Votre petit neveu vous l'avouera sûrement sous le sceau du secret: la première pièce qu'il a remplacée sur son scoot n'est autre que son variateur! Pour rappel, et en restant simple, le "vario" fait office de boîte automatique a variation continue, et fonctionne avec la force centrifuge. Le principe? Le régime moteur entraîne les galets soumis à une force centrifuge vers l'extérieur, déplaçant le vario et donc modifiant la profondeur de la gorge dans laquelle passe la courroie de transmission. Le diamètre de la poulie varie donc, modifiant de facto le rapport de transmission. Tout est ici affaire de compromis entre puissance, couple, fiabilité et sensations. Les constructeurs sont tenus à de nombreuses contraintes, dont des normes de bruit et de pollution, qui peuvent influencer certains choix et réglages.

Des watts!

Grande est donc la tentation de modifier les caractéristiques d'origine pour privilégier un comportement plutôt qu'un autre. Le changement du vario n'a en général qu'une finalité, améliorer les performances! De nombreux produits existent sur le marché, et pour chacun d'eux, une infinie variété de réglages. Difficile d'y voir clair sans l'aide éclairée d'un professionnel. Nous nous sommes donc tournés vers Pascal Schmitz, le souriant patron de l'enseigne Sud Motos, concessionnaire exclusif Yamaha à Bruxelles (le Schmitz du "Baele et Schmitz", pour ceux qui ont assez de bouteille pour avoir fréquenté ce fameux bouclard du début des années '80'!). pascal nous conseille de monter du Malossi, le Multivar 2000 MHR, peut-être pas le plus performant, mais en tous cas d'une fiabilité sans reproche.

De la tranquillité…

Cet aspect nous paraît fondamental, il ne s'agit pas de payer une amélioration des performances par des entretiens ou des remplacements de pièces systématiques. Pascal nous assure que ceux qu'il a déjà montés ne demandent pas plus d'attention que les pièces d'origine. Le choix des galets influe directement sur le résultat obtenu. Plus le galet est léger, plus il retarde la fermeture du vario, plus il augmente le régime moteur, et donc fait travailler le moteur dans une plage de régime plus élevée. Jusqu'où aller sans aller trop loin? Toujours sur les conseils de Pascal Schmitz, nous optons pour un panachage de galets de 16 et 18 grammes. Après deux mille kilomètres d'expérience, nous pouvons vous dire que, oui, le Tmax "s'arrache" encore mieux qu'avant à la moindre sollicitation de la poignée, avec un régime moteur un peu plus élevé et, non, la consommation n'a pas augmenté: nous étions à 5,12 l/100, nous en sommes à 5,01 l. Nous prenons toutefois garde à ne pas essorer la poignée à tout bout de champ, nous avons passé l'âge de votre petit neveu! Et sur autoroute à 120 km/h, le régime moteur n'a pas augmenté. Conclusion, que du mieux, hormis peut-être le bruit du moteur qui reste plus haut dans les tours en accélération…