Après l’avoir fait se mesurer au Renault Scenic E‑Tech en mai dernier, nous avons décidé de faire s’opposer le Peugeot E-3008 au roi incontesté de sa catégorie, le Tesla Model Y. Mais cette fois, les deux SUV électriques ne sont pas uniquement affrontés sur papier ! Le Français peut-il seulement espérer rivaliser, voire inquiéter, le maître incontesté des lieux ?

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L’atypique Peugeot E-3008 contre le banal Tesla Model Y

Avec ses 4,54 m de long, 1,89 m de large et 1,64 m de haut, le Peugeot E-3008 est plus compact que son concurrent du jour. Ce dernier mesure en effet 4,75 m de long, 1,92 m de large et 1,62 m de haut. Le SUV au lion est également plus anguleux, atypique et passe surtout moins inaperçu que l’Américain. Il faut dire que, bien qu’il ne s’agisse plus de la voiture la plus vendue en Europe depuis le début de l’année, le Tesla Model Y conserve en revanche son titre d’électrique la plus populaire. Une médaille qui a son revers : on en voit absolument partout ! On ne fait désormais pas beaucoup plus banal qu’un Tesla Model Y contrairement au E-3008. Il faut reconnaître que les designers de Peugeot ont fait du bon boulot au moment de redessiner leur SUV phare. À l’intérieur en revanche, le constat est plus mitigé…

Tout comme à l’extérieur, l’intérieur du Peugeot E-3008 se distingue par un design pour le moins atypique et entièrement orienté vers le conducteur. Et ce n’est pas tout puisque, en dehors de quelques plastiques durs situés le bas de l’habitacle, même les matériaux ainsi que les tissus recouvrant sa planche de bord sortent de l’ordinaire. Reste cependant à savoir comment ces derniers vont vieillir… A priori pas très bien étant donné que le tableau de bord de notre Peugeot craquait déjà après seulement 3.000 km… L’habitacle de la Tesla en revanche, bien qu’atypique lors de la sortie de la Model 3 en 2017, l’est nettement moins aujourd’hui. De nombreux autres constructeurs ont en effet adopté ce design minimaliste associé à un écran central géant regroupant absolument toutes les fonctions du véhicule. Pour ce qui est des finitions et matériaux, ils n’ont rien d’exceptionnels non plus, mais rien ne bouge, ne craque ou ne se détériore même après les 12.000 km qu’a parcouru notre SUV électrique américain. Résultat, si l’E-300 prend une nette longueur d’avance en matière de design, le Tesla semble se rattraper en matière de qualité. Qui l’aurait cru !

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Qui est le plus facile d’utilisation ?

Pour piloter l’ensemble des fonctionnalités du SUV électrique français, Peugeot a choisi une approche à deux écrans orientés vers le conducteur. Un large, mais fin panel incurvé et flottant de 21 pouces surplombe un petit écran compilant 10 raccourcis I-Toggles. Et si ces derniers s’avèrent pratiques au quotidien, son grand écran l’est en revanche beaucoup moins. D’abord parce que le passager ne sait que difficilement l’utiliser, mais également parce que même le conducteur peut avoir du mal à le manipuler ! Le volant ainsi que le commodos de droite se retrouvent parfois dans le chemin lorsqu’il faut appuyer sur l’un des boutons se trouvant au centre de l’écran. Parmi ces derniers se trouvent notamment ceux permettant d’accéder aux réglages du véhicule, mais également de revenir à l’écran d’accueil. Voilà qui n’est pas très pratique. Le système d'infodivertissement de la marque au lion a cependant bien progressé et est plus facile à utiliser que par le passé, notamment sa partie navigation. Elle est, en effet, capable de calculer rapidement un itinéraire en y incluant toutes les charges nécessaires, pour autant qu’elle parvienne à charger la carte (ce qu’elle n’est très clairement pas parvenue à faire lors de notre shooting photo). Et ne cherchez pas de commandes de climatisation physiques, tout se fait via l’écran aussi bien dans la Peugeot que dans la Tesla. Malgré tout, le système français n’est pas aussi performant que celui de son adversaire du jour…

La philosophie à l’intérieur de l’Américaine est pratiquement opposée à celle de la Française. Le conducteur n’a en effet rien pour ou devant lui puisque l’écran 15 pouces est installé en plein centre de la planche de bord. Résultat, tout le monde peut facilement l’utiliser. Et bien qu’il ne puisse toujours pas se connecter à Apple CarPaly ou Android Auto, ce que la Peugeot peut faire et sans fil, il reste en revanche l’une des références en la matière. Et puis n’oublions pas toutes les fonctionnalités qui peuvent certes paraître gadget de la Tesla, mais qui s’avèrent parfois bien pratiques. On pense notamment à son application remplaçant sa clé ou encore au mode chien permettant de laisser au frais votre ami à 4 pattes dans la voiture.

En matière de facilité d’utilisation, le Tesla Model Y fait très clairement la course en tête et pas seulement grâce à sa technologie. Non content d’être plus petit, le Peugeot E-3008 repose également sur un empattement plus court de 2,73 m contre 2,89 m le SUV américain. Résultat, on a moins de place aussi bien à l’arrière que dans le coffre. Celui du Français se limite en effet à une capacité de 520 l en configuration 5 places et aucun espace de chargement n’existe sous son capot avant. Le Model Y peut quant à lui embarquer de 854 à 2.041 l de bagage à l’arrière auxquels s’ajoutent encore les 117 l de l’espace de chargement situé sous le capot ! De quoi transporter jusqu’à 2.158 l de bagage peu importe la version pour laquelle on opte.

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L’E-3008 est moins rapide, mais plus endurant. Vraiment ?

Peugeot a officiellement annoncé 3 variantes de son E-3008 qui revendiquent entre 157 kW (210 ch) et 240 kW (320 ch) et entre 525 km et 700 km d’autonomie. Une fois dans le rouge, le Peugeot E-3008 se recharge de 20 à 80 % en une demi-heure grâce à une puissance maximale de 160 kW. Le Tesla Model Y existe quant à lui en 4 variantes capables de parcourir entre 455 et 600 km par plein d’ions et d’atteindre 100 km/h en un maximum de 6,9 s ou en un minimum de 3,7 s. Il profite également d’une puissance de charge évoluant entre 170 et 250 kW en fonction des versions.

En théorie, le félin est moins rapide, mais peut aller plus loin. Lors de notre essai, nous avons comparé les versions d’entrée de gamme des deux SUV. Celui affublé d’un lion profitait donc d’un unique moteur avant de 157 kW (210 ch) et 343 Nm associé à une une batterie de 73 kWh. De quoi revendiquer jusqu’à 525 km d’autonomie, atteindre 100 km/h en 8,8 s et culminer à 170 km/h. Notre Tesla Model Y était quant à lui dans sa version Propulsion. Ce qu’il signifie qu’il pouvait atteindre 100 km/h en 6,9 s et une vitesse de pointe de 217 km/h tout en revendiquant jusqu’à 455 km d’autonomie. En pratique en revanche, le constat est tout autre. Nous avons en effet mesuré une moyenne de 17,2 kWh/100 km à bord du E-3008 contre seulement 13,4 kWh/100 km dans le Model Y. De quoi parcourir un maximum de 424 km par plein d’ions au volant du SUV électrique français et jusqu’à 448 km pour l’Américain.

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Le confort de l’E-3008 ou le dynamisme du Model Y

En termes de comportement, l’approche des deux constructeurs est une nouvelle fois totalement différente. Poussé par son unique moteur arrière, ou son moteur arrière plus puissant sur ses versions 4 roues motrices, le Model Y ne manque pas de dynamisme ! Ses accélérations sont franches, sa direction est précise ainsi que directe et sa prise de roulis est bien maîtrisée. Il dispose également d’un excellent mode de conduite à une pédale qui marque même l’arrêt contrairement à l’E-3008. Le revers de la médaille, c’est que l’Américain est ferme, encore une fois, contrairement au SUV français. Ce dernier est en effet étonnamment souple et dispose d’un bon compromis confort/tenue de route. Le félin pèse malgré tout 200 kg de plus sur la balance, ce qui se ressent une fois au volant. Qui plus est, il est dans tous les cas davantage tracté par ses roues antérieures. Résultat, non content d’être moins dynamique que son rival, son train avant se montre par moments sous-vireur alors que son essieu arrière est parfois un poil baladeur. Le confort de l’E-3008 ou le dynamisme du Model Y, c’est finalement à vous de choisir.

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Quels sont les prix des Peugeot E-3008 et Tesla Model Y ?

Si Peugeot a déjà officialisé 3 variantes de son E-3008, seule l’une d’entre elle est déjà disponible à la commande : l’entrée de gamme et ses 157 kW (210 ch) et 343 Nm. Une variante dont Peugeot a déjà revu les tarifs à la baisse et qui débutent aujourd’hui à partir de 45.809,99 € en finition Allure et 50.309,99 € en GT sur le configurateur en ligne de la marque. Un prix auquel il n’est heureusement possible de rajouter que très d’options, mais qui ne comprend pas la pompe à chaleur facturée 800 € supplémentaires ! Un extra important qui est en revanche compris de série sur le Tesla Model Y dont les prix débutent à partir de 45.970 €. La variante Grande Autonomie Propulsion ne réclame quant à elle un supplément que de 4.000 € pour théoriquement bénéficier de 145 km d’autonomie supplémentaire. La Transmission Intégrale est quant à elle facturée encore 3.000 de plus que alors que la version Performance est affichée à partir de 58.970 €. Ici aussi, pratiquement tout est inclus de série. En revanche, bien que les options soient peu nombreuses, elles sont coûteuses. Une peinture autre que blanche coûte par exemple entre 1.300 et 2.600 € ! Et l’on ne vous parle même pas de l’Autopilot facturé 3.800 € ou encore de la Capacité de conduite entièrement autonome affichée à 7.500 €. Disons qu’au petit jeu du porte-monnaie, il y a des avantages et inconvénients de part et d’autre.

Le Tesla Model Y reste roi

Le Peugeot E-3008 n’est pas un SUV électrique inintéressant, bien au contraire. Mais malheureusement pour lui, il ne peut lutter contre l’ultra populaire Tesla Model Y dans les sacro-saint domaines de la consommation et de la technologie qui priment aujourd’hui sur tous les autres dans le monde des véhicules électriques. Également moins habitable et moins amusant à conduire, il n’a finalement pour lui que son bon niveau de confort et son style décalé. Pour des tarifs actuellement plus ou moins équivalents, ce n’est donc pas au volant de la Française, mais bien de l’Américaine que nous partirions.