Elle chantait « Oh mon Dieu, ne veux-Tu pas m’acheter une Mercedes Benz ? Tous mes amis roulent en Porsche ». Ce qui est parfaitement ironique car elle-même roulait en Porsche. Non pas un modèle neuf, mais une 356C Cabriolet de 1964, achetée d’occasion en septembre 1968. Jugeant sa peinture blanche trop sage, Janis Joplin fit repeindre sa voiture d’une fantastique fresque psychédélique, représentant des papillons, des méduses ainsi que des portraits de Janis elle-même, ainsi que de quelques musiciens de son groupe « Big Brother and the Holding Company ».

Grande rouleuse

La sœur et biographe de Janis Joplin, Laura Joplin, se souvient : « Janis conduisait la voiture partout, autour de San Francisco et jusqu’à Los Angeles où elle enregistrait. Chaque fois que Janis prenait sa voiture, ses fans la reconnaissaient. Quand elle la garait et qu’elle retournait à sa voiture, il y avait au moins un mot de ses fans sous les essuie-glaces. » Janis était également réputée conduire toute l’année capote baissée. Mais vous avez raison, le climat de Californie est plutôt clément…

Destin tragique

A l’instar de nombreuses stars du Rock de la même époque (Jimi Hendrix, Jim Morrisson et Brian Jones), elle aussi meurt à 27 ans. Une overdose d’héroïne qui brisera une carrière fulgurante. La Porsche, pour sa part, restera dans la même famille. Son manager, Albert Grossman, la conduira d’ailleurs à de nombreuses reprises pendant plusieurs années. Au début des années 90, la voiture est restaurée méticuleusement, de manière à préserver son intégrité. Présentée au Rock and Roll Hall of Fame de New York de 1995 à nos jours, la 356C de Janis Joplin est également, l’un des plus importants souvenirs de la chanteuse à avoir survécu jusqu’à nos jours.

Ian Kelleher, directeur de la division « Côte Ouest » de RM Sotheby’s présente la voiture en ces termes : « C’est une automobile fantastique qui transcende l’art, la culture pop et les mouvements sociaux et qui est aussi révolutionnaire et étonnante que la chanteuse réputée l’était elle-même. »