13 mai
Notre hôte, un homme charmant, nous propose d’utiliser pour nous déplacer dans la ville son trail Kawasaki 100cc de 1972, 4500 miles au compteur. Seul problème, elle n’a pas tourné depuis quelques années ! Qu’à cela ne tienne, nous partons d’abord chercher de l’essence. Tout est prévu dans la station, même le sac en plastique prévu à cet effet et qui sera rempli de cinq litres de carburant !
De retour à la « casa », nous remplissons le réservoir et vérifions la bougie. Etincelle ok, nous nous escrimons sur le kick, sans effet. Nous profitons de la rue en pente et poussons la moto. Enfin elle démarre ! Arrivés en bas de la rue, nous nous rendons compte que l’essence coule à flot du carbu et que l’embrayage est collé. Nous décidons de l’amener à un « taller de mecanico » réputé depuis plus de quarante ans. En chemin l’embrayage se décolle enfin, un souci de moins ! Surprise dans l’atelier : une Yamaha R6 flambant neuve, importée (avec de nombreuses pièces de rechange !) de Miami par le fils du patron et débarquée au port d’Arica au nord du Chili, d’où elle est arrivée en caisse par camion.
Un peu d’Histoire
Petite parenthèse historique sur le drame de la Bolivie : lors des guerres du Pacifique dans les années 1880, la Bolivie a perdu son accès à la mer, au profit de l’ennemi juré, le Chili. Qui empoche par la même occasion un désert qui fit sa fortune. D’abord avec les mines de salpêtre puis avec une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde, Chuquicamata, d’où le Chili extrait le cuivre qui fait une part de sa fortune.
Pauvres Boliviens ! Les tensions persistent encore à ce jour. La Bolivie possède d’énormes gisements de gaz naturel qui passent par le Pérou pour éviter le Chili qui vit actuellement une crise énergétique ! Fin de la parenthèse historique.
Cette R6 est la seule de toute la Bolivie et, de fait, il y a assez peu d’endroits pour l’exploiter : les routes macadamisées ne sont pas les plus nombreuses. Nous déposons la Kawa vers onze heures. Nous repassons vers seize heures. Le carburateur a été démonté et nettoyé, nous payons cinquante bolivianos, soit cinq €. Parlez-en à votre concessionnaire !
La noche
Nous consacrons le soir à la nuit bolivienne et effectuons la tournée des bistrots branchés, pour atterrir vers trois heures du matin à La Pimienta, discothèque incontournable située sur le Prado. Ticket d’entrée à un euro donnant droit à une boisson, quelle qu’elle soit ! Nous nous coucherons vers six heures, plus très frais… Prévoyants, nous avions laissé notre petite Kawa à la maison, le taxi s’avérant plus adapté à nos besoins et à notre état !
© Bruno Wouters
Source : Moto-Andina