Une Audi rebadgée ? Que nenni !
Si le Cayenne souffre parfois des comparaisons de comptoir avec le VW Touareg, il en va tout différemment avec la Panamera. Uniquement disponible avec les roues arrière motrices, la Panamera diesel ne peut donc être comparée aux Audi A8 3.0 TDI et autre VW Phaeton 3.0 TDI.
Non, la Panamera, c’est bien un univers Porsche à part entière. Il suffit pour s’en convaincre de la regarder : sa face avant évoque la grande sœur mythique, la 911. Après bientôt quatre ans d’existence, la grande berline continue toujours de séduire, même si sa partie arrière est plus sujette à critiques.
Différences de style
Cette série spéciale Platinum Edition se distingue par quelques inserts décoratifs, à commencer par les baguettes argentées du bouclier avant et du hayon. On pointe également le diffuseur à la finition Argent Platine métallisée. Enfin, sachez que cinq teintes de carrosserie sont disponibles.
Ambiance sportive
Contrairement au Cayenne qui renie presque ses gênes en obligeant ses passagers à grimper à bord, on se laisse glisser à bord de la Panamera. Etonnement basse, elle présente un habitacle qui a inspiré les 911, Boxster et Cayman. C’est dire si ça respire la sportivité ! Et là encore, on ne relève rien de démodé dans la présentation.
L’ergonomie est claire, la présentation flatteuse et on savoure cette disposition si particulière des cadrans : ils sont toujours au nombre de cinq, le compte-tours est pile dans l’axe du volant et la clé s’introduit à gauche du volant. C’est une Porsche !
Equipement à la hausse
Si Porsche peut difficilement être considéré comme un constructeur généreux sur l’équipement de série, il se rattrape avec cette version qui profite des capteurs de parking, du rétroviseur anti-éblouissement, des phares bi-Xénon, des jantes de 19 pouces de la Turbo, de la navigation PCM, de la stéréo de 235 Watts et d’un intérieur partiellement en cuir, aux logos Porsche gaufrés sur les appuie-têtes.
Mais…
Presque quatre ans d’âge, dans le monde automobile, ça compte triple ! Et face à ses concurrentes, la Panamera marque le pas en faisant l’impasse sur quelques technologies sécuritaires de dernier cri. Nous pensons à l’avertissement de fatigue, de franchissement de ligne blanche, au détecteur d’angle mort, au régulateur de vitesse actif…
Du velours, ce diesel !
Contact, le moteur s’ébroue en silence. Histoire de faire honneur au blason, les ingénieurs ont lourdement travaillé sur l’insonorisation et sur la signature sonore du moteur. Résultat : ce V6 feule discrètement et exhale une sonorité proche d’un moteur essence lorsqu’on le pousse dans les tours ! La poussée est alors constante et jamais on ne se sent à court de jus !
On n’y retrouve naturellement pas le raclement métallique des sportives de la marque, mais il est difficile de percevoir les traditionnelles percussions d’un diesel ! Côté transmission, la boîte PDK à 7 rapports est délaissée au profit d’une transmission automatique à 8 rapports, plus douce et ouatée.
Berline sportive !
Mais ne vous y trompez pas : le passage des rapports est souple mais rapide, et la gestion particulièrement réactive fait honneur à la marque. Une philosophie sportive que l’on retrouve également dans le toucher de route et dans la direction. Particulièrement précise et directe, celle-ci est toujours l’une des meilleures du genre.
La Panamera n’est décidément pas une limousine comme les autres… A bord, on ne se sent pas naviguer aux commandes d’un tapis volant, comme c’est le cas avec une Mercedes S, par exemple. Bien au contraire, ici le toucher de route vous fait sentir que vous évoluez sur du bitume, mais le tout est soigneusement filtré pour éviter de rudes secousses dans vos lombaires ! Un subtil compromis, particulièrement savoureux sur le mode « Confort ».
A la carte !
Comme souvent chez Porsche, il est possible de personnaliser sa monture en optant pour l’un des trois modes : Confort, Sport, Sport +. Au fil des modes, le confort perd ce que l’efficacité gagne ! Dans tous les cas, on ressent clairement que le châssis peut encaisser nettement plus de puissance… Après tout, la Turbo S encaisse pas moins de 550 chevaux ! Alors les 250 chevaux de ce diesel, voire même 211 en version fiscale, c’est de la petite bière ! Quant à la motricité, toute propulsion soit-elle, elle est tout bonnement stupéfiante… Et quel équilibre !
Les prix
Uniquement proposée avec les V6 diesel et essence, cette variante est affichée au prix de base de 82.280 € tvac. La version diesel revient à 84.821 € tvac et la Panamera 4 Platinum Edition coûte 90.024 € tvac. Plutôt costaud, surtout si l’on considère la liste d’options qui demande des suppléments pour les airbags arrière, le Voice Control, la suspension active (PASM), le système de contrôle de pression des pneus, les sièges chauffants… Et le tout est évidemment affiché au tarif Porsche ! Autre regret : l’absence de connexion Internet pour effectuer une recherche via Google.
Excellente nouvelle, en revanche, jamais une Porsche ne se sera montrée aussi sobre ! Une consommation moyenne de 7,2 l/100 km est parfaitement envisageable, avec des extrêmes compris entre 6,2 et 9,5 l/100 km.
Conclusion
Alors bien sûr, on la préférerait avec le grondant V8 de la version GTS, voire sous les coups de boutoir de la superlative Turbo S, mais cette version diesel tire efficacement son épingle du jeu. Mieux, elle s’impose finalement comme la plus homogène de la bande : son V6 mazouté affiche une éducation de moteur essence tout en poussant la chansonnette lorsqu’il le faut. Et avec cette finition Platinum Edition, l’équipement est enfin à la hauteur du segment… Ou presque : on attend toujours l’arsenal sécuritaire de dernière génération !