Les navetteurs soucieux de mobilité devront donc se tourner vers des modèles plus ambitieux. Le choix ne manque pas, avec des exemplaires qui bientôt afficheront 700cc, voire 800 pour le Gilera GP800. Nous avons décidé de tester deux modèles quasi identiques, mais à la cylindrée bien différente. Le Peugeot Satelis, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est proposé en 125, 250, 400 et 500cc. Notre choix s'est porté sur le 250 et le 500. À l'œil, peu de choses les séparent.
Un gabarit de 125
On remarquera sans doute le bloc propulseur et l'échappement un peu plus gros sur le 500, une roue avant qui gagne un pouce en diamètre et un 2ème disque de frein. Pour le reste, nous n'avons découvert que deux évents de chauffage sur le tablier, plus efficaces qu'on pourrait le croire. Rien d'autre ne distingue les deux frères, tous deux soigneusement finis et plutôt flatteurs à l'œil. Joliment dessinés, ils bénéficient de lignes sobres et tendance, d'un tableau de bord à trois cadrans plutôt complet, avec température extérieure et compte-tours, mais seulement un trip journalier. Un vide-poche plutôt profond mais étroit meuble le tablier. Il est vendu pour contenir une bouteille d'eau de 50cl. Un autre vide-poche se cache au centre du guidon, mais la fragilité apparente de son couvercle ne donne guère envie d'y laisser quoi que ce soit… Le coffre se dissimule sous la selle passager. Il est censé contenir 2 intégraux, nous avons eu du mal à y ranger un seul! Il accueillera par contre bien volontiers vos dossiers et/ou votre ordinateur portable. La selle passager est hélas un peu haute d'accès. Elle bénéficie sur le 500 d'un petit dossier. La position de conduite est très plaisante, mais la forme du guidon nous a paru au début un peu perfectible. On s'y habitue toutefois très vite. Le tablier est aménagé de manière telle qu'il est possible d'y poser les pieds à plat ou en avant, profitant ainsi sur le 500 de l'apport d'air chaud distillé par les évents: bien agréable en hiver.
Un jeu d'enfant
La prise en main du Satelis est, comme pour tout scooter, d'une simplicité biblique. Contact, frein, démarreur, gaz et c'est parti. Un jeu d'enfant, doublé d'un vrai plaisir. Le 250 s'arrache avec facilité et décontraction pour se fondre dans la circulation. Vif et agile, il est dans son élément. Le freinage nous a un peu surpris et déçu: volontaire et efficace, certes, mais il faut vraiment tirer sur les leviers pour ressentir son efficacité. Le confort nous a aussi paru assez moyen avec des suspensions plutôt sèches. Sans doute le prix à payer pour bénéficier d'une stabilité presque jamais prise en défaut, sauf une fois, en appui dans une courbe rapide sur un raccord de revêtement où il s'est - très brièvement - un peu désuni. Rien de grave toutefois, d'autant que le Peugeot était mené à un rythme peu conforme à sa vocation première. Sorti de la ville, le Satelis 250 file bon train puisqu'il est capable de plus de 130 km/h réels, avec un excellent comportement moteur. Vif et endurant, il se fait complètement oublier. Après avoir passé quelques agréables journées en compagnie du Satelis 250, nous avons été séduits par sa réelle polyvalence. Tous les Satelis partagent (à peu près) les mêmes mensurations et ce 250 aux allures de gros 125 exprime une réelle aisance dans la circulation. Nos rendez-vous nous ont mené de Bruxelles à Charleroi, puis de Charleroi à Tournai puis retour au point de départ. L'autoroute? Même pas peur! Son allonge conséquente et sa belle stabilité lui ont permis de faire plus que de la figuration dans ce cas de figure extrême, et jamais nous ne nous sommes sentis mal à l'aise ou tout simplement frustrés. Pas mal pour un 250cc…
250 vs 500
C'est donc avec beaucoup d'intérêt et de curiosité que nous l'avons ramené chez l'importateur pour repartir illico avec le 500. La différence de puissance saute aux yeux, avec une vitesse de point enrichie de 20 à 25 km/h. Le Satelis 500 monte à plus de 150 chrono, ce qui lui permet de faire mieux que de la figuration sur l'autoroute. Ce châssis accepte sans sourciller cette substantielle augmentation de puissance. Jamais nous ne l'avons pris en défaut. Une telle amélioration de performances ne s'imagine pas sans un freinage adapté d'autant que, nous l'avons vu plus haut, la commande du 250 ne nous avait pas convaincu. Changement de registre ici avec deux disques à l'avant, mais surtout une commande n'appelant pas le moindre reproche. Puissant, endurant, facile à doser, aucune critique ne peut être adressé au freinage du Satelis 500, au point que nous nous demandons si notre 250 ne souffrait pas d'une défectuosité.
Alors, lequel?
La Satelis 500 préserve toutes les qualités du 250 mais l'augmentation du poids se fait malgré tout ressentir à son guidon. Nous le percevons un peu moins vif à se faufiler dans les embouteillages. Cette différence se sent en passant de l'un à l'autre: rien de rédhibitoire et si on ne roule qu'avec le 500, on ne lui reprochera à aucun moment d'être pataud. On lui reprochera par contre un moteur qui n'est pas exempt de vibrations. C'est flagrant en comparaison avec le 250, mais même sans cette référence, il rend la conduite nettement moins agréable. En ville, le surcroît de puissance ne compense pas ce réel manque d'agrément. Le 500 ne justifiera donc son achat (5.999€) que si vous effectuez de longs trajets autoroutiers. Le 250 suffit largement pour de courts trajets, se montre réellement plus agréable à l'usage et un soupçon plus vif dans la circulation, pour un prix (4.499€) et une consommation plus contenus.