Style
Déjà craquante dans ses variantes de base, avec son look souriant rappelant un peu la Mini, elle se pare ici de tous les attributs d’une sportive : double sortie d’échappement, becquet arrière, boucliers avant et arrière retravaillés,… Le résultat final est plutôt sympa ! Toutefois, notre exemplaire était équipé d’un kit de carrosserie sport, qui ajoute quelques stickers façon « carbone-kevlar » sur le capot et qui n’est pas d’un goût très sûr. Surtout si le dit sticker est mal collé et présente de nombreuses bulles d’air, comme sur notre exemplaire… A éviter donc…
Moteur
Pour réussir une bonne petite boule de nerf, il faut un moteur de cylindrée raisonnable, 1.6 l fait parfaitement l’affaire, assez poussé et allant chercher ses chevaux haut dans les tours ! Rien à redire pour celui de cette Suzuki, il remplit parfaitement ces pré-requis ! Cubant 1.586 cm³ exactement, il développe 125 chevaux à 6.800 tr/min et un couple de 148 Nm à 4.800 tr/min. Soit, à peu de choses près, les mêmes valeurs que sa rivale de chez Citroën. Avec une masse de 1.100 kilos, le rapport poids-puissance est avantageux.
A l’usage, ce moteur fait preuve du tempérament sportif que l’on attendait de lui. Sous la barre des 4.000 tr/min, il est élastique, fonctionnant comme n’importe quel seize-cent. Au-delà, c’est un festival : plus rien ne l’arrête, hormis le rupteur, et sa rage de vouloir grimper toujours plus haut dans les tours fait plaisir à voir… et à entendre ! Car, que l’on ne si trompe pas, sa sonorité rageuse est bien en accord avec la philosophie de l’engin. Heureusement, les acousticiens de la marque ont réussi à jongler avec le son, rendant le moteur relativement silencieux à faible charge, mais lui redonnant toute sa verve lorsqu’il s’agit de mettre des gaz !
La boîte manuelle qui lui est accouplée présente cinq vitesses et se montre parfaite sous tout… rapport ! Hormis peut-être, celui justement d’en manquer un, de rapport… Le levier tombe bien sous la main et les vitesses passent sans rechigner. L’étagement est court et resserré, ce qui correspond parfaitement au tempérament de l’engin.
Tenue de route
Manifestement, les responsables du comportement routier de cette Swift Sport se sont lâchés ! Quelle joie de vivre ! Un véritable kart à manier, qui se montre parfaitement amorti sur toutes les surfaces. Bien sûr c’est ferme, mais on a connu pire. Le principal, c’est le maintien de la caisse qui reste idéal. Le train avant est tranchant et la direction parfaitement calibrée permet de l’inscrire avec précision dans les courbes. Quant au train arrière, un lever de pied en courbe peut l’aider à se placer idéalement. Voilà donc une petite auto, très vive et amusante à manier sur routes sinueuses, ce qui tranche véritablement avec la morosité de pas mal de soi-disantes sportives d’aujourd’hui. Surtout que l’ESP ne vient pas gâcher l’affaire, restant discret et efficace dans toutes les situations. Il est, qui plus est, entièrement déconnectable. Enfin, les freins sont progressifs, puissant et endurants.
Confort
Evidemment, s’agissant d’une petite sportive, le confort est assez relatif. Mais c’est moins pire que prévu ! Tout d’abord, l’habitacle fait la part belle à une sportivité non feinte, grâce en particulier aux sièges baquets, à la finition très sportive. En revanche, notre modèle, équipé du kit sport, disposait d’un vilain sticker façon carbone-kevlar entourant les ouïes de ventilation, et imitant celui posé sur le capot. Se détachant lamentablement, il jurait dans cet habitacle pourtant bien assemblé. Heureusement, il ne s’agit là que d’une option.
Un gros reproche toutefois : la position de conduite. N’étant pas particulièrement petit de nature (1m88), votre serviteur n’a pu trouver une situation idéale. La faute en incombe au siège qui ne descend pas suffisamment. Se retrouver derrière le volant d’une telle sportive assis comme dans une camionnette, cela a de quoi frustrer ! Le volant lui-même, a lui aussi sa petite part de responsabilité, car il se trouve être seulement réglable en hauteur et non en profondeur. L’habitabilité est correcte, tant à l’avant qu’à l’arrière où seule la vision est perturbée par les deux sièges baquets avant. Le coffre présente une contenance juste suffisante, pour la catégorie s’entend. Avec 213 litres, volume qui peut grimper jusque 495 litres, il vaudra mieux louer un fourgon pour déménager le beau-frère.
Ensuite, la suspension est clairement typée sportive, mais elle ne brise pas autant les vertèbres qu’attendu. De là à descendre sur la côte d’Azur… Ferme, mais bien amorti donc. Il n’y a donc rien à redire, s’agissant d’une sportive. Au sujet de l’insonorisation, un moteur tournant sur une démultiplication aussi courte (il mouline à 4.000 tr/min à 120 km/h) ne peut que se faire entendre sur autoroute. Alors oui, c’est sûr, il y a plus silencieux, mais là encore, pour peu que l’on s’en tienne aux vitesses légales, il est possible de ne pas se faire exploser les tympans ! Sur autoroute, le moteur lance un cri lancinant digne d’un ventilateur affolé, mais cela reste relativement contenu. A vouloir forcer le rythme, le petit seize-cent s’exprimera alors d’une voix nerveuse qui aura vite fait de lasser l’auditoire…
Tarifs et équipements
Vendue 16.499 €, la Swift Sport est de plus de 1.000 € plus chère que sa rivale directe, la Citroën C2 VTS. L’équipement de série est heureusement très correct, plus complet en tout cas que celui de la rivale française : airbags frontaux, latéraux et de tête, air conditionné automatique, phares antibrouillards, ordinateur de bord, contrôle de stabilité, radio CD-MP3, jantes en alliage de 17 pouces,…
La consommation moyenne reste élevée pour une si petite cylindrée, avec plus de 8,5 l/ 100 km. Une moyenne réalisée en roulant normalement et sur un parcours mixte.
Conclusion
Attachante, cette petite Suzuki nous a réconcilié avec les petites sportives. Son moteur nerveux et pêchu, son comportement routier joueur et sa présentation dynamique auront été autant de coups de cœur. Voilà vraiment un engin à recommander pour les nostalgiques ! Même si, signe des temps, l’équipement n’a plus rien de dépouillé. A quand une version spartiate pour (encore) plus de sportivité ?