Autant l’essai de la version de base de la Forfour montrait des faiblesses hors ville, autant une version plus musclée s’avère plus sympathique dès qu’il s’agit de sortir de la densité urbaine. Le 1.5 CDI de 70 kW montre, en outre, une consommation maîtrisée qui fait toujours plaisir au porte-monnaie en ces temps de pétrole à prix d’or. Cette motorisation est construite en collaboration avec Mitsubishi car, rappelons-le, la Forfour et la Colt se partagent plateforme et groupes motopropulseurs.

Variante

En adoptant le Diesel, la Forfour devient enfin attractive pour le conducteur européen amené à rouler souvent. Le 3 cylindres à rampe commune (1600 bars) et turbo à géométrie fixe existe en 50 kW (68 ch) ou 70 kW (95 ch). Pour passer de 68 à 95 chevaux, les ingénieurs moteur ont juste modifié la gestion électronique. Avec 95 chevaux, la Smart Forfour ne souffre pas sur les grands routes, elle s’autorise même des pointes à 180 km/h. Le passage de 0 à 100 km/h s’effectue en 10,5 s. Le couple de 210 Nm autorise des reprises honnêtes pour éviter les frayeurs lors de dépassements ou pour rattraper le coup en sortie de virage avec un mauvais rapport. D’autant que la transmission manuelle à cinq vitesses propose des rapports un poil trop longs. Heureusement que le moteur est souple. Si à rythme de sénateur la sonorité est plutôt agréable, la musique est gâchée par des vibrations lorsque l’on monte dans les tours.

Dans l’air du temps

Voiture design, c’est une Smart après tout, la Forfour a aussi le bon goût de se montrer peu gourmande en Diesel. La consommation moyenne en cycle mixte est de 4,6 litres aux 100 km. Évidemment, cela monte un peu si on pousse le champignon, mais toujours dans des valeurs raisonnables aux alentours de 6 litres de moyenne. Inutile de revenir dans le détail sur ce que nous pensions concernant le look et l’esprit pratique lors de l’essai précédent. Réinsistons toutefois sur la modularité des places arrière, qui manquent de moelleux. On peut les avancer ou les reculer en fonction des besoins. Le coffre n’a toujours pas de couvre-bagages, ce qui est assez ennuyeux car on laisse à la vue de tous les trésors dénichés en shopping. Et comme la tentation fait l'occasion qui fait le larron… Autre grief : la taille des portes arrière. Elles sont trop petites. Question équipement, la CDI essayée avait toutefois une spécificité technique : le pack sport.

Incisive

L’option pack Sport comprend entre autres un kit d’abaissement du châssis et des jantes de 6,5 x 16, mais également des vitres teintées bleu ainsi qu’un volant et un pommeau de levier de vitesses gainés de cuir. Notez que du coup la suspension se montre plus dure. Certes, la Forfour tient ainsi parfaitement la route, ne souffre pas de roulis, est précise en virage et offre une motricité efficace. Malheureusement, il faut parfois subir sèchement les irrégularités de la route. Aïe ! Pourtant, de base, le châssis profite déjà de l’ESP et de quatre freins à disque. La suspension de la Forfour est classique avec McPherson à l’avant et essieu de torsion à l’arrière. Du point de vue dynamique, la Forfour ne risque donc pas de faire de mauvaises surprises à son conducteur. Il n’y a que quelques bruits de vibration et aérodynamiques pour altérer le plaisir sur autoroute ou sur des nationales sinueuses. En ville, il faudra jouer avec un diamètre de braquage de grande voiture. Esprit de grande voiture aussi dans les équipements proposés. Enfin, on déduit au terme de l'essai que la Smart Forfour s’adresse en priorité à des célibataires qui jouent parfois au taxi ou à des couples sans enfants, ou alors un seul et de préférence pas trop grand.

© Olivier Duquesne