La Suzuki Swift a un style sportif et robuste. Les roues sont posées aux extrémités ce qui donne une grande stabilité et un dynamisme certain. Le constructeur automobile entend aussi rappeler qu’il est un leader dans le monde de la moto. Alors, autant essayer de diffuser une partie des gènes des deux roues dans cette petite citadine nerveuse. Tournant radical de la marque, les concepteurs sont allés voir « en dehors du Japon » dixit le dossier de presse. Ce qui explique peut-être ce look familier. Néanmoins, la Swift est destinée au marché international et pas uniquement pour nous, les « vieux » Européens. Être pratique Avoir une belle gueule c’est bien, mais il faut encore avoir d’autres atouts charme. On a déjà parlé du prix, mais ce serait trop réducteur. En s’inspirant de la Mini, la Swift a aussi adopté un pare-brise panoramique qui améliore la visibilité. Bon, là c’est un peu du recopiage, tout comme la voie large, mais Suzuki a aussi innové. Il existe, par exemple, une version 5 portes très pratique pour les petites familles. On note également un tableau de bord avec une référence au monde de la moto grâce au compte-tours avec le zéro placé tout en bas. Mais encore… Le coffre est petit avec 213 litres, normal vu le gabarit. Toutefois, la banquette peut être complètement repliée de manière à offrir une zone étendue et parfaitement plate et 562 litres de volume. Ce plancher plat, la Swift le doit à ses suspensions arrière non intrusives. Si on monte un peu en gamme (GL), le volant est multifonction et la banquette se rabat en 60/40 et se replie totalement. Le haut de gamme (GLX) s’offre même le luxe d’un verrouillage - déverrouillage et d’un démarrage clé en poche, de jantes alu, de feux antibrouillard, d’airbags latéraux, de l’air conditionné et d’airbags rideaux à l’avant et à l’arrière. 1300 Notre modèle d’essai avait le moteur qui entame la carrière Swift. Il s’agit d’un bloc essence à 4 cylindres de 1328 cm³ à injection multipoint. Elle revendique ainsi une puissance de 92 chevaux (68 kW) pour un poids entre 970 et 1000 kg. Le tableau des performances assure une vitesse maximale de 175 km/h. On n’a pas reçu les chiffres d’accélération, mais à vue de nez, cela doit tourner autour des 11 s pour le 0 à 100 km/h. Notre modèle d’essai était doté de la boîte robotisée. En mode automatique on a certes le petit temps de réaction habituel de ce genre de système, mais il est relativement discret. Néanmoins, la boîte est même plutôt intelligente car elle peut sauter un rapport. En mode manuel, il faut travailler du levier : rien au volant. Par contre, le bruit est omniprésent en kick down ou si l’on veut atteindre la vitesse de pointe. Plaisir La Japonaise se montre très maniable et sur la route, la Swift nous a séduite par la suspension bien équilibrée. On est confortablement installé, pas trop secoué tout en gardant des sensations au volant. La Swift peut donc virevolter sans pour autant ruiner les vertèbres. La petite mesure 3695 mm de long sur 1690 mm de large avec un porte-à-faux quasi inexistant. La suspension avant utilise des bras inférieurs, un carter de direction et des supports moteur attachés à un sous-châssis. Le but : rigidifier, stabiliser et diminuer les bruits de roulement. À l’arrière, Suzuki a placé une suspension à essieu de torsion. Cette configuration diminue les masses non suspendues tout en contrôlant l’angle de carrossage et le pincement. On a pu constater l’efficacité de l’ensemble sur les pavés proposés par le road-book. On n’était vraiment pas ballotté et cela passait de manière relativement silencieuse. Pour sa part, la direction assistée s’est révélée directe. Y’va y avoir du sport L’importateur nous avait proposé, nous site Internet, une version « jeune » avec un aileron et une allure plus sportive, mais le moteur était toujours le 1300 des autres Swift du parc. Après l’été, on pourra aussi craquer pour un 1.3 Diesel de 70 ch construit par Fiat. Les plus mordus devront encore attendre un peu avant l’apparition d’une version GTI prévue pour 2006. On annonce aussi l’arrivée d’une version coupé cabriolet. Par contre, le 1500 essence risque de ne jamais être importé car il coûte bien trop cher en taxes… La Belgique a beau être dans le top 3 des pays européens les plus agréables, on doit toujours composer avec la rage taxatoire ! Rigidité et sécurité D’aspect, la Swift est coulée dans un bloc tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Suzuki a d’ailleurs insisté sur la rigidité de la petite Japonaise. L’habitacle n’est pas hype, certes, mais il est ergonomique et semble fait pour durer. On peut aussi signaler le niveau d’équipement du « bas de gamme » GA. Ce n’est plus le GA minimaliste « d’avant ». On a d’office la direction assistée, le double airbag, l’ABS avec EBD, l’aide de freinage d’urgence, etc. Preuve que l’aspect sécurité n’a pas été négligé. Pour limiter les ardeurs inutiles, Suzuki a même pensé à intégrer un indicateur de consommation immédiate sur la console centrale. En cycle moyen, elle sirote 6,1 litres aux 100 km. Pour le reste, les concepteurs de la Swift ont fait de gros efforts pour la protection des occupants avec une structure légère avec zones déformables. Mais elle protège aussi les piétons en cas d’accident grâce à des parties déformables du capot, des passages de roue et des essuie-glaces. Le pare-choc avant, pour sa part, est fabriqué dans un matériau déformable. Enfin, ce qui ne gâche rien, la Suzuki sera à un prix imbattable de moins de 10.000 euros en version de base. Prometteuse et au design européen, la petite Suzuki est bien sympa en tout cas. © Olivier Duquesne