La Forfour a un air de famille évident avec sa carrosserie bicolore. La marque de fabrique Smart se traduit par le dessin original des optiques et, de profil, par l’association d’une cellule de sécurité Tridion en acier noir ou gris métallisé et de panneaux de carrosserie en matière plastique colorée de qualité. Si la Forfour est disponible dorénavant en Diesel cdi, nous avons essayé fin août la version de base 1.1 essence de 55 kW (74 ch), à boîte manuelle. Motorisation à vocation particulièrement citadine, il faut faire tourner le moulinet à plein régime sur parcours hors agglomération demandant un minimum de vivacité. Ce qui ne se fait pas sans bruit. Un choix avant tout La Forfour, si elle apparaît plus généraliste, reste néanmoins un véhicule évoquant un mode de vie technologique et l’envie de vivre une autre expérience automobile. Elle est certes une « berline » mais elle a son intérieur avec des couleurs très prononcées. On retrouve aussi les sièges de la marque bien étudiés et bien agréables… à l’avant. Car à l’arrière, l’assise est moins irrésistible. La banquette arrière s’avance et se recule, se rabat en deux parties asymétriques, se bascule mais ne s’enlève pas. Le coffre a un volume maximum de 268 litres sièges relevés, 620 litres banquette rabattue et 910 litres lorsqu’elle est à la verticale. Bizarrement, la Smart n’est pas équipée d’un cache-bagages, un comble pour une citadine censée accompagner ses propriétaires en sortie ou au shopping ! Si on peut se mettre à cinq dans la Forfour, après un petit tour dans le catalogue des options pour la troisième place à l’arrière, cette voiture est sans équivoque destinée aux jeunes. En effet, les portes arrière sont un peu justes. Il faut donc mieux être sportif et élancé pour entrer et sortir des places arrière. Esthétiquement, l’intérieur est fidèle à ce qu’on attendait. Rigolo et sympa. On a juste pesté sur la position de la commande des lève-vitres, perdue près du frein à main. Pas évident aux parkings payants ou pour recevoir les publicités distribuées par des hôtesses aux carrefours de nos grandes villes… Régime avant tout Le moteur 3 cylindres de 1124 cm³ et 74 chevaux (55 kW) monté en position transversale a été récupéré chez Mitsubishi. Ce petit moulin est plus à l’aise en ville, c’est sûr. Il puise d’ailleurs sur sa capacité à monter en régime pour tirer la Forfour et démarrer à vive allure. Évidemment, sur autoroute, cette cylindrée peine un peu et les décibels sont bien présents dans l’habitacle. Cette Smart prend 13,5 secondes pour passer de 0 à 100 km/h et atteint la vitesse de 165 km/h avec une consommation moyenne en cycle mixte raisonnable de 5,6 litres environ. La traction se conduit donc sans trop de difficulté avec sa boîte manuelle (une première pour Smart). Affichant un poids inférieur à 1000 kg, la Smart Forfour offre un poids par une unité de puissance très faible surtout pour les motorisations plus puissantes tant essence que Diesel. Cette voiture affiche aussi un comportement sain dans les virages. L’inclinaison latérale reste faible, y compris à vive allure, et on se sent donc maître à bord. La faible tendance au roulis s’explique avant tout par la bonne largeur de voie du véhicule (1460 mm à l’avant et 1445 mm à l’arrière) et par le réglage de la suspension et de l’amortissement. Avec une course totale de 170 mm à l’avant et 180 mm à l’arrière, la suspension de la Smart Forfour est équipée pour garantir le confort des passagers, même sur route irrégulière. En outre, tous les modèles de la gamme sont équipés de série de la régulation de comportement dynamique (ESP) et, simultanément, de freins à disques à l’avant et à l’arrière. La régulation ESP fait intervenir le système de freinage de manière sélective afin de stabiliser le véhicule. Elle intègre également le système antiblocage des roues (ABS), avec répartiteur électronique de freinage (EBV). L’ESP a pour rôle de maintenir la Smart dans la trajectoire souhaitée par le conducteur. À cet effet, il peut intervenir en fermant le papillon d’étranglement, mais aussi en freinant individuellement les roues du véhicule. Présente également sur toutes les Forfour, la direction assistée électrique limite les efforts à exercer sur le volant, notamment lors des manœuvres tout en n’étant pas trop souple à grande vitesse. Plus légère et compacte que les systèmes électrohydrauliques habituels, la direction assistée électrique a aussi des effets positifs sur la consommation. Malheureusement, la voiture souffre d’un diamètre de braquage un peu grand pour un véhicule de ce gabarit. Une philosophie Avec son gabarit (3752 mm de longueur et 2500 mm d’empattement), la Forfour est une petite berline. La marque entre donc dans un segment fort disputé. Mais elle a un truc en plus : un design et une philosophie unique. Reprenant de sa cousine Fortwo les traits de design tant extérieurs qu’intérieurs, elle a de quoi séduire. Si son prix peut paraître rébarbatif la voiture reçoit tout de même d’office des équipements de sécurité passive et active de haute volée. De plus, son catalogue d’options recèle un tas d’accessoires de haute technologie. Et puis la motorisation n’est pas exsangue, elle se tire honorablement. Enfin, les puissances affichées, en regard des cylindrées, ne sont pas ridicules. Évidemment, il faut aimer les Smart pour acheter une Forfour. Elle efface certains standards et a un air de gros jouet pour adultes gâtés. Mais, pourquoi se refuser un petit plaisir ? En plus, on peut le faire partager aux autres, il y a de la place derrière… © Lionel Hermans & Olivier Duquesne