Une Vel Satis a échappé dimanche soir au contrôle de son conducteur sur la A71 entre Orléans et Clermont-Ferrand, « l’obligeant » à conduire à 190 km/h. La marque française entend prouver que ses voitures ne peuvent perdre les pédales à ce point et entame une action en justice. Pour rappel, la presse française, et belge un peu, a relayé l’incident qu’aurait subi un conducteur d’une Renault Vel Satis. Selon ce dernier, sa voiture se serait retrouvée bloquée à 190 km/h en raison d’une défaillance de son régulateur de vitesse. Cela lui a valu une énorme frayeur, malgré une escorte de la gendarmerie qu’il avait appelée en renfort. Les forces de l’ordre ont notamment dû arrêter la circulation aux alentours d’un poste de péage et ouvrir toutes les barrières de ce dernier. Le conducteur aurait connu son problème lors d’un dépassement alors qu’il avait connecté son régulateur de vitesse. Sa voiture aurait commencé à accélérer à son insu. Il n’aurait alors rien pu faire : ni arrêter le régulateur (qui, en principe peut se désactiver manuellement ou en appuyant sur le frein), ni freiner (bien que la force de freinage soit toujours supérieure à la capacité d’accélération), ni couper le contact, ni même débloquer sa boîte de vitesse… Pendant une heure. Tout est parfaitement opérationnel Un expert est bien évidemment descendu sur les lieux dès que le véhicule s’est, enfin, immobilisé. L’expertise, dont un rapport détaillé est attendu dans les plus brefs délais, a porté sur la totalité des fonctions du véhicule, tant électroniques que mécaniques et hydrauliques. Les données recueillies et les faits constatés n’ont fait apparaître aucun dysfonctionnement ! Selon Renault et ce rapport, le système de freinage ne présente aucun signe d’usure anormale. La commande de boîte de vitesse, le groupe motopropulseur et le régulateur de vitesse sont tous parfaitement opérationnels. Au vu de cette expertise et préoccupé par l’impact de cette affaire sur son image de marque, Renault a décidé d’engager une action en justice sous la forme d’une procédure en référé. Cela devrait conduire à une expertise contradictoire, sans préjudice d’autres actions en réparation des dommages que l’entreprise aurait subis. La marque au losange a très vite montré sa surprise face au témoignage du conducteur et à la cause présumée du problème. La justice tranchera. 13/10/2004 Voici quelques évolutions de l’affaire : Le Président du Tribunal de Grande Instance de Bourges a accepté la contre-expertise de la Vel Satis et deux experts ont été nommés. Ils devront déterminer si un tel incident est possible et s’il est possible de le dissimuler. Les experts auront la possibilité d'entendre toute personne susceptible d'apporter leur contribution au dossier et le rapport doit être rendu avant le 15 janvier 2005. Actuellement à Guyancourt (site Renault), le véhicule, sur lequel des scellés ont été apposés, sera transféré vers un lieu neutre. Le propriétaire de la Vel Satis, Icham Draa, ne pourra pas récupérer son véhicule. Ainsi en a décidé le juge. Renault doit toutefois prendre en charge les 15.000 euros de frais actuels. © Olivier Duquesne

Source : Renault