Style

La nouvelle Impreza fait déjà table rase du passé en présentant un look très conventionnel, assez dans l’air du temps mais pas exactement avant-gardiste. Tout d’abord, on peut faire ses adieux à la carrosserie à 3 volumes : la version actuelle présente un hayon à l’arrière. De plus, les portières gagnent maintenant un encadrement de vitre. La forme générale n’est pas déplaisante pour autant, mais reste assez banale. La hauteur assez élevée de l’ensemble et la face arrière sans âme peuvent toutefois être pimentées par le pack sport, qui ajoute des boucliers très travaillés, un diffuseur arrière, des jupes latérales, des sièges de type baquet en Alcantara,… Bref, une panoplie complète qui pourrait la faire passer pour une WRX et qui intrigue d’ailleurs les nombreux passants… Dernière petite remarque : les rétroviseurs sont d’une taille franchement impressionnante !

Motorisation

Car, justement, sous le capot de notre version 2.0 R Sport de notre essai, point de turbo ! Si la WRX STi viendra avec un 2.5 l de 300 chevaux, les versions atmosphériques sont bien plus raisonnables. Deux moteurs sont proposés : un 1.5 l de 107 chevaux et un 2.0 l de 150 chevaux. Autant oublier le plus petit des deux, qui peine franchement à mouvoir l’Impreza pour se concentrer sur le 2 litres, objet de cet essai. Le diesel viendra, c’est promis, mais il officiera d’abord sous les capots des Legacy et Outback. Pour l’Impreza, il faudra attendre 2009.

Tradition Subaru, les cylindres sont disposés à plat, c'est-à-dire opposés deux à deux. Ce qui donne une sonorité caractéristique, reconnaissable entre toutes. Si Alfa Romeo, Lancia, Citroën et même Ferrari, entre autres, se sont essayés à cette technique, ils ne sont maintenant plus que deux constructeurs à défendre les mérites du boxer : Porsche et Subaru. L’avantage de cette technique réside dans le faible encombrement en hauteur, ce qui permet d’abaisser le centre de gravité et de bénéficier d’une ligne plus basse, plus fluide et donc plus aérodynamique. Inconvénient : une consommation généralement plus élevée et un encombrement certain en largeur.

En pratique, ce deux litres donne 150 chevaux à 6.400 tr/min et un couple de 196 Nm à 3.200 tr/min. Souple, il se sent en pleine forme à partir de 4.000 tr/min, un régime où il part à l’assaut de la zone rouge dans une sonorité crépitante et évoquant clairement le monde des rallyes. Pourtant, en restant objectif, force est de reconnaître que ce « quatre à plat » manque de souffle pour sa cylindrée. Souple, mélodieux et plein de bonne volonté dans les tours, il se montre plus attachant que performant…

Quant à la consommation, éternel point faible des Subaru, elle reste élevée… Il faudra tabler sur un minimum de 10 litres aux cent, ce qui est assez médiocre. Surtout que ce chiffre s’envole vite à plus de 12 litres !

La boîte est de type mécanique et comporte cinq rapports. Surprenant sur une voiture de ce segment, elle s’équipe aussi d’une gamme courte, comme pour les meilleurs tout-terrain ! Si l’étagement est bon, la commande est plutôt rétive, surtout à froid. Les passages de rapports accrocheurs peuvent être facilités par un élégant talon-pointe.

Tenue de route

Réputées pour leur transmission intégrale, les Subaru ont toujours fait preuve d’une excellente efficacité routière. Quelles que soient les conditions climatiques, les quatre roues motrices assurent une adhérence sans faille et une tenue de route des plus efficace. La nouvelle venue ajoute ici sa botte secrète : une suspension magnifiquement calibrée ! Et je pèse mes mots… Limitant au mieux les mouvements de caisse, elle sera la complice parfaite du conducteur en condition de conduite enjouée ! Si celui-ci décide de ralentir le rythme, elle effacera alors les défauts de revêtement pour préserver un confort au meilleur niveau.

La direction est directe et précise, et permet d’aborder les virages avec beaucoup de sérénité et de confiance. En revanche, on ne peut en dire autant des freins : la pédale est plutôt spongieuse au début et il faudra « taper » plus fort qu’à l’accoutumée pour ralentir efficacement. Rien de bien grave toutefois, au bout de quelques kilomètres, on n’y prête plus aucune attention.

Confort

La silhouette en hauteur autorise une accessibilité sans faille dans l’habitacle. Une fois tombé dans le siège baquet de cette version Sport, on se sent parfaitement calé et prêt à prendre la route… si le volant ne tombait pas si bas ! En dépit du réglage en hauteur de ce dernier, les moyens et grands gabarits auront l’impression d’avoir le cerceau posé directement sur les genoux ! Pour continuer avec les reproches, notons la planche de bord, couverte de plastiques peu flatteurs au toucher. La présentation n’en est pas moins agréable et originale. L’interface multimédia, compilant l’ordinateur de bord (archi complet), la stéréo et la navigation se montre particulièrement conviviale, de par son écran tactile et ses très nombreuses fonctions.

L’habitabilité est très correcte, ce qui n’est pas exactement le cas du volume de coffre, plutôt restreint ! Très lumineux, l’habitacle présente une excellente visibilité périphérique, caractéristique suffisamment rare que pour être applaudie !

Tarif et équipements

Deux niveaux d’équipements sont proposés : Luxury (20.995 €) et Sport (23.995 €). Si le tarif de base est élevé, la dotation de série est plutôt généreuse : jantes alliage en 16 pouces, cruise control, climatisation automatique, antibrouillards, dégivrage des essuie-glaces avant, lecteur CD… La version Sport ajoute les jantes en 17 pouces, les phares au xénon, le contrôle de stabilité, le diffuseur arrière, la radio CD avec 6 haut-parleurs au lieu de quatre, les commandes au volant, les jupes latérales, le pare-chocs avant plus grand, les sièges avant sport,…

La liste d’options est franchement restreinte : la boîte automatique (1.500 € et à quatre rapports), la peinture métallisée à 450 € (plutôt bon marché), l’intérieur en simili cuir (1.695 €), voire en cuir authentique (1.795 €) ou en alcantara (1.795 € également). La voiture peut sur demande, également être transformée en véhicule utilitaire contre 1.000 €.

Conclusion

Si esthétiquement parlant, cette Impreza ne peut compter sur une originalité débordante, elle reste néanmoins typée Subaru dans ses choix techniques. Attachante, la mécanique commence à avouer ses points faibles face à une concurrence sérieusement armée. Il ne nous reste plus qu’à attendre le diesel, qui sera lui aussi un boxer, pour retrouver une poigne plus en accord avec l’excellent châssis… Ou la WRX, avec ses 300 chevaux !