On aime… ou pas !
Reprenant les éléments stylistiques typiques des Volvo actuelles, cette C30 se distingue néanmoins par sa taille et son architecture à trois portes. Si tout le monde n’est pas toujours d’accord sur la finesse de l’esthétique, on ne peut lui reprocher de manquer de caractère. Une personnalité jeune, on l’a dit, mais évoquant clairement les P1800 ES (break de chasse) et 480, notamment dans le traitement du haillon arrière. Un style particulier qui entache toutefois la visibilité arrière et de trois quart arrière. Notre D5 était dotée d’un kit de carrosserie comprenant jupes, spoiler et autres extensions bodybuildées qui lui conféraient un style agressif. Les jantes anthracites participent également à cette impression.
Moteurs modernes… en diesel !
Si les moteurs essences ne sont plus tout frais, les diesels, en revanche, sont de la dernière génération. Et pour cause, ils sont puisés des étagères du groupe PSA, du moins pour le 1.6 et le 2.0. La D5, elle, reprend le moteur 5 cylindres Volvo de 2.4 litres de cylindrée.
Le 1.6 l de 110 chevaux et 240 Nm (voire 260 avec l’overboost) est donc parfaitement connu des lecteurs de Vroom.be, ce moteur a en effet fait l’objet d’un essai avec les Peugeot 207 et Citroën C4. Toujours aussi sobre, doux et silencieux, il enchante par son onctuosité. La boîte à (seulement ?) 5 rapports qui lui est accolée ne mérite, elle aussi, que des éloges : précise, les rapports s’engagent sans y penser dans un verrouillage net. Niveau performances, ce moteur se trouve logiquement plus à la peine que sous le capot des deux Françaises. Avec une masse de près de 1,4 tonne à vide, les 110 chevaux paraissent du coup un peu faibles. Si on ne retrouve que peu de sensations dans le bas du dos, cette version suffit pourtant largement à s’insérer dans le flot de la circulation. Pour effectuer un chrono sur une spéciale de rallye, en revanche, il faudra se tourner vers une autre version !
Une version comme la D5, par exemple, nettement plus vigoureuse avec ses 163 chevaux, mais malheureusement d’office affublée d’une boîte automatique niaise et complètement dépassée dans sa logique de fonctionnement. Mais revenons au moteur : il s’agit du bien connu 5 cylindres de 2,4 litres fournissant 163 chevaux et 340 Nm. On peut regretter ici le choix de l’importateur, faisant l’impasse sur la version à 180 chevaux et 350 Nm. Mais, soyez rassurés, il reste toujours suffisamment de puissance que pour faire des adieux sincères à son permis… Même dans cette version fiscale, ce moteur est toujours aussi enthousiasmant. Quoiqu’il s’exprime de manière fort peu discrète : en accélération, c’est sa voix de baryton, caractéristique de ses cinq cylindres, qui domine ; mais à régime stabilisé, il retrouve une certaine discrétion. Bref, une brève impulsion sur l’accélérateur donne des ailes à la C30.
Un enthousiasme toutefois freiné par la boîte automatique. Comme expliqué ci-dessus, elle ne peut soutenir la comparaison face aux réalisations les plus récentes : lente, dénuée d’intelligence, elle passe directement au rapport supérieur au lever de pied. Rétrogradages au freinage ? Connaît pas… Ne parlons pas non plus d’un éventuel mode sport… Quant à la fonction séquentielle, tout aussi lente, elle ne sert, pour ainsi dire, à pas grand chose. Cependant, il ne faut pas tout jeter en bloc, et l’on peut apprécier sa grande douceur lors des changements de rapports, ce qui rend les embouteillages moins pénibles.
Tenue de route saine et efficace
Si la plus petite version diesel ne risque pas d’affoler le train avant, il en est autrement avec la D5, dont le couple a tôt fait de perturber la motricité, sur chaussées humides du moins. Le comportement reste sain et très efficace, bien aidé par une direction précise et donnant un fidèle rendu de l’état de la route. Bon on vous l’accorde, la Suédoise n’est pas très joueuse, pas spécialement encline à passer les courbes à l’équerre, mais au moins le comportement a t’il le mérite de mettre immédiatement le conducteur en confiance. Quant au châssis sportif de notre D5, il n’apporte pas grand chose, si ce n’est de belles jantes, une plus grosse adhérence sur sol sec (mais un plus gros risque d’aquaplaning sur chaussée humide) et un confort un peu détérioré. Bref, si le look n’est pas votre priorité, n’hésitez pas à en faire l’économie.
Le freinage est puissant et progressif (surtout pour la 1.6D), mais la pédale donne un ressenti un peu spongieux à l’attaque. Une simple question d’habitude, qui ne mettra pas vos jours en danger !
Confort typé Volvo
Marotte de la marque : nous concocter des sièges de derrière les fagots ! Moelleux, soutenant bien le corps, ils sont les parfaits alliers des longs trajets ! Tant à l’avant qu’à l’arrière, qui plus est ! Si les passagers arrière voyageront donc confortablement, il leur faudra faire quelques exercices d’assouplissement pour accéder à leurs places respectives. A ce sujet, on ne peut que déplorer l’absence de mémoire des sièges avant.
Très clairement, Volvo entend jouer la carte du confort vis-à-vis des concurrentes que sont les Audi A3 et BMW série 1. N’en attendez cependant pas une suspension « tapis volant », le toucher de route est plus ferme que soyeux, surtout dans le cas de la D5 qui retransmet fidèlement dans les vertèbres, les ornières et autres raccords d’autoroute. Assez étonnement, les pavés (une autre variante du folklore routier belge) sont remarquablement filtrés. Bon point aussi pour la climatisation, qui fonctionne parfaitement et en silence, et à l’insonorisation, sauf dans le cas de la D5, qui gronde assez sourdement en accélération. Enfin, et là encore il s’agit d’une spécialité de la marque, l’ergonomie ne supporte pas la critique : tout tombe parfaitement sous le sens… et sous la main !
Pour terminer, un petit mot sur la finition : elle est absolument remarquable en tout point… Sauf en ce qui concerne le porte-bagage, à croire que le responsable de ce désastre est un adepte du camping. Ici, il ne s’agit non pas de tirer simplement sur un rideau, mais bien de monter une bâche par dessus les bagages. Une opération qui se révèle chaotique à souhait et qui sent le bricolage à plein nez ! Absolument indigne d’une voiture de ce prix ! Sans compter que le volume du coffre est insuffisant (251 litres) et difficile d’accès.
Tarifs coquets
Si Volvo propose une alternative valable aux A3 et autres série 1, on ne peut dire qu’elle soit bradée ! Comptez un prix de base de 21.250 € pour la 1.6 diesel, qui en échange, ne vous donne pas grand chose, niveau équipement : pour l’air conditionné automatique, le volant en cuir, les jantes alliage, le régulateur de vitesse ou des mesquineries du style porte-lunettes ou porte-gobelets, il faudra mettre la main au portefeuille. Quatre versions sont disponibles, quelque soit la motorisation (T5 exceptée) : version de base, Kinetic, Momentum et Summum. Si cette dernière est vraiment pléthorique, le meilleur compromis semble être la Kinetic, qui pour 1.400 € supplémentaires, offre la climatisation automatique, les jantes alliage, le volant et le pommeau de levier de vitesse en cuir,… Parmi les options qui valent le détour, notons le BLIS (qui prévient de l’angle mort) à 600 €, le chargeur CD en façade à 400 €, la sellerie cuir ( 1.500 €, de série sur Summum),… Enfin, précisons que la C30 D5 est affichée à 25.600 € dans sa version de base… Ouille !
A titre de comparaison, une Audi A3 est affichée à 21.270 € dans sa version 1.9 TDI (105 chevaux) Attraction (la version de base) et la BMW 118d (122 chevaux) à 22.700 €.
Pour clore ce chapitre, ajoutons enfin que si la 1.6D s’est montrée très sobre (une remarque habituelle pour ce moteur), avec une moyenne de 6,5 litres aux 100 kilomètres, la D5 a fait preuve d’une gloutonnerie nettement plus prononcée : 9,7 litres de moyenne !
Conclusion
Il s’agit incontestablement d’une entrée réussie dans le segment des compactes branchées. Le style y est certes pour beaucoup, mais cette C30 y ajoute quelques spécificités chères à la marque, comme une belle finition et un confort de bon aloi. Des deux versions essayées, notre choix se porte sans hésitation sur la 1.6 D, bien plus homogène. La D5 ne démérite pas, se montrant évidemment nettement plus « pêchue », mais sa boîte automatique lente détériore le plaisir de conduite et son prix semble franchement exagéré. Un retour à la raison en quelque sorte…