Avec sa garde au sol plutôt élevée, la New Ignis donne un bon panorama de la circulation alentour. On pourrait croire qu’elle avale aisément les dos d’âne et plateaux ralentisseurs ; et bien non ! La faute à l’essieu trop rigide et à une suspension manquant de retenue de détente qui fait rebondir bagages et passagers. Car c’est bien du côté des suspensions que le bât blesse. Bruyantes sur route défoncée, elles sont aussi responsables du pompage de la caisse sur autoroute. Paradoxalement, la voiture se comporte mieux sur gros pavés, tout en ayant parfois quelques tressautements déroutants. À l’avant on a droit à des jambes McPherson et des barres stabilisatrices et à l’arrière, des ressorts hélicoïdaux. Ceci dit, sur route secondaire et en ville, le confort n’est pas condamné et la voiture est globalement agréable grâce au pouvoir filtrant des suspensions.
Fier de son MultiJet
Heureusement le moteur est velouté. Normal, c’est le MultiJet de Fiat que Suzuki a choisi pour sa New Ignis. Choix judicieux. La consommation, tout d’abord, dépasse difficilement le 5,5 litres de moyenne (6,2 litres en ville). Le bruit, ensuite, est quasi absent dans l’habitacle. Ce moteur turbo Diesel 16 soupapes, de 1248 cm³ à injection directe par rampe commune de deuxième génération est toujours aussi fabuleux. Ce 4 cylindres en ligne compact est capable de produire plusieurs injections à chaque tour de moteur, indépendamment dans chaque cylindre, pour accroître le rendement de combustion. Dès lors, la petite Japonaise développe 51 kW à 4500 tours minute et un couple de 170 Nm à 2000 tours minute. De plus, elle satisfait aux normes Euro IV avec des émissions CO2 de 133 g/km seulement. Question performances, la New Ignis Diesel se débrouille honorablement avec une vitesse de pointe de 155 km/h. Certes, le 100 km/h se passe après plus de 14 secondes, départ arrêté. Mais à ce prix-là, on a droit à une voiture coupleuse qui reste facile à conduire sur grand route. Le mouvement de roulis est bien contrôlé compte tenu de la hauteur de caisse. On regrette quand même des passages de rapport qui coincent parfois, surtout pour passer la marche arrière. Ça accroche durement !
Modularité limitée, rangement astucieux
La qualité perçue est toujours ternie par des matériaux guère enthousiasmants. Ceci dit la qualité d’assemblage et la finition sont bonnes et la conception ne manque pas d’astuces. Bon, le cache-bagages n’est pas des plus pratiques, mais pour le reste ça va plutôt bien. Les espaces de rangement sont nombreux et même vastes parfois. Un tiroir sous le siège droit peut libérer de la place dans la boîte à gants si on y place les documents de bord. Si on ne peut pas avancer ou reculer le siège arrière, on peut changer son inclinaison, de manière indépendante à droite ou à gauche. De quoi compenser une assise un peu molle, à l’arrière comme à l’avant d’ailleurs. L’esthétique extérieure amusante n’est pas aussi flagrante dans l’habitacle. La faute aux plastiques. Néanmoins, on peut profiter pleinement de cette petite familiale à mi-chemin entre le SUV et la compacte classique. La direction assistée électrique à crémaillère n’a pas les défauts habituels de ce type d’assistance. Elle donne de bonnes infos sur la route et la position des roues. Les freins avant à disque et arrière à tambours remplissent parfaitement leur tâche, l’ABS et l’assistance au freinage intervenant efficacement. Bien sécurisée, l’Ignis est correctement équipée, sans toutefois offrir beaucoup d’apports automatiques comme le détecteur de pluie, par exemple. Mais on regrette surtout l'absence de réglage de la colonne de direction !
Ce qui change
Par rapport à l’ancienne version, que Suzuki a bien fait d’améliorer, cette Ignis 5 portes a une face avant plus robuste, des pare-chocs massifs, une grille de radiateur moins gentille, de vastes surfaces vitrées et une hauteur de caisse faisant gagner 17 cm de garde au sol. Elle a en outre l’apparence d’une voiture bien assise au centre de gravité assez bas caractéristique des compactes. Outre son changement physique, la New Ignis gagne en volume de coffre grâce à sa profondeur, atteignant ainsi une valeur d’un petit 236 dm³. Banquette arrière rabattue, ce volume passe à 526 dm³. L’espace aux jambes arrière a aussi progressé par rapport à l’ancienne version. On peut en déduire que cette voiture atypique du segment B peut séduire les automobilistes désireux d’avoir une voiture “autrement” tout en restant discrets. Et puis, la New Ignis a la qualité en rapport avec son prix (12999 € sans airco - 13999 € avec airco), ni plus, ni moins.
© Olivier Duquesne