Notre arme du jour est une Mercedes EQS 450+ dont l’autonomie est évaluée entre 631 et 729 km. Quant à notre mission, elle est de vérifier s’il est vraiment possible de parcourir plus de 600 km sans rajouter le moindre ion dans la batterie ! Pour ce faire, nous visons la mer au départ de la borne rapide Total situé sur l’aire de Nivelles. Chargée à 100 %, la berline affiche 662 km avant de devoir refaire le plein. Jusque-là, tout va bien. Il ne reste plus qu’à prendre la route en direction de la côte !
Palace roulant
Pour cette première partie de notre trajet, nous prenons l’autoroute, une voie sur laquelle l’EQS excelle ! Qu’est-ce qu’on est bien dans notre luxueux cocon silencieux et face à ce gigantesque triple écran de 141 cm de large ! Régulateur enclenché, les kilomètres sont avalés avec une facilité déconcertante, un peu trop facilement d’ailleurs… Les chiffres affichés sur le tableau de bord défilent légèrement plus vite que ceux du GPS !
Plus gourmande que prévu…
Nous voici arrivés à notre première étape. Après 159 km parcourus durant lesquelles nous avons consommé en moyenne 22,2 kWh/100 km, il reste 67 % et 405 km d’autonomie dans la batterie. Il va falloir redoubler d’ingéniosité pour dépasser les 600 km sans recharger… Nous repartons, mais en évitant les voies rapides cette fois !
L’autoroute, c’est fini
Sans surprise, notre carrosse est tout aussi silencieux et confortable sur les nationales et autres routes de campagne. Seuls les paysages changent, ce qui n’est pas déplaisant. Après tout juste plus de 400 km au total, nous dépassons Bruxelles, mais l’EQS affiche alors moins de 100 km d’autonomie restante… C’est décidé, on vise la station de recharge FastNed d’Everberg histoire de ne pas risquer la « panne sèche ». Elle se situe à une cinquantaine de kilomètres de notre position et nous nous y rendons toujours en évitant l’autoroute.
Coucou petite tortue !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers kilomètres ont été longs. Très. Longs… Toujours à plusieurs dizaines de bornes de notre destination finale, notre Allemande affiche « batterie faible » et commence à diminuer la puissance disponible. Après un moment, une inquiétante tortue apparait sur l’écran, il nous reste alors moins de 5% et nous ne sommes toujours pas arrivés… En roulant tout juste 80 km/h sur la petite portion d’autoroute obligatoire pour atteindre le chargeur nous parvenons à destination. Alléluia ! Il reste 1 seul % de batterie et seulement 4 km d’autonomie !
Bel exploit tout de même…
Au total, nous aurons parcouru 451 km pour faire passer la batterie de 100 à 1%. Alors, certes, on n’égale pas les 600 à 700 km d’autonomie annoncés. Mais rappelons que la température extérieure dépassait à peine les 0° pendant notre périple. Et l’on sait que les électriques n’aiment pas le froid… En outre, nous n’avons que trop peu évolué en milieu urbain. Un environnement que les électriques adorent, car elles peuvent utiliser souvent leur freinage régénératif.
Un gros moineau
Mais finalement, peu importe où nous avons roulé, puisque dans tous les cas, l’EQS a consommé à peine plus de 22 kWh/100 km de moyenne. Certes, c’est légèrement plus que ce qu’annonce Mercedes, mais c’est moins que ce que nous avons obtenu en Ford Mustang Mach-E ou en Volkswagen ID.4 sur des trajets similaires ! Les deux SUV ont pourtant voyagé par des températures plus clémentes et pèsent pratiquement 400 kg de moins !
Finalement, avec l’Américaine et l’Allemande de Wolfsburg, nous avons avoisiné les 300 km avant de tomber dans le rouge. Dans l’EQS, le cap des 400 km a été franchi sans le moindre souci. La batterie de 107,8 kWh offre donc une réelle différence. Et puis, il y a la charge…
La charge
200 kW, voici le pic maximal théorique que peut atteindre l’EQS. Par chance, la borne de notre destination finale peut délivrer jusqu’à 300 kW ! Et les chiffres impressionnent. Après seulement 5 minutes, l’ordinateur de bord affiche déjà 14 % avec une charge constante de 138 kW. 10 petites minutes plus tard et nous sommes à 36 % pour une autonomie dépassant les 200 km. Il nous aurait fallu moins d’une heure pour faire une recharge complète, soit exactement la durée estimée par Mercedes.
On se revoit bientôt ?
Alors, 600 km en EQS sans avoir besoin de recharger, est-ce réellement possible ? Malheureusement, nous n’avons pas été en mesure de le vérifier. Mais cela n’empêche pas l’Allemande de tenir une grande partie de ses promesses, notamment en termes de recharge. Il ne nous reste plus qu’à retenter l’expérience par des températures plus clémentes, qu’en dites-vous ?