m), mais aussi les Hyundai Bayon (4,18 m), Kia Stonic (4,14 m), Seat Arona (4,15 m), Suzuki Vitara (4,17 m), Toyota Yaris Cross (4,18 m), Volkswagen T-Cross (4,11 m), voire les plus grands Ford Puma (4,23 m), Kia EV3 (4,30 m), Peugeot 2008 (4,30 m), Renault Captur (4,24 m), Suzuki Vitara électrique (4,27 m)/Toyota Urban Cruiser (4,28 m), Skoda Kamiq (4,24 m) ou Volkswagen T-Roc (4,23 m). Mais, contrairement à cette Opel, tous ne sont pas disponibles en électrique.

… et peu de place à l’arrière

Le petit gabarit a logiquement des effets négatifs sur l’habitabilité arrière. Premièrement, l’accès est étriqué et, si la banquette est confortable, elle est peu spacieuse : les adultes ont peu d’espace pour caser leurs jambes et se sentent aussi un peu « confinés » à cause de la haute ceinture de caisse réduisant la visibilité latérale. Quant au passager du milieu, il est pris au piège entre les deux autres. Et n’espérez point de banquette coulissante ou inclinable ici. Quant au coffre, il est plutôt limité : de 350 à 1.105 litres en essence et micro-hybride, voire de 310 à 1.060 litres pour la version full électrique. Bref, le Mokka n’a pas la fibre familiale.

Une connectivité peaufinée

À l’avant, comme souvent à ce niveau de gamme, on trouve de nombreux plastiques durs, ainsi qu’un revêtement en plastique laqué assez bas de gamme sur la console centrale. Mais le mobilier semble bien assemblé. Tous les tissus sont fabriqués à partir de matériaux recyclés et ceux-ci sont plutôt de bel effet. Quant au mobilier, il a été légèrement redessiné et Opel a gommé quelques boutons physiques, leur fonction étant désormais pilotée par l’écran central tactile. Celui-ci affiche 10’’ de diagonale (la même taille que le combiné d’instruments numérique situé derrière le volant) et le système multimédia évolue fortement. Il embarque la technologie Snapdragon Auto Connectivity de Qualcomm de nouvelle génération. Comme celui d’un smartphone, l’écran se pilote facilement via des widgets. Des raccourcis plutôt pratiques à l’usage.

Chat GPT en passager

Avec le système de navigation optionnel, on dispose aussi d’une reconnaissance vocale évoluée, intégrant Chat GPT. Concrètement, cela permet de discuter davantage avec la « voix off ». L’intelligence artificielle générative permet de répondre à des questions précises, pour par exemple vous indiquer les monuments à visiter dans une ville, vous les présenter et, bien sûr, vous y mener via le système de navigation. Idem pour vous aider à choisir un restaurant en fonction de vos goûts. Mais bon, nous n’avons pas trop joué avec cette fonction très distrayante et donc peu intéressante à utiliser en conduisant... Par ailleurs, le système intègre la version 3.5 de ChatGPT, qui utilise des données remontant au plus tard à janvier 2022 mais n'a donc aucune connaissance des événements et données plus récentes.

Plus utiles selon nous, les connexions Apple Carplay et Android Auto sont intégrées de série, avec ou sans fil. Et ces connexions ont parfaitement fonctionné durant l’essai, nous permettant de naviguer via Google Maps sans aucune coupure. Disponible en option, le chargeur smartphone sans fil a également très bien fonctionné durant ce test. Un bon point encore pour la caméra de recul à 180 degrés (option), qui offre une belle résolution.

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Conduite

Un micro-hybride très sobre

Si le Mokka existait également en diesel à sa naissance, ce n’est désormais plus le cas : le bouilleur à mazout a quitté le catalogue depuis quelques temps déjà. Mais on a toujours un choix intéressant de moteurs thermiques, avec soit un simple bloc tricylindre à essence 1.2 turbo de 130 ch à boîte 6 manuelle ou automatique 8 vitesses (0-100 km/h en 8,9 secondes), soit une version micro-hybride (MHEV) associant le « douze cent » turbo et un petit moteur électrique (28 ch/55 Nm) alimenté par une batterie 48V. La cavalerie combinée comprend 136 ch/230 Nm et passe par une boîte robotisée à double embrayage et 6 rapports. On connaissait déjà le système micro-hybride de chez Stellantis, mais on l’a de nouveau trouvé très efficace ici. En effet, contrairement à la plupart des micros-hybrides (à part ceux du groupe Stellantis et quelques autres), le moteur électrique peut ici momentanément animer seul le véhicule, à condition de ne pas trop pousser sur l’accélérateur ; c’est le cas par exemple lors des manœuvres, mais aussi dans les bouchons en ville et même sur certaines portions routières. Cette hybridation est globalement très efficace et, dans le cas du Mokka, Opel a su gommer les sifflements désagréables de la récupération d’énergie à la décélération qui nous avaient dérangés au volant du Frontera. Bien sûr, le mode électrique ne tient certes pas très longtemps (environ un kilomètre max dans le meilleur des cas), mais suffisamment pour abaisser la consommation moyenne : nous avons signé un joli 3,8 l/100 km lors d’un parcours urbain/périurbain. Et en intégrant un peu d’autoroute, la moyenne s’est stabilisée à un petit 5 l/100 km. Bien sûr, si vous soudez la pédale de droite, l’appétit grimpera, avec un maximum de 10 l/100 km lors de l’étape dynamique de montagne de notre essai. Les performances sont correctes (0-100 km/h en 8,2 secondes et 209 km/h en pointe), mais la boîte robotisée n’est pas la plus réactive qui soit, même en mode Sport. Elle autorise certes de passer les rapports via des palettes au volant (offertes de série) mais, là encore, ce n’est pas très rapide. Côté tenue de route, rien à redire : ce n’est certes pas joueur, mais l’équilibre est neutre, le train avant efficace et les mouvements de caisse bien contenus. Le confort de suspension est également satisfaisant. Un châssis bien tuné. On notera aussi que le nouveau petit volant à fond plat (piqué au Grandland) est agréable à prendre en mains.

Aussi en full électrique

En plus des blocs essence et micro-hybride, le Mokka restylé existe toujours en full électrique. Une seule version est désormais proposée : moteur de 156 ch/260 Nm avec batterie de 54 kWh bruts/51,5 utilisables. Les performances n’ont rien de décapant (0-100 km/h en 9,0 secondes, vitesse maxi bridée à 150 km/h) et le surpoids de 250 kilos (soit 1.615 kilos en tout) par rapport au Mokka micro-hybride se fait ressentir dans les virages en conduite dynamique, mais ce petit SUV à pile reste agréable à mener et se distingue surtout par sa faible consommation d’électricité. Nous avons relevé une moyenne de 13,6 kWh/100 km lors de notre essai mené à rythme ordinaire, sur tous types de routes et sous une température de 15°C. Cela donne une autonomie réelle d’environ 380 kilomètres si vous videz totalement la batterie, ce qui est très correct et proche de ce qu’annonce le constructeur (403 kilomètres officiellement). Bien sûr, par temps très froid et/ou en conduite exclusivement autoroutière, l’autonomie fondera. Pour recharger la batterie, comptez environ 5 heures sur borne AC (chargeur triphasé de 11 kW) pour passer de 0 à 100%. Sur borne rapide DC, il faut environ 30 minutes pour passer de 20 à 80% (puissance de charge maxi de 100 kW). C’est dans la norme.

Prix

Quel est le prix de l’Opel Mokka 2025 ?

Au regard de son petit gabarit, le Mokka n’est pas donné. En essence pur, cette Opel débute à 25.800 € (130 ch et boîte manuelle). Quant à la version micro-hybride automatique de 136 ch, elle commence à 29.400 €, contre 36.490 € pour l’électrique de 156 ch. Soit une différence de 7.000 €, qui sera très difficile à rentabiliser pour les particuliers… En Fleet, par contre, la déductibilité de 100% de l’électrique a de l’intérêt.

Deux niveaux de finition sont proposés : Edition ou GS (+1.350 € en essence/MHEV ou +1.100 € en électrique). Le premier est assez chichement équipé : on dispose certes de la clim’ auto de série, mais il faut mettre la main au portefeuille pour le GPS, les jantes en alu, la caméra de recul, l’ouverture/démarrage sans clé ou encore le volant et les sièges chauffants. Parmi les autres options, on vous conseille les excellents sièges ergonomiques AGR (avec même une fonction massage pour le conducteur), mais ils ne sont disponibles que sur la finition haute GS, pour un supplément de 760 €.

Verdict

On ne peut pas dire que ce lifting ait pimenté le Mokka. Les modifs esthétiques sont pratiquement invisibles et la mise à jour n’apporte rien de plus qu’avant sur le plan technique. C’est surtout le multimédia qui sort gagnant. À part ça, ce Mokka reste un petit (et peu habitable à l’arrière…) SUV citadin sympa à conduire et agréable à regarder. Dans la gamme, la version micro-hybride nous semble intéressante : elle offre un bel agrément et boit peu d’essence car elle peut momentanément rouler en mode totalement électrique. Mais, quel que soit le moteur, le Mokka n’est pas le moins cher du segment. Le look trendy, ça se paie…

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