Jean-Francois Christiaens

16 SEP 2019

SUV Ferrari : un vrai cauchemar pour les ingénieurs ?

Bentley, Rolls-Royce, Lamborghini et même Aston Martin : tous ont fini par se convertir au SUV. Quant à Ferrari, ce n’est qu’une question de temps : le développement de son « mastodonte » est bien entamé. Mais sa mise au point est visiblement loin d'être une sinécure et son arrivée n'est pas prévue avant 2022 ! 

C’est probablement l’une des voitures à venir les plus controversées. Pour les purs et durs, fans de la marque, un SUV Ferrari s’apparente à un blasphème impardonnable. Pour d’autres, c’est un passage obligé pour assurer la rentabilité… mais aussi la possibilité de rouler en Ferrari en famille ! Dans tous les cas, il semble en tous les cas que le développement ne soit pas une mince affaire !

Un ADN préservé ?

La FF avait déjà affolé les puristes parce que ses roues avant étaient, de temps à autres, motrices. La 488 GTB les avait offusqués, une fois de plus, en raison de son V8 qui passait d’aspiration libre à suralimentation. Alors quelle sera la réaction des fans de la marque à la vue d’un SUV, plus confortable et éventuellement animé par un V6 hybride ? Pour préserver l’ADN, les ingénieurs ont donc fort à faire comme l’a confirmé Michael Leiters, le boss du département technique dans une interview à nos confrères britanniques d’Autocar. Il pense cependant avoir trouvé le bon concept, à même de séduire « ceux qui recherchent un SUV, tout en se différenciant complètement des SUV existants ».

Une plateforme spécifique

Contrairement à l’Urus et au Bentayga qui doivent tous les deux se « coltiner » la (brillante, au demeurant) plateforme du VW Touareg et du Porsche Cayenne, le SUV au cheval cabré profitera d’une base qui lui est propre. Mais qu’il partagera avec d’autres modèles par la suite. Cette plateforme, elle doit pouvoir s’accommoder de moteurs V6, V8 et V12, de solutions hybrides (éventuellement rechargeables) ou non, de deux ou quatre portes, de plusieurs empattements et même, de plusieurs gardes au sol.

Détails techniques ?

Autocar annonce que le SUV profitera d’une suspension pneumatique qui lui assurera une belle garde au sol à basse vitesse et une assiette rabaissée à vitesse plus élevée. Sous le capot, on retrouvera sans doute le groupe hybride rechargeable de la nouvelle SF90 Stradale, mais troquant le V8 biturbo contre un V6. Un V12 serait éventuellement envisagé comme solution haut de gamme.

Le plus gros challenge ? L’habitacle !

Toujours très orienté vers le conducteur, l’habitacle d’une Ferrari devra ici se montrer plus convivial. « Comment combiner la sportivité à une présentation plus confortable ? » se pose comme question Michael Leister. Ce qui amène une autre question « Quel est l’ADN de Ferrari en matière de confort ? ». Bref, les choix marketing et techniques qui se dressent face aux têtes pensantes de Maranello sont nombreuses. Et même s’ils ne constituent sans doute pas la majorité de la clientèle, les mordus de la marque attendent certainement SUV au tournant…
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