Aux yeux de certains aventuriers, le Dakar : « c’était mieux avant » ! C’est aussi ce que pense Patrick Zaniroli, le Directeur sportif du Dakar de 1994 à 2005. L’organisateur du Rallye des Princesses et du Rallye Neige et Glaces avait envie de retrouver l’esprit du rallye-raid du temps de Thierry Sabine. À l’époque, l’épreuve pouvait se résumer ainsi : « une course réservée aux amateurs où les pilotes officiels ont leur place ! ».
La TransAfricaine Classic entend retrouver cet esprit d’aventure sur les terres du sud de l’Europe et du nord ouest africain. Cela fait d’ailleurs deux ans que Patrick Zaniroli réfléchit à l’idée de rallier Paris à Dakar dans la grande tradition d’antan… Projet qui se concrétise et qu’il nous a présenté lors du salon du 4x4 de Val d’Isère.
Épreuve de régularité
« La TransAfricaine Classic est destinée à ceux qui veulent vivre l’aventure avec des budgets raisonnables. » Ce rallye-raid est aussi une compétition, mais de régularité. Ce n’est pas forcément le plus rapide qui gagnera, mais celui qui réussira le temps le plus proche de celui établi par l’organisation. La moyenne des secteurs de régularité des étapes tournera en général à moins de 50 km/h. L’arrivée sera secrète et l’orientation se fera au road-book et à la boussole. Certes, le GPS ne sera pas interdit mais Patrick Zaniroli nous a affirmé « que tout a été prévu pour qu’il soit inutile ». De plus, le règlement pénalisera surtout les plus rapide… Autant dire qu’on pourra prendre le temps de traverser les dunes. Sans trop traîner non plus. En prime, les bivouacs se feront au milieu de nulle part et pas « sur des pistes d’aéroport ».
Pour qui ?
Cette épreuve se déroulera du 1er au 19 novembre 2006, mais sachez que les organisateurs seront présents au Brussels Rétro Festival de Bruxelles du 21 au 23 octobre pour la présentation de l’épreuve. Elle est destinée à tous les aventuriers amateurs ou pilotes désireux de vivre l’esprit rallye-raid à bord de véhicules d’avant 1996. La régularité historique concerne les véhicules à vocation tout-terrain ou non d’avant-guerre à 1996. La régularité classic s’adresse aux véhicules à vocation tout-terrain de 1987 à 1991 et de 1992 à 1996. De plus, la « caravane » comprendra aussi les véhicules d’assistance ouverte à tous les 4x4 et camions de 1986 à nos jours ainsi qu’à des véhicules plus récents engagés par des marques dans le cadre d’opérations sur mesure. Chaque véhicule sera équipé d’un arceau de sécurité et doit bénéficier d’une autonomie de 600 km en utilisant du carburant vendu à la pompe dans les pays traversés. Les pilotes devront bien sûr porter un casque et être arrimés avec un harnais. Patrick Zaniroli a toutefois dû faire l’impasse sur les motos pour cette première édition, à regret mais « l’engagement de motards nécessite une infrastructure lourde pour leur sécurité ». Peut-être pour la prochaine édition…
Combien
Pour répondre au défi de retrouver la saveur d’antan, le budget par équipage à prévoir tourne aux alentours de 25.000 euros. Le montant précis de droits et les modalités d’engagement seront précisés en décembre, mais les personnes intéressées peuvent déjà se renseigner auprès de Patrick Zaniroli via son site Internet dont le lien est indiqué ci-dessous. Ceux qui se décideront avant avril 2006 auront même droit à des droits minorés. En tout cas, l’organisation a prévu des moyens de secours importants et appropriés à une course de voitures et camions dans le désert. Il comprend des 4x4 médicalisés, un hélicoptère, un mini hôpital de campagne et une assurance rapatriement sanitaire. Par ailleurs, tous les équipages devront disposer d’un téléphone satellite.
Le parcours
Il est clair que le détail du tracé est encore secret, mais on sait déjà que les concurrents partiront de Paris vers l’Espagne ou Sète pour traverser ensuite la Méditerranée et rejoindre les pistes marocaines avant le sable de Mauritanie, les pistes du Mali et puis le rush final au Sénégal. Les étapes représenteront environ 400 km de pistes. Le passage de l’épreuve sera aussi l’occasion pour l’organisation d’aider les populations locales avec l’aide d’associations humanitaires spécialisées. Le projet devra être durable et autonome et répondre aux besoins définis lors des reconnaissances.
Soutiens
Patrick Zaniroli espère bien convaincre « entre 100 et 150 candidats à l’aventure ». En tout cas, cette épreuve a déjà reçu le soutien de grands noms du rallye-raid comme René Metge ou Jacky Ickx. Des pilotes qui ont connu l’aventure du Dakar à bord de 4x4 à ponts rigides, sans GPS et avec beaucoup d’huile de coude pour désensabler ou pour slalomer entre les dunes. Un bien beau projet !
© Olivier Duquesne Source : Patrick Zaniroli