Au salon de Paris 1935, Peugeot dévoile la 402, une berline aux formes audacieuses, toute en rondeur, et qui inspire le modernisme. Le dessin, typé et unique, est alors baptisé « fuseau Sochaux ». Un modernisme qui n’est que façade, car sous le capot, c’est un laborieux 4 cylindres de 55 chevaux qui officie…

Un aileron

Vient alors le moment de penser à l’avenir : pour l’année 1940, la marque au lion veut frapper fort, avec un modèle à l’aérodynamisme sans précédent. Elle fait alors appel à un ingénieur des Arts et Métiers, Jean Andreau. Celui-ci, armé de son fuseau, retravaille le dessin originel. Si la partie avant ne change quasiment pas, le dessin arrière est radicalement différent. Jean Andreau greffe un aileron sur la malle arrière, qu’il veut d’ailleurs plus effilée. Le profilage imite celui d’une goutte d’eau, la forme la plus aérodynamique de la nature. Les détails sont également peaufinés : les roues sont carénées pour limiter les turbulences et la visibilité avant est optimisée par l’ablation pure et simple des montants A ! En revanche, à l’arrière, la vision est complètement obturée par la nouvelle poupe…

Des résultats épatants

Une maquette est réalisée et passée en soufflerie : le résultat fait sensation ! Le Cx est quasiment divisé par 2 (on parle de 0,34 – 0,36 ; selon les sources) et la vitesse de pointe frôle désormais les 140 km/h (contre à peine plus de 110 au modèle de série). La consommation d’essence chute également.

Des projets étonnants pour une fin dramatique

Dans ses cartons, Peugeot comptait équiper cette 402 Andreau de freins hydrauliques, voire même, d’un V8 maison ! Une boîte automatique était également en projet… Mais les événements de 1939 mirent fin au projet et ce projet tomba dans l’oubli… Six prototypes seulement furent produits. Il ne nous reste plus qu’à admirer ces formes futuristes, âgées de 80 ans…