On va tout de suite mettre cartes sur table : non, cette DS 9 ne deviendra sans doute pas une icône comme la DS originelle sortie en 1955 ! Mais peut-elle, comme cette dernière, véritablement rivaliser avec les marques premium allemandes ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre où elle se situe dans le monde automobile, cette DS9. Pour faire simple, il s’agit d’une berline de la taille d’une Mercedes Classe E, offrant des prestations plus ou moins équivalentes, mais pour le prix d’une BMW Série 3. Dépeint comme ça, le tableau semble plutôt alléchant, non ? Mais il y a un tout de même un hic…
Elle en impose !
L’une des forces de cette DS9, c’est sa taille ! C’est vrai qu’elle en impose avec ses 4,93 m de long et son 1,93 m de large. Mais le chiffre qu’il faut retenir, c’est celui de son empattement : 2,9 m. Il équivaut à celui d’un Range Rover ou d’un Bentley Bentayga ! Autant dire que de la place dans l’habitacle, il y en a ! Surtout pour les passagers arrière qui profitent d’une assise royale. En plus d’être immense, cette dernière peut être chauffée, ventilée et dispose même d’une fonction massage. Peu importe où l'on est assis, on est chouchouté de cette grande berline.
Subtile et soignée
Quant à sa robe, elle est assez sobre. On retrouve les beaux feux du SUV DS7 Crossback, une ligne courant sur toute la longueur du capot que le constructeur compare à un « sabre », ou encore des petits clignotants dissimulés en haut de la vitre arrière pour rappeler la première DS. L’ensemble est très soigné. On est loin du design extravagant d’une ancienne Citroën C6 ou d’une certaine Renault Vel Satis. Un très bon point qui se poursuit à l’intérieur. Tout est bien assemblé et les matériaux sont de qualité, c’est le moins que l’on puisse dire ! Absolument tout est en cuir : du centre du volant, en passant par la planche de bord jusque dos des sièges, ce matériau est partout ! Partout, sauf sur le ciel de toit qui est en alcantara, excusez du peu.
Abondance de technologies, mais bien cachées
Vous l’aurez compris, en termes de matériaux, la Française fait jeu égal avec les Allemandes. Pour ce qui est de la technologie en revanche, le constat est plus nuancé. On ne pourra pas lui reprocher de manquer de caméras et de capteurs. Il y en a partout ! D’abord, il y a le DS Active Scan Suspension composé d’une caméra, 4 capteurs d’assiette et 3 accéléromètres qui adaptent la suspension en fonction du revêtement de la route pour maximiser le confort. Cette DS9 dispose aussi d’une vision nocturne et d’une conduite autonome de niveau 2. Elle peut conduire « toute seule » jusque 180 km/h. Bref, la technologie, elle n’en manque pas. Malheureusement, l’interface que les passagers utilisent ne transmet pas du tout ce sentiment. La navigation, par exemple, est plus proche d’un TomTom que celle présente dans les modèles d'une certaine marque à l’étoile. Heureusement, tout fonctionne bien, c’est déjà ça.
Du confort en veux-tu en voilà
Sous le capot, seules 2 motorisations hybrides rechargeables sont proposées. L’une de 225 et l’autre de 360 ch. Dans les deux cas, il s’agit d’un 4 cylindres couplé à un ou deux moteurs électriques et une boîte automatique à 8 rapports. L’ensemble est souple et confortable. C’est d’ailleurs le maître mot au volant de cette DS9 : le confort ! Les suspensions absorbent la moindre aspérité de la route et l’insonorisation est excellente. Avec une conduite douce, aucune distraction extérieure ne peut venir déranger le calme qui règne dans l’habitacle. Quant à la conduite dynamique, la DS9 connait, mais n’apprécie pas. Même si la tenue de route est plus que correcte et que la voiture tangue très peu, dès que l’on sollicite trop l’accélérateur, la boîte et le moteur s’emballent. Ce dernier devient alors trop sonore. Elle préfèrera donc être conduite avec douceur où elle brillera par son confort.
225 ou 360 ch ?
Nous avons eu la chance de prendre le volant des deux motorisations. Si la 360 ch offre des accélérations plus franches grâce à son second moteur électrique et ses 4 roues motrices, les deux versions se comportent exactement de la même manière. Aucune sportivité supplémentaire n’est à espérer, à tel point qu’on se demande qui pourrait bien vouloir de ce plus gros moteur…
Pour qui ?
Finalement, on se demande même qui pourrait bien vouloir de cette berline, tout simplement. Bien qu’il s’agisse d’un excellent produit, qui va-t-elle séduire ? Certes, elle fera sans aucun doute un carton en Chine où la population aisée est demandeuse de genre de véhicule offrant une habitabilité arrière XXL. DS l’a d’ailleurs bien compris puisque la voiture est construite là-bas ! Mais en Europe, quel client sera prêt à troquer son SUV ou sa berline au badge prestigieux pour un véhicule qui ne dispose pas d’une telle image de marque ? Avec un prix débutant à 54.990 €, il est vrai qu’elle est près de 10.000 € moins chère que la concurrence, mais elle n’est pas donnée non plus. Certains clients français fiers de leurs origines en commanderont peut-être. Et encore, la voiture est tout de même produite bien loin de l’Hexagone…