Les batteries au lithium des voitures électriques et hybrides rechargeables actuellement sur le marché, utilisent toutes un électrolyte liquide pour transporter les ions entre l'anode et la cathode (le pôle positif et le pôle négatif). Cependant, de nombreux constructeurs fondent de grands espoirs sur une nouvelle génération de batteries à électrolyte solide. Celles-ci seraient pratiquement insensibles à la température (une faiblesse des batteries à électrolyte liquide) et pourraient donc se charger beaucoup plus rapidement, perdre moins d'autonomie à basse température et être pratiquement à l'abri de la dégradation. Toyota, entre autres, a annoncé l'année dernière qu'il souhaitait commercialiser très prochainement un véhicule électrique équipé de cette nouvelle technologie.

Projet sans cesse reporté ?

Mais bien que de nombreux constructeurs aient annoncé le lancement prochain d’un VE doté d'une batterie solide, les projets sont souvent annulés juste à la fin. Gene Berdichevsky, ingénieur chez le spécialiste Sila Nanotechnologies, pense savoir pourquoi : il affirme dans un article que les batteries à l'état solide sont loin d'être exemptes de problèmes comme on le prétend souvent. Non seulement elles souffrent, comme les batteries à électrolyte liquide, de la formation de dendrites (dépôts qui se forment pendant l'utilisation et augmentent la résistance interne), mais les électrolytes solides finiraient par développer des microfissures qui pourraient entraîner des dommages irréversibles.

Difficile à produire

En outre, le processus de production des batteries à l'état solide est si radicalement différent de celui de la génération actuelle de batteries au lithium que les investissements nécessaires dans les installations de production feraient grimper les coûts, rendant le projet peu viable financièrement.

Manque d’objectivité ?

Notez que Berdichevsky n'est peut-être pas parfaitement objectif. Sa propre entreprise est spécialisée dans le développement de cellules lithium-ion « traditionnelles », et son objectif principal est de rendre les batteries que nous connaissons aujourd'hui moins chères et plus performantes. Par exemple, il développe l’utilisation d’anodes en silicium, ce qui éliminerait également le besoin de nickel et de cobalt pour les cathodes, et il veut remplacer les membranes polymères actuelles par des membranes en céramique. En termes clairs, cela signifie que les principaux inconvénients des batteries traditionnelles au lithium seraient fortement réduits, tandis que le prix de revient diminuerait de façon spectaculaire.