Subaru c’est d’abord des traditions : le boxer et la transmission intégrale symétrique à trois différentiels. C’est une façon passionnée de vivre l’automobile. Avec les défauts de cette qualité. L’Impreza se décline ainsi en trois versions : 2.0R plutôt sage, WRX plus musclée et WRX STi absolument sportive. Ce sont les deux premières que nous avons eues en main.
Restyling
La nouveauté la plus frappante de la dernière évolution est l’adoption d’optiques avant ovoïdes. La calandre plus typée « nouvelle génération Subaru » modernise un peu l’aspect de cette berline aux allures carrées. Les changements se situent aussi au niveau du capot et du bouclier. Ce design extérieur se veut surtout plus aérodynamique. Cela a aussi été l’occasion de retravailler la mécanique.
2.0R
La 2.0 R a changé de moteur. Elle est dorénavant mue par le nouveau bloc Subaru Boxer 2 litres à double arbre à cames en tête développant 160 ch. Le 4 cylindres de 1994 cm³ atmosphérique adopte quatre soupapes par cylindre. L’admission dispose d’un déphasage et le circuit d’air secondaire profite d’une pompe additionnelle. Quand on sait que l’ancienne génération proposait la version de base à 125 ch, on est heureux de voir 35 canassons de plus sous le capot. Alors, quid des performances !
Tranquille
Outre la puissance de 118 Kw à 6400 tr/min, l’Impreza 2.0R développe un couple de 186 Nm à 3200 tr/min. Au final, cela donne une berline dynamique mais pas réellement sportive. Malgré la sonorité du moteur alléchante, on est un peu déçu à la limite. En effet, pour passer de 0 à 100 km/h, il faudra 10 secondes. Et pour la vitesse de pointe, on peut atteindre 210 km/h. La transmission manuelle à cinq rapports dispose d’un débattement court. Elle est agréablement précise. Une version automatique à quatre rapports est envisageable.
Avaleuse
Le châssis de l’Impreza de base dispose d’un amortissement de grande classe. C’est une habitude pour ce modèle, depuis plusieurs générations. On a donc une voiture qui n’en a rien à faire des irrégularités. Elle s’en moque et son conducteur en rigole. La direction est précise. Cette dernière travaille de concert avec la transmission intégrale sans limitation de glissement. Autant dire que la tenue de route est toujours sereine. Par tout temps.
Choix passionnel
Rustre et à l’équipement un peu limite, cette version ne peut séduire que les amateurs de la marque. Malgré ses qualités intrinsèques comme une tenue de route imperturbable, un châssis robuste et un amortissement offrant un grand confort sur routes, on doit faire avec une finition impeccable mais dans un style un peu vieillot. Et pas de banquette rabattable. En plus, pas de Diesel. Certes, Subaru a réussi à diminuer au minimum la consommation du boxer. Toutefois, il faut compter 9 litres d’Eurosuper en cycle mixte, selon les données du constructeur.
WRX au quotidien
La passion est plus encore un moteur indispensable pour céder à la tentation de la WRX. C’est un peu une version civilisée d’une voiture de rallye. Elle est d’ailleurs nettement moins tape-à-l’œil que la STi avec un aileron arrière plus discret. Sous le capot, on trouve un bloc turbocompressé de 2457 cm³ de 230 ch à 5600 tr/min avec un couple de 320 Nm à 3600 tr/min. Et cela change tout…
Imperturbable
Le pilote, on ne parle pas vraiment de conducteur ici, voit face à lui l’omniprésente ouverture dans le capot. Déjà tout un programme. Et cela se confirme vite. Car il ne faut pas faire 2 kilomètres avant de constater que l’on est dans une voiture sportive. Rien que par le maniement de cette boîte redoutablement précise. Côté chrono, elle réussit un passage de 0 à 100 en 7 secondes et est capable d’atteindre 230 km/h. Si le bruit moteur est supportable à rythme légal, on fait concurrence à l’aéroport voisin en poussant le turbo.
Glissement limité
En sortant du parking de l’importateur, on se retrouve assez vite sur de longues courbes pour entrer sur une voie rapide. Le temps étant à l’humidité, on a vite compris que cette voiture a du cœur. Sous-vireuse en entrée de virage, avec un capot fuyant vers l’avant, on arrive facilement à la replacer grâce à sa direction directe. Il faut donner un bon coup de volant pour la placer convenablement. Ensuite, on pourra poursuivre son chemin avec des vitesses en courbe détonantes. Si les conditions sont vraiment dantesques, le sous-virage dominera la glissade qu’il est facile de contrôler grâce au partage 50/50 du couple. Et en sortie de virage, on peut se laisser aller à un survirage maîtrisé. Il faut aussi noter que la Japonaise a de fameux mouvements de caisse en freinage appuyé. Les transferts de masse nécessitent là une certaine habitude de la conduite.
Plus sage
Si on n’est pas tout seul et que les passagers n’apprécient guère l’exercice de style évoqué ci-dessus, on peut se montrer plus sage en anticipant ce caractère. En oubliant ses ambitions de pilotage, elle se montre finalement docile cette WRX. Tout l’art subtil des ingénieurs Subaru de réussir à amalgamer le rallye et la conduite quotidienne bourgeoise. D’ailleurs, le confort des assises, sièges baquet à l’avant, gâtera les dos sensibles. Les oreilles, par contre, doivent composer avec une mélodie mécanique omniprésente. On aime, ou on n’aime pas. Ce n’est pas plus compliqué que cela.
Encore plus
Pour son châssis, Subaru joue nettement la carte du rallye avec cette WRX en proposant une suspension à fort débattement. Plus encore que la 2.0R. Résultat : elle n’a vraiment pas peur des trous et des bosses qu’elle absorbe tranquillement sans gêner les passagers. Un plus indéniable sur nos routes et autoroutes aux nombreuses irrégularités. Comme pour la 2.0R, on aurait quand même pu bénéficier d’un style intérieur moins dépassé. Même si la finition est soignée et de qualité, cela manque de vie. L’équipement n’est pas non plus le point fort de cette Japonaise. Et toujours pas de banquette rabattable.
Gloups
Malheureusement, les ingénieurs ont fait l’impasse sur la sixième vitesse. Coup de blues pour le portefeuille qui voit filer des barils de pétrole avec une consommation dépassant souvent les 12 litres (10,3 litres en cycle mixte officiel). Sans parler des taxes assommantes. On vous avait prévenu : la clientèle Subaru est avant tout un fan club. Même si la Subaru Imprenza WRX peut jouer à la berline classique utilisable au quotidien. Elle existe même en break.
© Olivier Duquesne & Eric Spitzer | Photos WRX : Vroom.be
P.-S. : les jauges concernent la version WRX