Le 12 mars 1947, alors que l’Italie se remet doucement de plus de cinq années de guerre sans merci, le son d’un moteur sophistiqué résonne dans la région de Modène. Ces jappements rageurs annoncent l’espoir, le renouveau et une formidable épopée. Le moment est historique, mais personne ne le sait encore.
V12 de 1,5 litre !
Le châssis tubulaire en acier, les suspensions archaïques et les freins à tambour ne semblent pas d’un grand avant-gardisme, mais la mécanique mérite le détour. Certes, le cœur battant ne développe que 118 chevaux, mais ces canassons de feu proviennent d’un V12 de… 1,5 litre de cylindrée ! Une puissance spécifique époustouflante pour l’époque et un régime moteur tutoyant les 7.000 tr/min. L’ingénieur, Gioacchino Colombo, vient de créer l’un des moteurs les plus légendaires de son époque.
La première victoire
Le 24 mai 1947, la 125 S participe à sa première course, avec Franco Cortese au volant. Après avoir dominé la course, la voiture italienne doit abandonner, sur problème de pompe à essence. Des débuts très prometteurs. Et de fait, deux semaines plus tard, Franco Cortese remporte la première victoire, au Grand Prix de Rome. Sur les 14 courses disputées en 1947, la Ferrari s’impose à six reprises. Alfa-Romeo, Maserati et Talbot-Lago savent dès lors qu’un nouveau concurrent est né.
70 ans plus tard
Face à la LaFerrari, l’évolution est considérable. Si l’on compte toujours douze cylindres, la dernière venue promet 963 chevaux grâce à une combinaison hybride, soit… 845 chevaux supplémentaires. Evidemment, les performances sont d’un tout autre monde, mais l’ancêtre a pour elle, une incroyable légèreté (750 kg) et le charme des voitures de cette époque. Ce n’est pas un monde qui les sépare, mais un univers. Choisissez le vôtre ! Ou justement, ne choisissez pas…