"Une crevaison aux conséquences plus lourdes que prévu" Quatrième du classement C2-R2 au sein de la Junior Experience de Citroën Sport, Raphaël Auquier pouvait légitimement espérer mieux à l'occasion de ce Rallye de Sardaigne, deuxième épreuve de son programme en Championnat Junior FIA. Une crevaison survenue dès la première étape allait entraîner différents désagréments sur un parcours particulièrement exigeant envers les mécaniques. La satisfaction était cependant présente dans le chef du pilote du Kronos Junior Team, auteur d'excellents chronos. Arrivé dimanche soir à Olbia, Raphaël Auquier et Cédric Pirotte effectuaient lundi une séance d'essais très instructive, qui leur permettait de définir des réglages adaptés aux difficiles spéciales du Rallye de Sardaigne. Sitôt les essais terminés, il était déjà temps de penser aux reconnaissances: "Nous avons directement compris que le parcours était très différent de celui du Rallye du Portugal. Certaines spéciales étaient vraiment très lentes et d'autres fort rapides. A la vue de certaines portions, j'étais un peu inquiet pour le deuxième passage en course…" Vendredi matin, dès les premiers chronos, Raphaël Auquier et Cédric Pirotte pouvaient constater que leur rythme était excellent. Après trois spéciales, soit plus de 70 kilomètres de course, le duo Kronos pointait au troisième rang des C2-R2, à douze secondes de Bryan Bouffier, et comptait quasiment deux minutes d'avance sur leur équipier. "Un excellent début de course en effet," reconnaissait le pilote. "Mais le terrain s'est incroyablement dégradé entre le premier et le second passage. Dans la quatrième spéciale, Crastazza, j'ai perdu le bénéfice de mon bon début de course. Dans un long virage à gauche abordé à fond, j'ai heurté à la corde une grosse pierre située en plein dans la trajectoire. Il était impossible de l'éviter. La crevaison tant redoutée était là…" Terminant la première étape avec une suspension avant-gauche endommagée, l'équipage de la Citroën C2-R2 n°51 rentrait à Olbia malgré tout au troisième rang de la catégorie, mais à quasiment cinq minutes du leader. Reparti samedi matin avec un moral neuf, Raphaël sentait rapidement qu'un problème subsistait: "Après deux ou trois kilomètres de spéciale, le comportement de la voiture s'est très fortement dégradé. En fait, le berceau supportant le train avant avait été abîmé et la voiture est devenue assez inconduisible avec des roues bougeant d'avant en arrière. Quand je réaccélérais, j'étais automatiquement tiré très fort vers l'extérieur du virage. A l'assistance, après trois spéciales, l'équipe Kronos nous a tout changé, mais cela n'a pas vraiment amélioré la situation. Les points d'ancrage au niveau de la caisse avaient souffert aussi. Nous nous sommes accrochés pour terminer ainsi la journée à un rythme très réduit." Dimanche, il était difficile pour Raphaël et Cédric d'espérer remonter dans la hiérarchie de la C2 Junior Experience. "Avec 55 kilomètres de spéciale et une voiture au comportement imprévisible dans les portions rapides, il était inutile de prendre trop de risques. Malheureusement, au second passage dans la spéciale de San Giovanni, et alors que j'étais moins vite qu'au premier passage, je me suis fait éjecter des traces dans un virage à gauche à cause de ce problème de train avant. Ma course s'est arrêtée dans une haie. Au niveau de la carrosserie, la voiture n'a guère souffert mais la mécanique avait déjà bien encaissé durant l'épreuve et j'ai donc terminé ce Rallye de Sardaigne grâce au système du SuperRallye. Sans perdre de place au classement des C2-R2 toutefois." Si la déception de ne pas avoir pu parcourir l'intégralité des spéciales de l'étape finale était perceptible chez Raphaël Auquier, le jeune pilote du Kronos Junior Team tirait un bilan positif de sa deuxième épreuve mondiale: "Même si nous devions découvrir ce rallye au contraire de nos adversaires, nos chronos ont été excellents quand la mécanique nous le permettait. Même par rapport à Bouffier, qui évoluait dans un contexte différent des autres concurrents en C2-R2, nous avons signé de bons chronos. Nous avons devancé quelques fois Gallagher, ce qui démontre que notre rythme a progressé depuis le Portugal, et nous étions le plus souvent devant notre équipier. Quant à l'Italien Benoni, nous l'avons rattrapé plusieurs fois durant le rallye. Autre motif de satisfaction: les notes. Dans la première spéciale du dimanche, la poussière stagnait très fort et nous avons dû rouler à 100% aux notes. Je ne peux pas dire que je roulais à vue puisque la visibilité ne dépassait pas 10 mètres… Notre système de notes est de plus en plus au point. Bref, vivement la Finlande au mois d'août!"